📌 Blocage A75 en Aveyron : les agriculteurs passent Noël sur le terrain et annoncent la suite dès le 26 décembre

Posted 26 décembre 2025 by: Admin
La Mobilisation Continue : Un Réveillon Sur L’Autoroute
Cinquante agriculteurs ont célébré Noël sur l’asphalte glacé de l’A75, à Sévérac-d’Aveyron. Depuis novembre, la Coordination rurale de l’Aveyron occupe cette portion d’autoroute sans discontinuer, transformant une protestation en campement permanent. La neige tombait sur les tracteurs le 24 décembre au soir, mais rien n’a entamé la détermination des manifestants.
« Il y avait une cinquantaine de personnes et a priori ils ont passé une belle soirée de réveillon », confirme Eloi Nespoulous, président régional de la Coordination rurale. Loin de l’image de militants esseulés, le blocage ressemble davantage à un QG de résistance soutenu par la population locale. Foie gras, bûches de Noël et petits fours ont afflué tout au long de la soirée, transformant la protestation en démonstration de solidarité territoriale.
Cette occupation résiste à l’essoufflement national du mouvement agricole. Alors que d’autres départements ont levé leurs barrages, l’Aveyron maintient sa pression. « Les citoyens ne nous oublient pas, ils nous ont apporté de quoi passer le réveillon. On voit qu’on a l’opinion avec nous », souligne Nespoulous. Ce soutien populaire transforme le blocage en symbole d’une lutte partagée, bien au-delà des seules préoccupations agricoles.
Les raisons de cette détermination exceptionnelle trouvent leur source dans deux crises simultanées qui frappent l’élevage aveyronnais.
Les Revendications Au Cœur De La Crise
La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) cristallise la colère des éleveurs aveyronnais. Cette maladie bovine, généralement non mortelle, provoque pourtant l’abattage systématique des troupeaux contaminés selon le protocole gouvernemental. La Coordination rurale conteste frontalement cette approche radicale, réclamant des alternatives à la destruction totale des cheptels. Pour des exploitations familiales où chaque bête représente un investissement de plusieurs années, cette politique équivaut à une condamnation économique immédiate.
« Les dernières discussions des instances nationales avec le gouvernement ont été stériles et sont loin de donner satisfaction aux agriculteurs », résume la situation. Les négociations achoppent sur le refus de l’État d’assouplir sa doctrine sanitaire, malgré les protocoles moins drastiques appliqués dans d’autres pays européens confrontés à la même épidémie.
Sur ces braises déjà brûlantes, l’accord Mercosur a jeté de l’huile. Ce traité commercial entre l’Union européenne et l’Amérique du Sud menace d’ouvrir le marché européen aux productions agricoles sud-américaines, soumises à des normes sanitaires et environnementales moins contraignantes. Pour les éleveurs aveyronnais, déjà fragilisés par la crise sanitaire, cette concurrence déloyale sonne comme une double peine.
Ce front de contestation dual explique pourquoi l’Aveyron refuse de baisser la garde quand d’autres territoires capitulent.
L’Aveyron, Bastion De La Résistance Agricole
Alors que le mouvement s’essouffle ailleurs, l’Aveyron tient bon. Le département figure parmi les rares territoires maintenant activement les blocages, transformant l’A75 à Sévérac-d’Aveyron en symbole national de la résistance agricole. Ce point de blocage est devenu le « QG de la contestation aveyronnaise », un camp retranché où se cristallise la détermination d’une profession refusant la fatalité.
Cette endurance exceptionnelle s’appuie sur un soutien populaire massif. « Les citoyens ne nous oublient pas, ils nous ont apporté du foie gras, des bûches et des petits fours pour passer le réveillon. On voit qu’on a l’opinion avec nous », constate Eloi Nespoulous. Cette solidarité matérielle et morale permet aux agriculteurs de pérenniser leur occupation sans faillir.
Les actions précédentes ont marqué les esprits : arrosage de la sous-préfecture de Millau, opérations coup de poing ciblées. Chaque manifestation démontre une organisation millimétrée et une stratégie de communication efficace. L’Aveyron ne se contente pas de bloquer, il construit un rapport de force durable.
Ce bastion régional incarne désormais l’espoir d’une profession qui refuse de courber l’échine. Et la détermination affichée laisse présager une intensification imminente des actions.
Nouvelle Escalade Prévue Dès Ce Vendredi 26 Décembre
Cette détermination affichée se concrétise immédiatement. « Demain on repart en action », annonce sans détour Eloi Nespoulous. Les agriculteurs aveyronnais ne s’accordent aucune trêve : une réunion stratégique ce jeudi 25 au soir doit définir les modalités précises de la prochaine offensive, prévue pour le vendredi 26 décembre.
Ce « boxing day version CR12 » marque un tournant tactique. Alors que les Français digèrent leur réveillon, les agriculteurs orchestrent une reprise musclée de la mobilisation. Les actions envisagées restent secrètes, mais l’objectif est clair : faire monter d’un cran la pression sur les autorités en amplifiant les blocages régionaux.
La délégation aveyronnaise pourrait d’ailleurs être renforcée par ses homologues lozériens, élargissant ainsi le périmètre géographique et l’impact médiatique du mouvement. Cette coordination interdépartementale témoigne d’une montée en puissance stratégique visant à maintenir le rapport de force avec l’État.
« Ce soir on a une réunion pour savoir quelle suite on donne », précise le président régional de la Coordination rurale. Au-delà de cette action immédiate, l’horizon se dessine clairement : l’année 2026 s’annonce « mouvementée », promettant une contestation durable tant que les revendications resteront lettre morte.










