📌 Dès 2026, une nouvelle obligation va bouleverser le quotidien de 500 000 pêcheurs français

Posted 21 septembre 2025 by: Admin
Une Nouvelle Obligation Réglementaire Pour Les Pêcheurs Amateurs
À partir du 10 janvier 2026, une révolution administrative attend les pêcheurs de loisir français. Toute capture de merlu, de bar, de thon rouge ou de certaines dorades devra désormais être déclarée aux autorités, selon la confirmation du ministère de la Transition écologique ce vendredi 19 septembre.
Cette mesure, qui transpose un règlement européen de 2023, marque une rupture majeure dans la pratique de la pêche récréative. Alors que les professionnels sont déjà soumis à cette obligation déclarative, les amateurs français découvrent un nouveau cadre contraignant qui les aligne sur leurs homologues commerciaux.
Le projet d’arrêté, actuellement soumis à consultation publique jusqu’au 2 octobre, précise les conditions d’exercice de cette pêche de loisir dans le domaine maritime. Une fois cette consultation achevée, le prochain gouvernement devra prendre l’arrêté définitif qui actionnera concrètement ce dispositif.
Cette réglementation distingue clairement les pêcheurs récréatifs français des autres pratiquants, créant un système de traçabilité inédit pour le secteur amateur. L’objectif affiché : mieux documenter les prélèvements sur les stocks halieutiques dans un contexte de raréfaction des ressources.
Cette annonce suscite déjà des réactions contrastées au sein de la communauté des pêcheurs de loisir, partagée entre résignation et acceptation de cette nouvelle contrainte administrative.
Les Réactions Contrastées Des Pêcheurs Concernés
Cette fracture au sein de la communauté se cristallise à travers des témoignages opposés. « Ce n’est pas une très bonne nouvelle », tranche Axel, habitué de la pêche amateur. Son exaspération reflète un sentiment largement partagé : « C’est déjà assez compliqué pour nous en tant que pêcheurs amateurs de faire du poisson. On est ultra-réglementés au niveau des tailles, des quantités également, alors qu’on n’est pas du tout à l’échelle d’un chalutier ou d’un pêcheur professionnel. »
Cette complainte souligne une frustration récurrente : l’impression d’être traités comme des professionnels miniatures malgré l’ampleur dérisoire de leurs prélèvements comparés aux flottes commerciales. Les contraintes sur les quotas et les tailles minimales pèsent déjà lourdement sur leur pratique.
À l’opposé, Bernard adopte une posture plus pragmatique face à cette paperasserie supplémentaire. « Ça fera de la paperasse en plus. C’est vrai qu’il y a moins de poissons qu’avant. Donc si on régule un peu, ça ne me dérange pas plus que ça », concède-t-il. Cette acceptation résignée révèle une conscience écologique naissante chez certains pratiquants.
Entre rejet catégorique et résignation environnementale, la communauté des pêcheurs amateurs découvre les contours précis d’une réglementation qui ne s’appliquera pas uniformément selon les zones de pêche.
Un Dispositif Géographique Et Spécifique Par Espèce
Cette application différenciée révèle la complexité technique du dispositif. Le projet d’arrêté établit des périmètres précis selon chaque espèce, créant une cartographie réglementaire inédite pour les pêcheurs amateurs.
Les captures de merlu – également appelé lieu jaune ou colin – et de bar déclenchent l’obligation déclarative uniquement en Manche et Atlantique. Une délimitation qui exclut donc les pêcheurs méditerranéens pour ces deux espèces emblématiques.
À l’inverse, le thon rouge et la dorade rose étendent leur surveillance administrative sur l’ensemble du littoral français : Manche, Atlantique et Méditerranée. Cette couverture géographique totale témoigne de l’enjeu particulier que représentent ces espèces pour les autorités européennes.
La dorade coryphène, cinquième espèce concernée, reste cantonnée à la seule Méditerranée. Cinq poissons, trois zones, des combinaisons multiples : le dispositif impose aux pêcheurs une connaissance géographique précise de leurs droits et obligations selon leur lieu de pratique.
Cette cartographie sélective reflète les préoccupations différenciées des scientifiques sur l’état des stocks selon les bassins maritimes. Chaque espèce fait l’objet d’une surveillance adaptée à sa répartition géographique et aux pressions qu’elle subit.
Vers Une Surveillance Élargie De La Pêche De Loisir
Cette surveillance ciblée ne constitue qu’un premier pas vers un dispositif plus ambitieux. Le ministère de la Transition écologique prévient que cette liste initiale est « de nature à s’étoffer » avec d’autres espèces, en fonction de l’évolution des différentes populations marines.
L’objectif dépasse la simple contrainte administrative. « La meilleure connaissance du secteur de la pêche de loisir en mer est un enjeu essentiel, qu’il s’agisse de documenter la population des pêcheurs concernés et les prélèvements des stocks de poissons », explique le ministère. Cette démarche vise à combler un vide statistique majeur : contrairement aux professionnels, les amateurs échappaient jusqu’ici à tout recensement précis de leurs captures.
Les pêcheurs devront donc s’enregistrer en ligne dès le 10 janvier prochain pour déclarer leurs prises. Une dématérialisation qui simplifie théoriquement la procédure, bien que les modalités techniques restent à préciser par les futures autorités gouvernementales.
Cette collecte de données permettra aux scientifiques d’affiner leurs modèles d’évaluation des stocks halieutiques. Les prélèvements récréatifs, longtemps considérés comme négligeables, pourraient révéler un impact plus significatif que prévu sur certaines espèces déjà fragilisées. La transformation du loisir en source d’information stratégique marque une évolution majeure dans la gestion des ressources marines françaises.