📌 Accord Mercosur : Emmanuel Macron menace de bloquer toute signature précipitée par Bruxelles

Posted 17 décembre 2025 by: Admin
La France Hausse Le Ton Face À Bruxelles
Emmanuel Macron a franchi un cap ce mercredi 17 décembre. En Conseil des ministres, le président de la République a prévenu sans détour : « la France s’opposerait de manière très ferme » à toute « volonté de passage en force de la part des instances européennes » sur l’accord commercial avec le Mercosur. Une déclaration qui sonne comme un ultimatum adressé à Bruxelles.
La porte-parole du gouvernement a précisé la position française : Paris exige toujours trois conditions non négociables avant toute signature. Les mesures miroir, la clause de sauvegarde et les contrôles renforcés restent au cœur des revendications. Or, selon l’Élysée, il n’existe « pas de visibilité suffisante » sur ces garanties essentielles.
Cette fermeté témoigne d’une ligne rouge clairement établie. La France refuse de céder sur ses exigences malgré la pression croissante de la Commission européenne. Le bras de fer diplomatique s’intensifie alors que Bruxelles accélère le calendrier pour boucler cet accord historique. L’agriculture française, déjà mobilisée contre ce traité jugé déséquilibré, trouve dans cette position un soutien gouvernemental sans précédent. La bataille européenne ne fait que commencer.
L’Italie Rejoint La Résistance Française
Paris n’est plus seul sur le front du refus. Giorgia Meloni, Première ministre italienne, a estimé mercredi qu’il était « encore prématuré » de signer « dans les prochains jours » le traité de libre-échange avec le Mercosur. Une déclaration qui bouleverse l’équilibre des forces au sein de l’Union européenne.
Cette position romaine était particulièrement attendue. Alors que la France multipliait les pressions sur Bruxelles pour obtenir un report de l’adoption à 2026, l’alignement de l’Italie change radicalement la donne. La porte-parole du gouvernement français n’a pas manqué de souligner l’importance de ce ralliement : la position de Rome « est bien la preuve que la France n’est pas seule et que d’éminents pays européens sont alignés aujourd’hui avec la position que porte le président » Macron.
Pour autant, la prudence reste de mise à l’Élysée. Le gouvernement français « ne considère pas comme acquis » un report de la signature du traité. La bataille diplomatique demeure incertaine malgré ce renfort stratégique. L’émergence d’un bloc franco-italien opposé à la précipitation de Bruxelles redessine les contours d’un débat qui dépasse désormais le simple cadre agricole. Les équilibres européens vacillent à quelques jours d’une échéance cruciale.
Les Enjeux Économiques D’Un Accord Historique
Au cœur de cette bataille diplomatique se cache un projet d’une ampleur inédite : la création de la plus grande zone de libre-échange au monde. L’accord entre l’Union européenne et le Mercosur – composé du Brésil, de l’Argentine, de l’Uruguay et du Paraguay – promet de redessiner les flux commerciaux entre deux continents.
Pour l’Europe, les opportunités sont tangibles. Les exportations de véhicules, de machines, de vins et de spiritueux vers l’Amérique latine connaîtraient une expansion significative. Des secteurs industriels allemands et français y voient un débouché stratégique dans un contexte de ralentissement économique mondial.
Mais cette ouverture se paie d’un revers : l’entrée facilitée en Europe de viande bovine, de sucre, de riz, de miel et de soja sud-américains. Ces produits agricoles, au cœur des préoccupations françaises, menacent directement les filières européennes déjà fragilisées. Les éleveurs français, en particulier, redoutent une concurrence déloyale de productions ne respectant pas les standards environnementaux et sanitaires européens.
Cette asymétrie explique les lignes de fracture qui traversent l’Union. L’Allemagne, puissance exportatrice de machines et d’automobiles, pousse pour une signature rapide. La France, attachée à la protection de son agriculture, brandit ses conditions. Entre ces intérêts contradictoires, Bruxelles tente de maintenir une cohésion européenne qui s’effrite à mesure que l’échéance approche.
Le Bras De Fer Européen Avant Le Sommet Crucial
Cette division au sein de l’Union prend une tournure décisive à quelques jours d’une échéance capitale. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, maintient son objectif : signer le traité samedi lors du sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu, au Brésil. Un calendrier serré qui révèle l’urgence politique de Bruxelles face aux résistances croissantes.
L’Allemagne et l’Espagne se rangent résolument du côté de la Commission. Berlin appelle à une signature « cette semaine », tandis que Madrid affiche son soutien sans réserve. Pour ces pays, chaque jour de retard représente un coût économique et une occasion manquée face à la concurrence chinoise en Amérique latine.
Mais von der Leyen se heurte à un obstacle procédural de taille : elle doit obtenir l’aval d’une majorité qualifiée des États membres à Bruxelles avant toute signature. Or, avec l’Italie qui juge « prématuré » de conclure « dans les prochains jours » et la France qui brandit la menace d’une opposition « très ferme », cette majorité devient incertaine.
La porte-parole du gouvernement français l’a d’ailleurs confirmé : Paris « ne considère pas comme acquis » un report de la signature. La bataille se joue donc maintenant, entre diplomatie de couloir et pressions politiques, alors que le compte à rebours s’accélère vers un week-end qui pourrait redéfinir les équilibres commerciaux mondiaux.










