📌 Ces nouvelles propositions qui inquiètent parents et professeurs : « Cela risque de creuser encore plus les inégalités… »

Convention citoyenne éducation enfance Enseignement Inégalités Rythmes scolaires

Posted 25 novembre 2025 by: Admin #Actualités

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Les Propositions Révolutionnaires De La Convention Citoyenne

Le 23 novembre 2025 marquera peut-être un tournant dans l’histoire de l’école française. Ce jour-là, les 130 membres de la Convention citoyenne sur les temps de l’enfant ont dévoilé leurs conclusions, fruit de six mois d’un travail minutieux qui pourrait bouleverser l’organisation scolaire traditionnelle. Leur mission ? Répondre à une question centrale aux enjeux considérables : « Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ? »

Les recommandations qui émergent de cette réflexion collective dessinent les contours d’une école radicalement différente. La Convention propose notamment l’instauration d’une semaine à cinq jours repensée de fond en comble : les matinées seraient exclusivement consacrées aux enseignements traditionnels, tandis que les après-midi accueilleraient des activités pratiques, qu’elles soient artistiques, sportives ou culturelles.

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Cette architecture temporelle inédite s’accompagne d’autres mesures tout aussi audacieuses. Un début des cours fixé à 9 heures dans le secondaire et l’allongement des pauses méridiennes à 1 h 30 complètent ce projet de transformation. Ces propositions, si elles venaient à être adoptées par les responsables politiques, modifieraient en profondeur l’organisation des journées d’école. Mais leur réception divise déjà profondément syndicats et spécialistes.

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Une Réforme Qui Suscite De Vives Controverses

Cette transformation radicale de l’école française ne fait pas l’unanimité. Dès leur publication, ces recommandations ont déclenché une levée de boucliers parmi les experts et syndicats, qui dénoncent des mesures susceptibles de creuser dangereusement les écarts entre élèves.

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Stéphane Bonnery, professeur en sciences de l’éducation interrogé par Actu.fr, porte un regard particulièrement critique sur l’ensemble du dispositif. Selon lui, « le problème est de balancer des mesures isolées les unes des autres sans voir le puzzle que ça forme dans l’ensemble. Quand on additionne les pièces, on voit réduction du temps d’école, et donc inégalités ». Une analyse qui remet en question l’architecture même du projet : début des cours à 9 heures dans le secondaire, allongement des pauses méridiennes à 1 h 30, répartition entre matinées d’enseignements et après-midi d’activités.

Le SNUipp partage ce constat alarmant. Pour le syndicat, modifier les rythmes scolaires ne suffira pas sans s’attaquer aux causes profondes des inégalités éducatives. Cette convergence de critiques soulève une question cruciale : ces changements, présentés comme bénéfiques pour le bien-être des enfants, risquent-ils paradoxalement de dégrader les apprentissages des plus vulnérables ?

La controverse révèle un enjeu majeur : derrière les bonnes intentions se cache peut-être un piège social redoutable.

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Les Risques D’Inégalités Sociales Amplifiées

Ce piège social prend forme à travers un mécanisme pernicieux que dénonce avec force Stéphane Bonnery. Le professeur met le doigt sur une réalité dérangeante : « Les élèves rapides, qui ne se fatiguent pas dans l’apprentissage, sont des fils d’intellectuels, de cadres. Ils sont habitués aux raisonnements scolaires et ont un emploi du temps chargé après l’école ». Une analyse qui révèle comment les déterminismes sociaux s’enracinent dès le plus jeune âge.

L’expert lance alors une interrogation cinglante : « Au nom de cette minorité d’enfants déjà hyperscolarisés, on veut supprimer du temps scolaire pour les autres ? » Cette réduction du temps d’apprentissage pourrait avoir des répercussions dramatiques sur l’orientation future des jeunes. Les élèves issus des milieux populaires, moins armés pour naviguer dans le système éducatif, risqueraient d’être pénalisés sur Parcoursup si les horaires se trouvent raccourcis.

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Les ateliers prévus l’après-midi soulèvent également des interrogations. Stéphane Bonnery s’inquiète du recours possible à des intervenants extérieurs, estimant que ces contenus doivent rester confiés aux enseignants. Sophie Vénétitay du SNES-FSU alerte sur un autre écueil : les inégalités financières entre collectivités quant à leur capacité de proposer certaines activités.

Ces mécanismes convergent vers un même risque : transformer l’école en un système à deux vitesses, où seuls les plus privilégiés tireraient profit des changements.

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Des Bénéfices Potentiels Malgré Les Limites

Pourtant, cette réforme controversée cache quelques pépites que même ses détracteurs ne peuvent ignorer. Le décalage des cours à 9 heures dans le secondaire pourrait répondre à une réalité scientifique établie : le manque chronique de sommeil des adolescents. Cette mesure trouverait particulièrement son sens dans les zones rurales, où les longs trajets domicile-école compliquent déjà le quotidien des familles.

Stéphane Bonnery reconnaît cet intérêt local, tout en maintenant ses réserves globales. Car modifier uniquement les horaires demeure insuffisant face à l’ampleur des inégalités. Le SNUipp enfonce le clou : « Modifier les rythmes scolaires ne produira aucun effet positif si les mécanismes générateurs d’inégalités ne sont pas traités ». Le syndicat pointe les récentes coupes budgétaires qui dégradent les conditions d’enseignement.

Une proposition retient néanmoins l’attention unanime : la réalisation des devoirs à l’école. Cette mesure constituerait « une excellente nouvelle » selon les experts, à condition cruciale de ne pas empiéter sur les heures de cours. Stéphane Bonnery précise sa vision : « Ce que je propose, ce n’est pas de prolonger le supplice, mais de donner du temps à tous les élèves pour apprendre ».

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Cette approche pourrait enfin offrir une égalité des chances concrète, libérant les familles de l’accompagnement scolaire à domicile où les inégalités sociales se cristallisent le plus violemment.

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