📌 Dr Gérald Kierzek révèle pourquoi les hôpitaux parisiens réinstaurent le masque : « C’est insuffisant face aux vrais problèmes »

Posted 12 novembre 2025 by: Admin
Le Retour Du Masque Obligatoire Dans Les Hôpitaux Parisiens
Une mesure que beaucoup pensaient définitivement révolue refait surface dans les établissements de santé franciliens. Plusieurs hôpitaux d’Île-de-France ont décidé de rétablir le port obligatoire du masque pour l’ensemble des personnes présentes dans leurs enceintes : soignants, visiteurs et patients de plus de six ans.
Dans les couloirs hospitaliers, les affiches rappelant cette obligation réapparaissent discrètement mais sûrement. Les équipes médicales martèlent le caractère temporaire mais indispensable de ce retour aux gestes barrières, face à une situation sanitaire qui se dégrade rapidement.
« Le port du masque à l’hôpital en période épidémique de grippe, Covid-19, et virus respiratoire syncytial (VRS) est une mesure pour limiter la propagation des virus », explique le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo. « Il agit comme une barrière simple qui réduirait la transmission des particules virales émises par une personne malade ou porteuse asymptomatique. Cela protège notamment les patients les plus vulnérables (personnes âgées, immunodéprimées, nourrissons) ainsi que le personnel soignant et les visiteurs. »
Cette réintroduction du masque hospitalier traduit l’inquiétude croissante des autorités sanitaires face à une convergence épidémique redoutable qui mobilise déjà toutes les attentions médicales.
Une Triple Épidémie Qui Force La Vigilance
Cette convergence épidémique redoutée prend aujourd’hui une forme concrète et préoccupante. La hausse rapide des infections respiratoires touche simultanément trois fronts : grippe saisonnière, Covid-19 persistant et virus respiratoire syncytial (VRS) en pleine expansion. Une triple menace qui justifie pleinement le retour de mesures préventives strictes.
« Dans les hôpitaux, le masque doit être porté dès l’entrée dans les espaces où circulent des patients, y compris en consultation, en salle d’attente, ou dans les couloirs », précise le Dr Kierzek. « Cette obligation est mise en place lors des pics épidémiques pour tous les professionnels de santé, les patients et les visiteurs de plus de six ans. »
Les populations vulnérables se retrouvent particulièrement exposées dans ce contexte sanitaire tendu. Personnes âgées, patients immunodéprimés et nourrissons constituent autant de cibles privilégiées pour ces virus qui circulent désormais massivement dans les établissements de soins.
Le masque s’inscrit dans un arsenal préventif plus large, complétant lavage des mains et aération des locaux. « Ce geste collectif contribue à réduire les risques d’éclosion et protège l’ensemble des personnes présentes, en particulier celles les plus fragiles », souligne l’expert.
Perçu par certains comme une première alerte face à une épidémie plus grave, ce retour aux gestes barrières soulève néanmoins des interrogations sur l’efficacité réelle de ces mesures face aux défis structurels du système hospitalier français.
Les Limites D’Une Réponse Face À Une Crise Structurelle
Ces interrogations trouvent un écho particulièrement acerbe dans les propos du Dr Kierzek, qui pointe sans détour les failles béantes du système hospitalier français. « Malheureusement, le masque ne remplace pas les lits fermés au fil des années et rendant l’hôpital vulnérable aux épidémies régulières », déplore le médecin urgentiste.
La réalité frappe de plein fouet : les fermetures massives de lits hospitaliers ont progressivement affaibli la capacité de résistance des établissements de santé. Face aux vagues épidémiques désormais récurrentes, cette fragilité structurelle expose dangereusement les populations les plus vulnérables.
« Les populations fragiles auront besoin, dans tous les cas, masques ou pas, d’être hospitalisés », rappelle l’expert avec pragmatisme. Cette évidence met en lumière l’insuffisance criante des réponses actuelles face à l’ampleur des besoins sanitaires.
Le constat se veut sans appel : « La crise est donc structurelle et la réponse unique « portez un masque » un peu simpliste, probablement nécessaire mais pas suffisante ! » Une analyse qui révèle l’épuisement d’un système contraint de compenser ses manques chroniques par des gestes barrières devenus réflexes depuis 2020.
Cette critique soulève une question fondamentale : comment ces mesures préventives, si nécessaires soient-elles, peuvent-elles réellement protéger face à certains virus particulièrement résistants ?
Le VRS, Un Défi Particulier Pour Les Plus Fragiles
Cette interrogation trouve sa réponse la plus troublante avec le virus respiratoire syncytial. Si le masque a démontré son efficacité contre la grippe et le Covid-19, le VRS révèle des spécificités inquiétantes qui questionnent l’arsenal préventif traditionnel.
« Le virus respiratoire syncytial peut toucher tout le monde, mais il est particulièrement préoccupant chez les nourrissons, les jeunes enfants de moins de 2-3 ans, les personnes âgées et celles avec un système immunitaire affaibli », précise le Dr Kierzek. Cette vulnérabilité ciblée transforme le VRS en menace redoutable pour les populations déjà fragilisées.
Les chiffres révèlent l’ampleur du phénomène : plus de 90 % des enfants sont infectés avant l’âge de 2 ans. Paradoxalement, cette exposition massive n’offre qu’une protection temporaire, les réinfections demeurant fréquentes tout au long de la vie.
L’épidémie actuelle de bronchiolite illustre cette dangerosité avec une acuité particulière. « Chez les enfants, il est la principale cause de bronchiolite et peut nécessiter une hospitalisation », souligne l’expert. Les urgences pédiatriques de Paris et de la petite couronne enregistrent effectivement une hausse marquée des admissions depuis la mi-octobre.
Cette réalité épidémiologique soulève une question cruciale : face à un virus si résistant et récurrent, quelles stratégies complémentaires peuvent réellement faire la différence ?










