📌 Après 17 ans à Masevaux-Niederbruck, cette boulangerie réputée ferme à cause d’une « concurrence déloyale »

Posted 3 août 2025 by: Admin
Une Fermeture Qui Fait Écho Aux Difficultés De Marie Blachère
Après les déboires sanitaires de Marie Blachère, une autre enseigne subit les contrecoups d’un secteur en pleine tourmente. Envie de pain, boulangerie implantée depuis 17 ans à Masevaux-Niederbruck, annonce sa fermeture définitive pour le 4 août prochain. Cette décision brutale prive les habitants d’une alternative de proximité, déjà fragilisée par les récents scandales touchant la concurrence.
L’ironie est saisissante : tandis que Marie Blachère voyait l’une de ses adresses phares fermée par la préfecture pour présence de blattes dans ses cuisines, Envie de pain tirait sa révérence pour des raisons tout autres. Les deux enseignes, pourtant aux antipodes en termes de positionnement, illustrent parfaitement les défis multiples auxquels fait face l’industrie boulangère française.
Pour les riverains de Masevaux-Niederbruck, cette fermeture représente bien plus qu’une simple perte commerciale. Ils perdent leurs services de sandwicherie, pâtisserie, viennoiserie et tarterie, développés au fil de 17 années de présence locale. L’enseigne s’était notamment distinguée par son utilisation de farine complète, produit pourtant recommandé par les experts de l’UFC-Que Choisir.
Cette double actualité révèle une réalité préoccupante : même les boulangeries réputées pour la qualité de leurs produits n’échappent pas aux turbulences actuelles du marché.
Le Palmarès UFC-Que Choisir Bouleversé Par Ces Fermetures
Cette préférence pour la farine complète n’était pas anodine. L’UFC-Que Choisir vient justement de dévoiler son classement des meilleures baguettes de France, plaçant Marie Blachère en tête avec une note exceptionnelle de 16/20. Un sacre qui interroge, alors que l’enseigne traverse ses pires turbulences sanitaires.
Derrière la lauréate, Paul décroche la deuxième place avec 14/20 pour son pain de campagne, suivi de La Mie Câline qui célèbre cette année ses 40 ans d’existence. L’évaluation s’appuie sur des critères techniques précis : teneur en sel et en fibres, mais surtout qualité des matières premières utilisées. Exactement ce qui distinguait Envie de pain de ses concurrents industriels.
« Les produits à base de farine complète » figurent en tête des recommandations expertes, selon l’organisme de défense des consommateurs. Une expertise que maîtrisait parfaitement la boulangerie de Masevaux-Niederbruck, désormais contrainte de céder la place aux géants du secteur.
Ce palmarès prend une dimension particulière alors que deux acteurs majeurs du marché français subissent simultanément les assauts de crises différentes. Marie Blachère doit reconquérir la confiance malgré son excellence technique reconnue, tandis qu’Envie de pain disparaît précisément pour avoir respecté les standards de qualité plébiscités par les experts.
Une redistribution des cartes qui profite mécaniquement aux enseignes encore debout, Paul et La Mie Câline en tête.
Les Vraies Raisons Derrière Cette Fermeture Brutale
Cette redistribution forcée cache en réalité un drame économique aux contours politiques troublants. Sur l’écriteau laissé à la porte d’Envie de pain, les mots choisis ne laissent aucune ambiguïté sur les responsabilités de cette disparition annoncée.
« De fortes pertes économiques » depuis le début de l’année constituent le premier facteur invoqué par les dirigeants. Mais c’est la suite du message qui révèle le véritable scandale : ces difficultés se seraient « aggravées par l’ouverture d’une boulangerie entièrement subventionnée par la communauté de communes ».
Une accusation de concurrence déloyale qui a provoqué un échange virulent selon la presse quotidienne régionale de l’Alsace. Comment une collectivité locale peut-elle financer l’installation d’un concurrent direct, condamnant de facto un commerce indépendant présent depuis 17 ans ?
Cette dénonciation publique soulève des questions dérangeantes sur l’utilisation des fonds publics et la protection du tissu commercial local. Envie de pain, qui avait su s’imposer durablement à Masevaux-Niederbruck, se retrouve victime d’une stratégie municipale dont la légalité interroge.
Les habitants perdent ainsi bien plus qu’une simple boulangerie : services de sandwicherie, pâtisserie, viennoiserie et tarterie disparaissent sous les coups d’une politique locale contestable. Un précédent inquiétant pour l’ensemble du secteur artisanal français.
Un Secteur En Crise Depuis La Pandémie
Ce précédent masevallien révèle en réalité l’ampleur d’une crise structurelle qui frappe l’ensemble du secteur boulanger français depuis plusieurs années. La fermeture d’Envie de pain s’inscrit dans un contexte économique dégradé dont les origines remontent à la pandémie de Covid-19.
Le marché subit depuis lors des perturbations majeures qui ont déstabilisé les équilibres traditionnels. Les fluctuations de prix conséquentes et l’absence manifeste de certaines denrées ont fragilisé les comptes d’exploitation de nombreux artisans boulangers, particulièrement vulnérables face aux grandes enseignes disposant de moyens financiers supérieurs.
Cette précarisation du tissu artisanal local contraint désormais les habitants de Masevaux-Niederbruck à se rabattre sur l’offre standardisée des chaînes nationales. Marie Blachère et La Mie Câline, mieux armées pour absorber les chocs économiques, récupèrent mécaniquement la clientèle orpheline.
Mais cette redistribution forcée du marché s’accompagne d’une appauvrissement de l’offre locale. Les riverains perdent définitivement leurs services de proximité : sandwicherie artisanale, pâtisserie traditionnelle, viennoiserie fraîche et tarterie personnalisée disparaissent au profit d’une standardisation industrielle.
Cette évolution inquiétante soulève une question fondamentale : l’artisanat boulanger français survivra-t-il à cette double pression de la concurrence déloyale publique et des géants de la distribution ?