Disparition D’une Figure Emblématique Des Années 80

Le monde du spectacle français vient de perdre l’une de ses figures discrètes mais marquantes. Elysabeth Forgo, ancienne Claudette de Claude François et artiste aux multiples facettes, s’est éteinte ce samedi 22 novembre 2025 à l’âge de 77 ans. Une disparition qui bouleverse ceux qui l’ont côtoyée durant sa riche carrière.

C’est par la voix de Richard Cross, chorégraphe et ami de longue date, que la nouvelle a été révélée dans les colonnes de L’Echo Sarthois. « Sa disparition est un gros choc », confie l’homme de 70 ans, ancien professeur de chant de la Star Academy, sans toutefois préciser les circonstances exactes de ce décès soudain.

Les admirateurs de l’univers claudettien se souviennent certainement de cette danseuse qui évoluait aux côtés du roi de la scène française durant les années 80. Elysabeth Forgo incarnait cette époque dorée du divertissement télévisé, où les chorégraphies millimétrées et les costumes scintillants faisaient rêver des millions de téléspectateurs.

Un dernier hommage sera rendu à l’artiste ce jeudi 27 novembre 2025 à 10 heures, lors d’une cérémonie à l’église de Berfay dans la Sarthe, où elle avait choisi de poser ses valises depuis plusieurs décennies, loin de l’effervescence parisienne qui avait rythmé ses plus belles années.

De L’Opéra D’Oran Aux Scènes Parisiennes : Un Parcours Artistique Exceptionnel

Cette effervescence parisienne qui marqua ses plus belles années trouve ses racines bien loin de la capitale. Originaire d’Oran, Elysabeth Forgo avait forgé ses premiers pas artistiques comme danseuse classique à l’Opéra de la cité algérienne, acquérant cette rigueur technique qui allait caractériser toute sa carrière.

L’appel de Paris résonne comme une évidence pour cette jeune femme ambitieuse. Une fois installée dans la capitale, elle intègre rapidement les plateaux les plus prestigieux du divertissement français : le légendaire Moulin Rouge et le Casino de Paris. Ces temples du spectacle parisien deviennent ses premiers tremplins vers la reconnaissance.

C’est sur les plateaux télévisés que le destin d’Elysabeth Forgo bascule définitivement. Claude François la remarque parmi les danseuses et l’invite à rejoindre le groupe des Claudettes, propulsant ainsi cette artiste discrète sous les projecteurs nationaux. Une reconnaissance qui ouvre toutes les portes du show-business français.

La suite de son parcours témoigne d’une ambition artistique sans limites. Elysabeth Forgo se tourne vers le théâtre, multipliant les collaborations avec les plus grands noms de la scène française. Michel Serrault, Jean Yanne, Annie Cordy ou encore Yves Lecoq deviennent ses partenaires de plateau, confirmant son statut d’artiste accomplie bien au-delà de ses premières chorégraphies télévisées.

Une Artiste Aux Multiples Talents : Entre Scène Et Littérature

Ces collaborations prestigieuses marquent l’entrée définitive d’Elysabeth Forgo dans l’univers théâtral, loin désormais des paillettes télévisuelles qui l’avaient révélée au grand public. Cette reconversion professionnelle témoigne d’une ambition artistique constante, refusant de s’enfermer dans l’image de la danseuse des années 80.

L’ancienne Claudette explore alors tous les territoires de l’expression artistique. Au-delà des planches, elle se lance dans l’aventure littéraire avec une authenticité saisissante. Son premier roman, « Cinq francs l’orange », révèle une dimension autobiographique inédite, offrant aux lecteurs les clés de son parcours personnel et professionnel.

Cette incursion littéraire ne s’arrête pas à l’introspection. Elysabeth Forgo diversifie sa plume vers la fiction policière, démontrant une polyvalence créative remarquable. Elle s’aventure même dans l’univers jeunesse, prouvant sa capacité à toucher tous les publics avec la même sensibilité artistique qui avait séduit Claude François.

« Elle a consacré sa vie à sa carrière, c’était son choix », confie avec admiration Richard Cross. Cette phrase résume parfaitement une existence entièrement dédiée aux arts, sans compromis ni regrets. Une détermination qui explique cette constante réinvention artistique, de l’Opéra d’Oran aux romans, en passant par les cabarets parisiens et les plateaux de théâtre.

Cette soif créative perpétuelle forge le portrait d’une femme libre, maîtresse de ses choix professionnels jusqu’au bout.

L’Hommage Émouvant D’un Ami De 50 Ans

Cette liberté artistique trouve son reflet dans les relations humaines qu’Elysabeth Forgo a tissées tout au long de sa carrière. Richard Cross, chorégraphe et ancien professeur de chant à la Star Academy, en témoigne avec une émotion palpable après cinquante années d’amitié indéfectible.

Leur rencontre remonte à 1975, lors d’un spectacle dans un cadre professionnel. « On avait bien accroché, et on s’était rendu compte qu’on était voisins à Montmartre », se souvient le homme de 70 ans. Cette proximité géographique fortuite scelle une complicité qui traversera les décennies, résistant aux aléas du show-business et aux reconversions artistiques.

Le portrait que dresse Richard Cross révèle une personnalité lumineuse, loin des clichés parfois associés au milieu artistique. « Elle illuminait la vie des gens. Elle était très rieuse, c’était un rayon de soleil, et quelqu’un de très chouette », confie-t-il avec une sincérité touchante. Ces mots dessinent une femme généreuse, capable d’apporter joie et réconfort à son entourage.

L’église de Berfay, dans la Sarthe où elle résidait depuis plusieurs décennies, accueillera un dernier hommage ce jeudi 27 novembre à 10 heures. Cette cérémonie marquera la fin d’un parcours artistique exceptionnel, mais aussi d’une personnalité qui aura marqué tous ceux qui l’ont côtoyée.