📌 Brigitte Macron traite des militantes féministes de « sales connes » : l’insulte devient un hashtag de solidarité repris par Judith Godrèche et Camélia Jordana

Posted 10 décembre 2025 by: Admin
L’Incident Aux Folies Bergère Et La Vidéo Polémique
Le samedi 6 décembre 2025, l’humoriste Ary Abittan retrouve la scène des Folies Bergère après trois ans d’absence. Mais la soirée prend une tournure inattendue lorsque quatre militantes du collectif #NousToutes font irruption dans la salle parisienne. Vêtues de masques à l’effigie du comédien et portant l’inscription « violeur », elles scandent des slogans et forcent l’artiste à se réfugier dans sa loge.
L’incident aurait pu s’arrêter là, classé parmi les nombreuses actions militantes qui ponctuent désormais les spectacles de l’humoriste. Mais le lendemain, tout bascule. Brigitte Macron et sa fille Tiphaine Auzière se rendent dans les coulisses du théâtre pour apporter leur soutien à Ary Abittan avant sa représentation du dimanche. C’est dans ce contexte qu’une séquence compromettante est captée, puis révélée par le média Public le 8 décembre.
Sur la vidéo, la Première dame s’adresse directement au comédien : « S’il y a des sales connes, on va les foutre dehors ». Une phrase lapidaire qui vise explicitement les militantes féministes. Ces propos, tenus dans l’intimité supposée des coulisses, provoquent immédiatement une déflagration sur les réseaux sociaux. L’insulte résonne d’autant plus fort qu’elle émane de l’épouse du président de la République, face à un artiste au centre d’une controverse judiciaire majeure.
Les Accusations Contre Ary Abittan Et La Colère Féministe
Cette mobilisation féministe ne surgit pas du néant. En 2021, une jeune femme dépose plainte pour viol contre Ary Abittan, preuves à l’appui. L’affaire suit son cours judiciaire pendant près de trois ans, plongeant la carrière de l’humoriste dans la tourmente. En janvier 2025, le parquet classe le dossier par un non-lieu. Mais ce verdict, loin d’apaiser les tensions, ravive la colère des associations féministes.
Le non-lieu ne signifie pas innocentation. Cette nuance juridique cruciale provoque l’ire de nombreuses organisations qui dénoncent les failles du système judiciaire face aux violences sexuelles. Pour elles, ce classement sans suite illustre la difficulté des victimes à obtenir justice, même lorsqu’elles apportent des éléments concrets à l’appui de leurs accusations.
Depuis, les militantes du collectif #NousToutes mènent une campagne déterminée contre le retour sur scène d’Ary Abittan. Chaque représentation devient un terrain de contestation. Les actions se multiplient dans différentes salles parisiennes : interruptions, slogans, déploiement de banderoles. Leur objectif : rappeler que la présomption d’innocence judiciaire ne saurait effacer la gravité des accusations portées contre le comédien.
C’est précisément ce contexte explosif qui explique la présence des quatre militantes aux Folies Bergère ce 6 décembre, et qui donne toute sa portée politique aux propos de Brigitte Macron captés le lendemain.
L’Indignation Et La Réaction Du Collectif #NousToutes
Les mots de Brigitte Macron résonnent comme une gifle pour les associations féministes. Le collectif #NousToutes Paris Nord ne tarde pas à réagir avec une violence verbale inédite : « Nous sommes profondément choquées et scandalisées. Les mots utilisés en disent long sur sa vision des choses, le message politique est extrêmement choquant. C’est un crachat de plus sur les victimes et les associations féministes. »
Cette déclaration dépasse la simple condamnation d’une insulte. Elle pointe du doigt une dérive politique majeure : quand la Première dame traite de « sales connes » des militantes qui dénoncent un homme accusé de viol, elle envoie un signal dévastateur à toutes les victimes de violences sexuelles. Le message implicite ? Celles qui osent s’élever contre les agresseurs présumés méritent le mépris des plus hautes sphères du pouvoir.
Pour #NousToutes, l’incident révèle la position réelle de l’exécutif face aux combats féministes. Au-delà de la brutalité du vocabulaire, c’est toute une vision politique qui transparaît : celle d’un establishment prompt à défendre les hommes mis en cause, et à discréditer celles qui exigent justice. L’insulte devient ainsi le symbole d’un irrespect institutionnel envers les victimes et leurs soutiens.
Cette réaction ouvre la voie à une riposte collective massive sur les réseaux sociaux, où l’injure va se muer en étendard de résistance.
La Riposte Féministe : Quand L’Insulte Devient Hashtag Militant
Face au mépris institutionnel, la réponse ne se fait pas attendre. Les militantes retournent l’arme contre l’agresseure en transformant « sales connes » en badge d’honneur numérique. Le hashtag #Salesconnes envahit Instagram et Twitter, porté par une vague de solidarité sans précédent.
Judith Godrèche donne le ton sur Instagram avec une story aussi simple que percutante : « Moi aussi je suis une sale conne. Et je soutiens tous.tes les autres. » La comédienne, figure de proue du mouvement #MeToo français, transforme l’insulte en déclaration d’appartenance à un combat collectif. Son geste déclenche un effet domino immédiat.
Camélia Jordana, Andréa Bescond, Rachida Brakni et Nadège Beausson-Diagne rejoignent rapidement le mouvement. Suivent l’humoriste Marine Leonardi, la scénariste Justine Lossa, l’avocate Camille Kuchner et la chanteuse Solann. Toutes revendiquent fièrement cette étiquette censée les discréditer.
Cette stratégie de réappropriation n’est pas nouvelle dans l’histoire des luttes sociales. Mais son ampleur et sa rapidité témoignent d’une rupture : les victimes et leurs alliées refusent désormais le silence face aux attaques venues du sommet de l’État. L’injure devient slogan, l’humiliation se mue en fierté collective.
La polémique, loin de s’éteindre, prend une dimension politique majeure qui interroge la responsabilité des figures publiques face aux combats pour l’égalité.










