📌 Apprenti boucher apprécié de tous, Mamadou recevait son CDI quand l’OQTF a tout brisé

Accident du travail accusent la France Immigration justice sociale Politique migratoire tragédie

Posted 5 octobre 2025 by: Admin #Actualités

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La Tragédie D’Un Apprenti Prometteur

Le 18 septembre dernier, la boucherie de la rue Charles Benner à Darnétal s’est retrouvée endeuillée. Mamadou Garanké Diallo, apprenti guinéen de 21 ans, a perdu la vie en tentant de rejoindre l’Angleterre, percuté par un camion près de Dunkerque. Quelques mois plus tôt, en mai, il avait reçu une obligation de quitter le territoire français.

« Cela n’aurait jamais dû arriver. Ce n’est pas normal, je suis malheureux par rapport à ce que la France lui a dit », s’émeut Franck Bécu, le patron de la boucherie. L’homme qui avait proposé un CDI à son apprenti ne cache pas sa colère : « C’est la politique qui l’a tué. Il aurait dû être ici. »

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Pour cet employeur qui « appréciait énormément » et « admirait » Mamadou, la perte est immense. « Je l’ai trouvé très poli dès le départ. Il s’investissait bien », témoigne-t-il au micro de BFM Normandie. En mémoire du jeune homme, la boucherie prévoit désormais une commémoration annuelle.

L’onde de choc dépasse largement les murs du commerce. Claude Renard, l’ancien responsable qui avait recruté Mamadou à ses 15 ans, dénonce une situation « inadmissible ». « Il est arrivé tout jeune et s’est très très bien intégré. Beaucoup pouvaient prendre modèle sur lui. C’était un être exceptionnel », confie-t-il, la voix chargée d’émotion.

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Un Parcours D’Intégration Exemplaire Brisé

Ce « modèle » évoqué par Claude Renard s’était pourtant construit patiemment, année après année. Arrivé en France à seulement 15 ans, Mamadou Garanké Diallo avait su conquérir sa place dans cette petite commune normande. « Il s’est très très bien intégré », insiste son ancien responsable, qui garde en mémoire un adolescent déterminé à apprendre le métier.

La clientèle de la boucherie en témoigne unanimement : Mamadou était « aimé des clients ». Son professionnalisme et sa courtoisie naturelle avaient rapidement fait de lui un visage familier et apprécié du quartier. Une intégration si réussie que Franck Bécu n’avait pas hésité à lui proposer un CDI, reconnaissance ultime de ses compétences acquises.

Pourtant, cette trajectoire exemplaire avait déjà vacillé en 2023. Une première obligation de quitter le territoire était tombée, provoquant l’incompréhension de son entourage professionnel. « On avait fait les démarches en novembre dernier. Il pouvait travailler », rappelle Claude Renard, qui évoque des procédures administratives menées dans les règles.

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« C’est inadmissible, on marche sur la tête », dénonce-t-il aujourd’hui face à cette première OQTF qui avait déjà semé le trouble. Comment expliquer qu’un jeune homme si bien intégré, promis à un avenir professionnel stable, se retrouve menacé d’expulsion ? Cette question hantera désormais ceux qui l’ont accompagné dans sa construction française.

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La Mobilisation Locale Face À L’Administration

Cette incompréhension avait rapidement mobilisé bien au-delà de la boucherie de Darnétal. Face à la première OQTF de 2023, une véritable chaîne de solidarité s’était organisée autour du jeune apprenti. Une pétition avait circulé, rassemblant les signatures d’habitants révoltés par cette décision administrative.

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Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, avait même pris sa plume pour alerter directement le préfet de Seine-Maritime. Son courrier, cosigné par plusieurs députés, dénonçait déjà la situation aberrante de ce jeune homme parfaitement intégré. Cette mobilisation politique avait porté ses fruits : Mamadou avait obtenu une carte d’identité consulaire, lui permettant de poursuivre temporairement son apprentissage.

Mais en mai 2024, l’administration a frappé une seconde fois. Une nouvelle OQTF est tombée, balayant d’un trait les espoirs de régularisation et les efforts de médiation. Pour son comité de soutien, les circonstances de cette décision révèlent les dérives du système. « À la suite d’un contrôle au faciès, ils l’ont emmené au poste et l’OQTF est tombée », accuse Alain, membre actif du collectif.

Cette fois, aucun recours n’a suffi. Les autorités ont même interdit à son patron de lui offrir un CDI, coupant net ses dernières attaches légales avec la France. Mamadou s’est alors tourné vers l’Angleterre, espérant y trouver la reconnaissance que son pays d’adoption lui refusait obstinément.

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Polémique Politique Et Accusations Contre Le Gouvernement

Cette fuite désespérée vers l’Angleterre a déclenché une vague d’indignation politique sans précédent. Nicolas Mayer-Rossignol ne mâche pas ses mots : pour le maire PS de Rouen, cette mort constitue une « tragédie absolue » qui engage directement la responsabilité du gouvernement. « C’est la responsabilité de Bruno Retailleau. La politique attire la mort », accuse-t-il frontalement, visant le ministre de l’Intérieur.

L’élu dénonce une « république qui a failli » et s’insurge contre une vision de la France qu’il refuse d’accepter. « Je suis dans l’incompréhension. Tous les jours je me bats pour la réussite de nos jeunes. Il y a des gamins qui s’engagent et qui meurent, c’est ça la France ? », s’interroge-t-il amèrement.

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Koura, figure paternelle de Mamadou, porte des accusations encore plus graves : « C’est une injustice, un crime et la préfecture l’a tué ». Son témoignage révèle la fracture profonde que ce drame a créée dans la communauté. « Est-ce qu’il faut être 100% parfait lorsqu’on est migrant ? La réponse est non », martèle-t-il, dénonçant une exigence démesurée imposée aux jeunes étrangers.

Face à cette tragédie, l’appel à l’humanité résonne désormais dans les couloirs politiques. « Il faut qu’on soit humain et pragmatique », plaide Nicolas Mayer-Rossignol, réclamant une refonte complète d’un système qui broie les parcours d’intégration exemplaires.

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