📌 Elle reçoit une facture d’électricité de 211 000 euros et révèle : « J’ai hurlé et j’en ai même… »

Posted 16 octobre 2025 by: Admin
Une Facture D’électricité De Plus De 211 000 Euros : Le Choc D’une Erreur De Saisie
Le coup de téléphone qui brise une journée ordinaire arrive début octobre. Au bout du fil, le banquier d’Ambre, sexagénaire employée sur le bassin de Thau, annonce avec gêne la nouvelle : un prélèvement d’électricité de 211 993,09 euros figure sur son compte. « Ce sont les 9 cents qui me font mal », tente-t-elle de dédramatiser, mais sa voix trahit encore l’onde de choc.
La réaction est immédiate et viscérale. « J’ai hurlé et j’en ai même vomi », reconnaît-elle sans détour. Comment pourrait-il en être autrement face à une facture représentant exactement mille fois son prélèvement habituel ? Cette facture de clôture, établie avant son déménagement, transforme ce qui devait être une formalité administrative en cauchemar financier.
Les conséquences psychologiques se font rapidement sentir. « J’ai désormais peur d’utiliser ma carte bancaire et même d’appeler mon banquier », confie Ambre, dont la voix porte encore les traces de ces journées d’angoisse ponctuées de cigarettes en chaîne. Une peur compréhensible quand plus de 200 000 euros menacent de disparaître d’un compte en banque par simple erreur de facturation.
L’ampleur du dysfonctionnement interpelle : comment un système de facturation moderne peut-il générer un écart aussi colossal ? Cette question trouvera bientôt sa réponse dans l’analyse minutieuse des relevés de compteur.
Anatomie D’une Erreur De Calcul : Quand 1 556 kWh Deviennent 1 001 556 kWh
L’analyse des relevés révèle l’origine de cette aberration financière. Entre avril et septembre, période couverte par la facture de clôture, le compteur d’Ambre affichait un index de 112 836 kWh en début de période et 114 392 kWh en fin de période. Un calcul élémentaire établit donc une consommation réelle de 1 556 kWh pour ces cinq mois.
Mais c’est là que l’erreur fatale s’immisce dans le système. Au lieu des 1 556 kWh consommés, la facture mentionne une consommation de 1 001 556 kWh. Une simple erreur de saisie qui transforme un montant raisonnable en somme astronomique, multipliant la facture par mille.
Cette défaillance trouve partiellement son explication dans la nature du compteur d’Ambre. « Ayant un compteur, pas encore Linky », précise-t-elle, ce qui implique des relevés manuels sujets aux erreurs humaines. Contrairement aux compteurs intelligents qui transmettent automatiquement les données, ces anciens modèles nécessitent une intervention directe, source potentielle de confusion.
Contacté, Enedis confirme rapidement l’anomalie, écartant toute responsabilité de leur côté dans cette erreur de calcul. La défaillance se situe bien au niveau du traitement des données par TotalEnergie, qui a manifestement confondu l’index final avec la consommation réelle. Une erreur « qui n’arrive jamais », selon Sylvain Panas, directeur régional du fournisseur d’énergie.
TotalEnergie Reconnaît Sa Faute Après Une Bataille Administrative
Pourtant, malgré la confirmation d’Enedis et l’évidence des chiffres, la bataille pour faire reconnaître cette erreur manifeste ne s’annonce pas de tout repos. Lorsqu’Ambre contacte le service client de TotalEnergie pour obtenir des explications, la réponse de la plateforme téléphonique la laisse sans voix : « La personne m’a dit que c’était ma consommation réelle. Que les chiffres avaient été donnés par Enedis et qu’il fallait payer », relate-t-elle, encore incrédule face à cette première fin de non-recevoir.
Cette position inflexible pousse la sexagénaire à sortir l’artillerie lourde. Elle « trempe sa plume dans l’acide » et rédige un mail bien senti au service consommateur, évoquant sans détour un « dépôt de plainte » et le terme d’« escroquerie ». Une escalade nécessaire pour faire bouger les lignes d’un fournisseur initialement sourd à ses réclamations.
Le ton change radicalement le 12 octobre. Dans un revirement complet, TotalEnergie reconnaît officiellement dans un courrier électronique « une erreur de calcul ayant engendré le montant exorbitant de votre facture ». La société présente ses excuses et demande une photo datée du relevé de compteur pour procéder à l’annulation de l’opération frauduleuse.
Cette volte-face intervient après plusieurs jours de bataille administrative, révélant les failles d’un système de traitement des réclamations qui peine à identifier rapidement ses propres erreurs techniques.
Entre Excuses Et Refus : Les Suites Financières De L’Incident
Si TotalEnergie présente ses excuses et promet l’annulation de cette facture délirante, le fournisseur se montre nettement moins conciliant sur les conséquences financières collatérales de son erreur. Ambre réclame logiquement le remboursement des frais bancaires générés par cette situation kafkaïenne, mais se heurte à une fin de non-recevoir catégorique.
« En effet, ces frais sont facturés par votre établissement bancaire suite aux rejets des prélèvements sur votre compte pour motif « provision insuffisante », indépendants de la volonté de TotalEnergie », écrit froidement l’interlocuteur de la société. Une position juridiquement défendable mais moralement discutable, qui laisse la victime supporter seule les conséquences financières d’une erreur qu’elle n’a pas commise.
Déterminée, Ambre renouvelle sa demande de remboursement tout en réclamant des nouvelles concrètes sur l’avancement de son dossier. La réponse du service consommateur, reçue ce lundi, illustre parfaitement la bureaucratie énergétique : « Vous aurez des nouvelles sous quinze à vingt-neuf jours. »
Pourtant, selon les dernières informations exclusives obtenues par _Midi Libre_, cette résolution interviendrait en réalité sous huit jours. Un délai bien plus court qui interroge sur la marge de manœuvre réelle des fournisseurs d’énergie face à leurs propres erreurs techniques.










