📌 Gaëtan révèle enfin : « Ça me semble irréel d’être licencié après 20 ans… »

Posted 5 novembre 2025 by: Admin
Un Licenciement Qui Choque : Quand 20 Ans De Service Ne Protègent Plus
Une mobilisation exceptionnelle a secoué mardi 4 novembre le centre postal du 5ᵉ arrondissement de Marseille : 80 % du personnel a cessé le travail pour protester contre une décision qui révèle les tensions croissantes au sein de La Poste. Au cœur de cette colère collective, le licenciement de Gaëtan, facteur expérimenté dont la carrière de vingt années n’aura finalement pas suffi à le protéger.
L’homme, âgé d’une quarantaine d’années et père de trois filles, peine encore à accepter la réalité de sa situation. « J’ai encore du mal à digérer cette nouvelle. Tout me semble si irréel », confie-t-il, traduisant un sentiment d’incompréhension partagé par ses collègues mobilisés. Son licenciement, prononcé le mois dernier, illustre un phénomène préoccupant : celui d’employés fidèles brutalement écartés après des décennies de service.
Cette mobilisation massive révèle l’ampleur du malaise qui traverse l’entreprise publique. Quand quatre salariés sur cinq abandonnent leurs tournées pour soutenir un collègue, c’est bien plus qu’un simple mouvement de solidarité qui s’exprime. C’est un système de gestion des ressources humaines qui se trouve questionné dans ses fondements mêmes.
Les Arrêts Maladie Au Cœur Du Conflit : Entre Souffrance Physique Et Contraintes Professionnelles
Ce système de gestion controversé trouve ses racines dans une réalité médicale que l’entreprise semble avoir du mal à intégrer. Gaëtan a été contraint à plusieurs arrêts maladie entre 2024 et 2025, une succession d’absences qui scellera finalement son destin professionnel. La cause ? Des douleurs dorsales persistantes qui l’ont tenu éloigné de ses tournées pendant « plusieurs semaines », révélant les contraintes physiques inhérentes au métier de facteur.
Pour ce père de trois filles, l’équation semble pourtant simple : quand le corps ne suit plus, le repos médical s’impose. « Je ne m’attendais certainement pas à un licenciement », avoue-t-il, traduisant une incompréhension profonde face aux conséquences de sa situation médicale. Cette surprise révèle un décalage fondamental entre la perception qu’ont les salariés de leurs droits et la réalité gestionnaire de leur employeur.
L’affaire soulève une question cruciale : comment concilier les impératifs de santé des facteurs, métier physiquement exigeant, avec les contraintes opérationnelles d’une entreprise sous pression ? Les « plusieurs semaines » d’arrêt de Gaëtan, justifiées médicalement, sont devenues le prétexte d’une rupture définitive qui questionne la politique sociale de La Poste envers ses agents vieillissants.
Quand Les Syndicats Dénoncent Une Situation « Ubuesque »
Cette interrogation sur la politique sociale de l’entreprise a rapidement mobilisé les représentants du personnel. La CGT est montée au créneau, portée par la voix de son secrétaire départemental qui n’hésite pas à qualifier la situation de « ubuesque ». Une dénomination qui révèle l’ampleur du fossé entre la logique syndicale et les décisions managériales.
Pour les défenseurs de Gaëtan, le licenciement dépasse le simple cas individuel pour devenir un symbole inquiétant. Le risque évoqué par les représentants syndicaux frappe par sa brutalité : ce facteur de quarante ans pourrait « se retrouver dans la misère ». Une perspective qui transforme un différend professionnel en véritable urgence sociale, particulièrement préoccupante pour un père de trois enfants.
Cette mobilisation syndicale s’appuie sur une mobilisation exceptionnelle du personnel : 80 % des salariés du centre postal ont protesté, créant un rapport de force rare dans l’entreprise. Un soutien massif qui témoigne de l’identification des collègues au sort de Gaëtan et de leur inquiétude face aux précédents que pourrait créer cette décision.
L’intervention de la CGT révèle également les enjeux sous-jacents : au-delà du cas particulier, c’est la question du traitement des salariés en difficulté de santé qui cristallise les tensions. Une problématique qui interroge directement la responsabilité sociale de La Poste face à ses agents vieillissants.
La Poste Justifie Sa Décision : Quand La Continuité Du Service Prime
Face à ces interrogations sur sa responsabilité sociale, La Poste maintient fermement sa position et réfute catégoriquement l’accusation de licenciement abusif. L’entreprise publique oppose à l’émotion syndicale une logique purement gestionnaire, centrée sur la continuité du service postal.
Selon la direction, le départ de Gaëtan « est surtout motivé par les absences répétées du salarié qui perturbent durablement le fonctionnement du service ». Une argumentation qui place l’efficacité opérationnelle au cœur de la décision, reléguant au second plan les considérations humaines évoquées par les syndicats.
La Poste justifie également cette mesure par « la nécessité de son remplacement définitif par l’embauche d’un salarié en contrat à durée indéterminée ». Un argumentaire qui révèle une approche managériale pragmatique : plutôt que de composer avec les contraintes de santé d’un agent expérimenté, l’entreprise préfère sécuriser ses effectifs par un nouveau recrutement.
Cette position institutionnelle illustre parfaitement le fossé entre la vision syndicale, qui met l’humain au centre, et la logique d’entreprise, qui privilégie la performance du service. Un antagonisme qui dépasse largement le cas de Gaëtan pour questionner l’évolution même du service public postal face aux impératifs de rentabilité et aux réalités du terrain.










