L’Énigme D’Une Star Évaporée Depuis Vingt Ans

Vingt ans. C’est le temps qu’il a fallu pour que le mystère Aldo Maccione devienne une véritable obsession dans le milieu du cinéma français. L’acteur franco-italien, qui fête ses 90 ans ce jeudi 27 novembre, n’a plus donné signe de vie publique depuis deux décennies, plongeant ses proches dans une inquiétude grandissante.

Claude Lelouch, le réalisateur qui l’a propulsé au rang de star en une seule scène culte dans L’Aventure c’est l’aventure en 1972, confie aux journalistes du Parisien un constat troublant : « Il ne répond plus à mes messages depuis des années ». Un silence qui prend des allures de rupture totale avec son passé médiatique.

Michel Drucker, qui l’a reçu un nombre incalculable de fois sur ses plateaux, ne cache pas sa stupéfaction face à cette disparition volontaire : « C’est la première fois de ma carrière que je perds de vue quelqu’un ». L’animateur vedette, pourtant habitué à maintenir le contact avec des centaines de personnalités, se heurte lui aussi à un mur de silence impénétrable.

Cette absence totale de communication, même avec ses amis les plus fidèles, soulève une question lancinante : pourquoi une telle coupure avec le monde qui l’a adulé ? Pour comprendre l’ampleur de ce retrait, il faut se replonger dans la carrière flamboyante de celui qui a marqué toute une génération.

L’Âge D’Or D’Une Légende Du Cinéma Comique Français

De cette gloire passée, il ne reste aujourd’hui que des VHS poussiéreuses et quelques DVD. Pourtant, la démarche chaloupée et les roulements d’épaules d’Aldo Maccione ont marqué toute une génération de spectateurs français dans les années 1970 et 1980. Sa caricature du séducteur italien de pacotille, exhibition grotesque mais irrésistible, a propulsé l’acteur au rang de vedette à part entière.

Impossible d’oublier ses rôles cultes aux côtés de Jean-Paul Belmondo dans L’Animal en 1977, ou de Pierre Richard dans Je suis timide mais je me soigne l’année suivante. Sa filmographie compte également Plus beau que moi, tu meurs et Mais où est donc passée la septième compagnie ?, autant de succès populaires qui ont forgé sa légende.

Mais le rideau est tombé progressivement. Sa dernière apparition au cinéma remonte à 2005 dans Travaux, on sait quand ça commence…, où il partageait l’affiche avec Carole Bouquet et Jean-Pierre Castaldi. Un baroud d’honneur avant la retraite définitive.

L’ultime tentative de retour médiatique a viré au fiasco en 2010. Invité dans la saison 3 de La Ferme Célébrités en Afrique, Maccione a quitté le plateau au bout d’une semaine seulement, invoquant des problèmes de dos. Francky Vincent, autre participant, n’a gardé aucune nostalgie de ce passage éclair : « Il ne faisait que râler, il a passé toute la semaine à dire qu’il allait s’en aller. Il n’a gardé le contact avec personne ». Une sortie qui annonçait déjà le retrait total qui allait suivre.

Dix Ans De Recherches Infructueuses Par Ses Proches

Ce silence radio ne s’est pas installé du jour au lendemain, mais il s’est progressivement mué en mur infranchissable. Claude Lelouch, le réalisateur qui l’a révélé en une seule scène dans L’Aventure c’est l’aventure en 1972, confie au Parisien qu’Aldo Maccione ne répond plus à ses messages depuis des années. Une rupture totale pour celui qui a fait de lui une star.

Michel Drucker, qui l’a reçu un nombre incalculable de fois sur ses plateaux télé, partage le même constat désabusé : « C’est la première fois de ma carrière que je perds de vue quelqu’un ». L’animateur emblématique, pourtant habitué à maintenir le contact avec des générations d’artistes, se heurte lui aussi au mutisme obstiné de l’acteur.

Mais c’est sans doute Gilles Botineau qui incarne le mieux cette quête désespérée. L’auteur de Aldo Maccione, la classe !, ouvrage préfacé par Claude Lelouch et récemment réédité, résume sa traque infructueuse : « Je lui ai couru après durant dix ans, avant, pendant et après mon livre. Je ne l’ai jamais rencontré, et il n’a même pas répondu un mot à l’envoi de ma biographie ».

Le comble : Jean-Paul Belmondo, son grand copain à l’écran, avait pris la peine d’écrire au biographe. « Merci pour Aldo, il le mérite », avait glissé l’acteur disparu en 2021. Tout le monde a réagi sauf l’intéressé lui-même. Cette indifférence totale à l’égard de ceux qui tentent de célébrer sa carrière intrigue autant qu’elle inquiète. Reste désormais à comprendre où se terre exactement celui qui refuse tout contact.

Retraite Blindée Dans Le Sud : La Cachette Révélée

Face à ce mur de silence, Le Parisien a mené l’enquête. Résultat : Aldo Maccione vit désormais dans une résidence privée et sécurisée située près de la voie rapide reliant Cagnes-sur-Mer à Antibes. Un environnement urbain, loin du charme perché de Saint-Paul-de-Vence où il a longtemps résidé.

Lorsque les journalistes ont tenté d’obtenir son adresse auprès de son agent, la réponse a fusé, sans détour : « Vous voulez me faire tuer ? ». Un refus catégorique qui en dit long sur la volonté de protection dont l’acteur s’entoure. Pas question de divulguer la moindre coordonnée.

Sur place, les gardiennes de la résidence et le responsable de la sécurité ont confirmé sa présence. Mais ils ont aussi livré un détail révélateur : « Au début, on l’appelait, mais ça le met de mauvaise humeur ». Le message est clair. Aldo Maccione ne souhaite plus être dérangé, ni par les médias, ni par ses anciens amis, ni même par ses admirateurs.

Après une vie passée sous les projecteurs, entre roulements d’épaules et démarche chaloupée, l’acteur de 90 ans a tranché. Il a choisi la tranquillité absolue, loin de toute agitation médiatique. Une retraite assumée, blindée, presque impénétrable. Reste à savoir si cette paix retrouvée dissipera un jour l’inquiétude de ceux qui l’ont aimé.