📌 Ancien pompier de 69 ans, sa décision folle pour protéger son petit-fils maltraité en prison

Posted 9 octobre 2025 by: Admin
Le Braquage Désespéré D’Un Grand-Père Modèle
Le dimanche 28 septembre dernier, les habitants de Sainte-Rose découvraient l’impensable : leur voisin de 69 ans, exploitant agricole respecté et ancien pompier au casier judiciaire vierge, venait de braquer le supermarché local. Une cagoule beige sur la tête – celle-là même qu’il portait comme soldat du feu – ce grand-père modèle avait méthodiquement dissimulé une carabine dans un caddie avant de réclamer la caisse.
Mais derrière cette mise en scène criminelle se cache une vérité bouleversante. « Il était désespéré : l’argent ne l’intéressait pas, il voulait juste entrer en prison pour y retrouver son petit-fils », révèle Me Léa Le Chevillier, son avocate commise d’office. Le sexagénaire avait d’abord pris soin d’acheter « un morceau d’emmental et une bouteille de vin » avant de passer à l’acte, dans une démarche aussi surréaliste que désespérée.
Ce contraste saisissant entre un profil irréprochable et un geste criminel illustre la détresse d’un homme prêt à tout sacrifier. Son objectif n’était ni l’appât du gain ni la violence gratuite, mais une quête familiale poussée jusqu’à l’extrême : retrouver coûte que coûte son petit-fils incarcéré, quitte à renoncer à sa liberté et à sa réputation.
Une Mise En Scène Surréaliste Face À La Gendarmerie
Cette démarche surréaliste prend une dimension encore plus saisissante lorsqu’on découvre le lieu choisi pour ce braquage atypique. Le sexagénaire avait délibérément sélectionné un supermarché jouxtant directement la gendarmerie locale de Sainte-Rose, comme pour s’assurer d’une arrestation immédiate et efficace.
La scène confine à l’absurde : après avoir consciencieusement effectué ses achats d’emmental et de vin, cet ancien pompier a sorti sa carabine du caddie pour réclamer la caisse, avant de se diriger « tranquillement vers sa voiture, garée sur le parking ». Aucune tentative de fuite, aucune résistance – juste l’attente sereine d’une interpellation qu’il appelait de ses vœux.
Pour le commandant de la gendarmerie de Pointe-à-Pitre, Mathieu Morda, cette intervention restera marquante : « Le profil complètement inédit de l’auteur » et le « grand professionnalisme » de ses hommes face à cette « intervention compliquée ». Les gendarmes se sont retrouvés confrontés à « un individu cagoulé, en train de pousser un caddie, qui prend son arme quand ils approchent ».
Cette mise en scène théâtrale révèle la préméditation minutieuse d’un homme qui ne cherchait qu’une chose : garantir son incarcération. Mais derrière cette stratégie désespérée se cache une réalité familiale autrement plus déchirante.
Le Drame Familial Derrière Le Geste
Cette réalité déchirante révèle un traumatisme profond qui a précipité cet homme ordinaire vers l’acte désespéré. Lors de ses visites au parloir, le grand-père avait découvert son petit-fils « molesté par ses codétenus, avec une dent cassée », selon les révélations de Me Léa Le Chevillier. Cette vision insoutenable d’un être cher brutalisé derrière les barreaux a déclenché une obsession : rejoindre coûte que coûte cet univers carcéral pour le protéger.
« Il voulait juste entrer en prison pour y retrouver son petit-fils et au moins aller en promenade avec lui », explique son avocate commise d’office. Cette phrase résume toute la tragédie d’un homme confronté à l’impuissance absolue face à la souffrance de son descendant. Aucune considération matérielle dans cette démarche – l’argent ne l’intéressait pas -, seul comptait ce lien familial indéfectible qu’aucune grille de prison ne pouvait briser.
L’ancien pompier, habitué à secourir et protéger, se retrouvait démuni face à un système qu’il ne pouvait influencer par les voies légales. Son passage à l’acte traduit cette détresse d’un patriarche refusant d’abandonner son petit-fils aux violences carcérales, prêt à sacrifier sa liberté et sa réputation pour quelques instants de proximité protectrice.
Cette motivation exceptionnelle allait interpeller la justice elle-même.
Une Justice Clémente Face À L’Exception
Face à ce profil atypique, le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre a rendu une décision qui traduit sa perplexité. Quinze mois de prison dont cinq ferme aménageables : une sentence qui détonne dans un contexte judiciaire habituellement plus sévère. « En général, sur ce type d’affaire, c’est plutôt trois à cinq ans de prison ferme », souligne Me Léa Le Chevillier, mesurant l’exceptionnalité de cette clémence.
Poursuivi pour vol avec arme, violences aggravées et rébellion, cet exploitant agricole au casier judiciaire vierge a bénéficié d’une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Sa confession immédiate, conjuguée à son profil irréprochable et ses problèmes cardiaques nécessitant une intervention chirurgicale en Martinique, ont pesé dans la balance judiciaire.
Cette mansuétude révèle une justice troublée par un mobile qu’aucun code pénal n’avait anticipé. L’homme devra certes indemniser les victimes, suivre des soins et s’interdire l’accès au centre commercial visé, mais conserve son droit de parloir pour retrouver son petit-fils en toute légalité.
Une ironie du sort qui offre à ce grand-père désespéré ce qu’il recherchait : la possibilité de voir son descendant, sans avoir à franchir les barreaux qu’il avait pourtant cherché à rejoindre.