📌 Décorations de Noël : une association de propriétaires inflige 550€ d’amende par jour à une famille du Maryland

Posted 26 décembre 2025 by: Admin
Un Conflit De Voisinage Qui Illumine Les Tribunaux
À Germantown, dans le Maryland, la magie de Noël vire au cauchemar judiciaire pour la famille Salgado. Cette année, leur tradition festive leur vaut une condamnation financière spectaculaire : 650 dollars par jour, soit environ 550 euros, tant que leurs décorations restent en place. Une sanction vertigineuse qui transforme chaque journée de célébration en facture salée.
L’origine du contentieux ? Une installation monumentale dominée par une crèche imposante qui trône devant leur propriété. Ce qui pour les Salgado constitue une expression légitime de leurs convictions devient pour l’association de propriétaires du quartier une infraction aux règlements de copropriété. Le clash était inévitable.
Contrairement aux conflits de voisinage classiques où le bruit règne en première position des nuisances, ici c’est la pollution lumineuse qui enflamme les esprits. L’association invoque son pouvoir réglementaire pour exiger le démontage immédiat de l’installation. Refus catégorique des Salgado, qui voient dans cette injonction une atteinte à leur liberté d’expression festive et religieuse.
L’amende quotidienne n’est pas symbolique : si la famille maintient ses décorations pendant toute la période des fêtes, la facture pourrait atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Un pari financier risqué qui révèle la détermination des deux camps à ne pas céder. Les tribunaux devront trancher cette bataille où se mêlent traditions familiales, normes communautaires et liberté individuelle.
Une Crèche De La Discorde : Entre Foi Et Voisinage
Pour les Salgado, cette installation n’a rien d’une provocation. « Elle témoigne de notre foi, de nos croyances et de la raison pour laquelle nous décorons pour Noël », revendique Pahan Salgado auprès de NBC4. La crèche monumentale qui surplombe leur propriété constitue la pièce maîtresse d’un dispositif pensé comme un acte de dévotion publique, pas comme une nuisance.
Face aux accusations, le père de famille contre-attaque avec des arguments factuels. « Je peux vous assurer que cela ne cause aucune nuisance au voisinage. Comme vous pouvez le constater, cela ne fait aucun bruit. C’est le silence complet, la nuit est donc très paisible », affirme-t-il. Un constat difficilement réfutable : contrairement aux fêtes bruyantes ou aux travaux dominicaux, cette crèche illuminée ne génère aucune pollution sonore.
Plus révélateur encore, les Salgado ont déjà anticipé les critiques. En 2025, ils ont volontairement réduit l’ampleur de leur exposition. « Chaque année, notre famille organise une exposition, qui prend de l’ampleur et évolue d’année en année, mais cette année, nous l’avons considérablement réduite », précise Pahan. Un geste de bonne volonté qui n’a manifestement pas suffi à apaiser les tensions.
Cette modération volontaire révèle un paradoxe troublant : même en diminuant leur installation, les Salgado restent dans le collimateur de l’association. Le problème ne serait donc pas l’ampleur des décorations, mais leur simple existence. Un élément que leur avocat compte bien exploiter devant les tribunaux.
L’Association De Propriétaires Brandit La Loi
Face à cette famille qui refuse de plier, l’association de propriétaires ne recule pas d’un pouce. Son avocat justifie la sanction par un objectif affiché : « soutenir une communauté sûre, respectueuse et bien entretenue, tout en veillant à ce que ses documents de gouvernance soient appliqués de manière uniforme et conformément à la loi du Maryland ». Une formulation juridique qui traduit une volonté ferme d’imposer ses règles.
Cette référence à la loi du Maryland constitue l’arme principale de l’association. En invoquant le cadre légal, elle transforme un désaccord de voisinage en bataille de conformité réglementaire. Les associations de copropriétaires américaines disposent en effet de pouvoirs étendus pour imposer des normes esthétiques strictes, allant parfois jusqu’à dicter la couleur des volets ou la hauteur des haies.
Pourtant, un détail affaiblit considérablement cette position : d’autres maisons du quartier arborent également des décorations de Noël. Cette information, révélée au fil de l’affaire, soulève une question dérangeante. Pourquoi cibler spécifiquement les Salgado si l’objectif est vraiment d’appliquer les règles « de manière uniforme » comme l’affirme l’avocat de l’association ?
Cette apparente sélectivité dans l’application du règlement pourrait bien se retourner contre l’association. Car si d’autres installations festives échappent aux sanctions, l’argument de l’uniformité s’effondre. Un élément que la défense des Salgado compte exploiter pour démontrer un acharnement injustifié.
Les Salgado Contre-Attaquent : Bataille Juridique En Vue
Cette sélectivité dans l’application des règles n’a pas échappé aux Salgado. Loin de céder à l’intimidation, la famille a riposté en engageant son propre avocat pour défendre son droit de maintenir ses décorations. Une décision qui transforme ce contentieux de voisinage en véritable affrontement juridique.
Supuli Salgado affiche une détermination sans faille. « Les grincheux vont détester, mais on va quand même le faire », lance-t-elle avec un mélange de provocation et de conviction. Cette phrase résume parfaitement l’état d’esprit d’une famille qui refuse de renoncer à sa tradition, quitte à défier l’autorité de l’association et à risquer des amendes vertigineuses.
Leur avocat, David Gardner, ne cache pas sa confiance. Il dénonce ouvertement un « ciblage abusif » de certaines maisons et annonce une contestation en règle de la décision. « Nous allons contester cette décision. Je suis persuadé que le tribunal nous donnera raison », affirme-t-il. Son argumentaire repose précisément sur cette application discriminatoire du règlement : si d’autres résidents décorent leurs maisons sans être inquiétés, pourquoi les Salgado devraient-ils être les seuls sanctionnés ?
Cette bataille promet d’établir un précédent juridique important sur les limites du pouvoir des associations de propriétaires. Les juges devront trancher entre le respect des règlements communautaires et la protection des libertés individuelles, notamment celle d’exprimer sa foi et ses traditions. Un verdict attendu qui pourrait redéfinir l’équilibre entre voisinage harmonieux et expression personnelle.










