📌 « 8 euros pour faire le bisou du soir » : la colère d’un mari contraint de payer 200€ de parking

Posted 24 septembre 2025 by: Admin
L’Explosion Des Tarifs De Stationnement Hospitalier
Depuis plusieurs mois, une vague de contestations déferle sur les parkings d’hôpitaux devenus payants. La transformation est brutale : là où régnait autrefois la gratuité du service public, les concessionnaires privés imposent désormais des tarifs qui atteignent des sommets vertigineux.
À Saint-Étienne, la réalité frappe de plein fouet les familles. « Avant, c’était public, depuis la concession, il en coûte 15 euros par jour. Si vous visitez un proche en longue hospitalisation, il vous faut débourser 400 euros par mois ! Qui peut se le permettre ? » Ce témoignage, recueilli lors de l’audition nationale organisée par les députés **Stéphane Hablot** et **Pierrick Courbon**, illustre l’ampleur du problème.
À Nancy, les situations deviennent dramatiques. Un homme contraint de payer 20 euros quotidiennement pour rendre visite à sa femme dans le coma résume l’indignation générale : « Je trouve déplorable de se faire de l’argent sur le dos des personnes qui sont aussi souvent du mal à joindre les deux bouts. C’est un business ! »
L’exemple le plus saisissant reste celui rapporté par trois députés LFI : un homme « a dû payer plus de 200 euros de frais de parking pour veiller sa femme mourante ». Ces tarifs exorbitants s’ajoutent aux frais liés à la maladie, créant une double peine pour les familles déjà éprouvées par l’hospitalisation d’un proche.
Cette marchandisation du stationnement hospitalier soulève une question fondamentale d’équité sociale et d’accès aux soins.
La Mobilisation Citoyenne Face À La Marchandisation
Cette indignation croissante ne reste pas sans réponse. Partout en France, des collectifs d’usagers s’organisent pour faire entendre leur voix face à cette dérive commerciale.
À Nancy, **Mauricette Fève** et le Collectif Gilets Jaunes Actions nationales mènent un combat de terrain exemplaire. Chaque semaine, ils interpellent les usagers devant le CHRU, recueillant des témoignages qui alimentent leur dossier de contestation. Leur persévérance porte ses fruits : l’Association citoyenne Nancy-Sud annonce déjà plus de 6 000 soutiens entre signatures papier et en ligne, preuve tangible d’un mécontentement qui transcende les clivages sociaux.
Cette mobilisation a trouvé un écho institutionnel le 8 avril 2025, lors de l’audition nationale organisée par les députés **Stéphane Hablot** et **Pierrick Courbon**. Les représentants des collectifs d’usagers ont pu exprimer directement leurs préoccupations, transformant la colère individuelle en revendication collective structurée.
Au-delà des aspects financiers, la contestation prend une dimension philosophique. L’ethnosociologue **Joe Labat** théorise cette résistance : « Quand on va dans un hôpital, on n’y rentre pas comme dans une entreprise. Le problème, c’est cette idéologie gestionnaire de l’hôpital public. Non à la marchandisation du soin ! »
Cette bataille citoyenne interroge désormais les choix budgétaires des établissements hospitaliers eux-mêmes.
Les Choix Budgétaires Qui Divisent
Confrontés à des contraintes financières croissantes, les hôpitaux justifient cette privatisation par une logique implacable : concentrer leurs budgets sur le soin plutôt que sur le stationnement.
À Cambrai, la direction hospitalière a tranché. Plutôt que d’investir dans la gestion du parking, l’établissement a préféré acquérir du matériel médical et confier les places à un concessionnaire privé. Le compromis ? Quinze minutes gratuites, puis 2 euros l’heure, jusqu’à 11 euros pour la journée complète.
Cette stratégie divise profondément les usagers. **Cécile Candelier**, salariée du secteur bancaire, se montre résignée : « Forcément, on préférait la gratuité, mais tout devient payant, alors ça ne me gêne pas de payer un service parking. »
D’autres vivent cette transition comme une véritable injustice. À Saint-Étienne, l’arrivée d’Effia a provoqué un séisme : le temps gratuit est passé de deux heures à trente minutes. **Cyril Vidal** de la CGT témoigne : « Les réactions de mécontentement se multiplient. » **Guillaume Pellet**, contraint de prendre le tramway pour visiter sa mère chaque mois, a abandonné sa voiture faute d’exonération.
Les grands groupes Indigo, Effia et Q-Park s’imposent désormais comme les nouveaux maîtres de ces espaces, transformant les portes des hôpitaux en zones commerciales. Une évolution que **François Berre**, habitué depuis trois ans, qualifie de « particulièrement honteuse » dans sa pétition citoyenne.
Cette marchandisation alimente une colère politique grandissante.
L’Offensive Politique Pour La Gratuité
Cette colère trouve désormais un écho au Palais-Bourbon. Le 11 juillet 2025, trois députés LFI ont frappé un grand coup en déposant la proposition de loi n° 1729 pour garantir la gratuité totale des parkings hospitaliers.
**Raphaël Arnault**, **Sandrine Nosbé** et **Pierre-Yves Cadalen** orchestrent une offensive parlementaire méthodique. Leur texte, renvoyé à la Commission des affaires sociales, vise trois objectifs radicaux : instaurer la gratuité pour patients et soignants, mettre fin aux concessions privées et résilier les contrats en cours.
L’argumentaire frappe par sa précision. Les députés dénoncent un « frein supplémentaire à l’accès au soin » et pointent directement la responsabilité des géants Vinci et Q-Park. Ils citent le cas dramatique d’un homme « ayant dû payer plus de 200 euros de frais de parking pour veiller sa femme mourante ».
La stratégie financière surprend par son pragmatisme : « Les coûts engendrés pour les hôpitaux seront amortis par l’État », promettent les élus. Une garantie budgétaire qui vise à désarmer les arguments économiques des directions hospitalières.
Cette initiative s’inscrit dans un mouvement politique transpartisan. Elle fait écho à la démarche du socialiste **Stéphane Hablot** et rejoint curieusement une proposition « quasiment identique » déposée par le Rassemblement National en mars 2024.
La bataille parlementaire s’annonce décisive pour l’avenir du service public hospitalier français.