📌 L’Algérie double son nombre de visiteurs en deux ans : voici pourquoi cette transformation va tout changer

Posted 24 octobre 2025 by: Admin
L’Algérie Sort De L’Ombre Touristique
Longtemps éclipsée par ses voisins maghrébins, l’Algérie vit une transformation touristique spectaculaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 6,5 millions de voyageurs ont foulé le sol algérien pendant l’été 2025, soit presque le double de l’année précédente. Une progression fulgurante qui contraste avec des décennies d’invisibilité sur l’échiquier touristique mondial.
L’écart avec la concurrence régionale reste pourtant béant. Quand le Maroc et la Tunisie accueillent chacun 15 millions de visiteurs annuels, l’Algérie plafonnait encore à trois millions en 2023. Cette asymétrie s’explique par un choix économique historique : pendant que ses voisins misaient sur le tourisme, Alger privilégiait l’or noir. Résultat, le secteur touristique ne pèse aujourd’hui que 2% du PIB algérien, contre 7% chez son rival marocain.
Mais l’heure du rattrapage a sonné. Le gouvernement algérien affiche désormais une ambition claire : atteindre 12 millions de visiteurs d’ici 2030. Cette volonté politique s’accompagne de réformes concrètes. Simplification des visas, multiplication des lignes aériennes, campagnes de promotion internationale : l’Algérie déploie une stratégie d’ouverture inédite depuis son indépendance.
Cette métamorphose révèle un potentiel touristique longtemps sous-exploité, que le pays entend enfin transformer en atout économique majeur.
Du Sahara Aux Côtes : Un Patrimoine Exceptionnel Enfin Valorisé
Ce potentiel touristique prend aujourd’hui forme autour d’atouts exceptionnels longtemps ignorés du grand public. Le Sahara algérien mène cette renaissance, fraîchement classé parmi les quinze destinations incontournables de 2025 par le Petit Futé. Une consécration qui couronne des décennies d’isolement pour ce joyau naturel.
Au cœur de cette immensité, le Tassili n’Ajjer fascine les explorateurs modernes. Ses fresques rupestres vieilles de 10 000 ans ont récemment fait l’objet d’un reportage du National Geographic, révélant au monde entier ce patrimoine préhistorique unique. Djanet, Tamanrasset et l’oasis de Timimoun transforment progressivement leur isolement géographique en exclusivité touristique, proposant bivouacs de luxe et circuits culturels là où seuls les aventuriers s’aventuraient.
Mais l’Algérie ne mise pas uniquement sur son désert. Sa capitale séduit par sa Casbah inscrite à l’UNESCO et sa blancheur méditerranéenne caractéristique. Les ruines romaines de Timgad et Djemila rivalisent désormais avec l’Italie antique, tandis que les côtes préservées de Béjaïa, Tipaza ou Jijel offrent une authenticité rare en Méditerranée.
Le journaliste britannique Simon Calder résume parfaitement l’enjeu : visiter l’Algérie avant que le tourisme de masse n’y débarque. Une promesse d’authenticité qui nécessite encore de franchir quelques obstacles administratifs.
Révolution Administrative : Les Visas S’assouplissent
Ces obstacles administratifs, longtemps dissuasifs, connaissent aujourd’hui une transformation radicale. L’Algérie entreprend depuis 2023 une véritable révolution de ses procédures d’entrée, bouleversant des décennies de formalités complexes.
Le visa à l’arrivée constitue le symbole de cette ouverture. Accessible aux voyageurs de 57 pays via des agences agréées, cette facilité administrative a déjà séduit plus de 7 700 visiteurs en un an, selon Ouest France. Une aubaine pour une destination longtemps perçue comme inaccessible.
Certes, les formalités demeurent plus exigeantes qu’ailleurs : 110 euros pour un visa tourisme de moins de 90 jours, passeport valable six mois, photos d’identité, attestation de logement, assistance rapatriement et justificatif de ressources. Mais cette complexité apparente cache une réelle volonté d’évolution.
La prochaine étape promet d’être décisive. Un visa électronique, programmé pour 2026, devrait définitivement simplifier l’accès au territoire algérien. Cette dématérialisation des démarches s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation touristique, où l’administration devient enfin un levier d’attraction plutôt qu’un frein.
Cette révolution administrative ouvre la voie à des investissements massifs, condition sine qua non pour transformer l’essai et rattraper le retard accumulé face aux voisins maghrébins.
Investissements Massifs Pour Rattraper Le Retard
Cette dynamique administrative s’accompagne d’une mobilisation financière sans précédent. L’État algérien et ses partenaires étrangers déploient des moyens considérables pour combler des décennies de sous-investissement touristique.
Le chantier hôtelier illustre cette ambition. Plus de 30 000 nouvelles chambres devraient voir le jour d’ici deux ans, avec une implication internationale à hauteur de 40%. Ces investissements étrangers témoignent d’une confiance retrouvée dans le potentiel algérien, longtemps bridé par l’instabilité et la bureaucratie.
Dans le Sud, épicentre de cette renaissance, de nouveaux projets d’infrastructures se multiplient. Routes, aéroports et centres de formation touristique sortent de terre pour accompagner l’essor du Sahara. Une course contre la montre quand on sait que le tourisme ne représente encore que 2% du PIB, contre 7% au Maroc.
Cette stratégie révèle également des enjeux géopolitiques complexes. Si les tensions diplomatiques persistent avec la France, d’autres partenaires européens, à commencer par l’Italie, aimeraient développer leurs relations commerciales. Une diversification qui pourrait profiter à l’Algérie dans sa quête d’expertise internationale.
Le pari semble audacieux : préserver l’authenticité tout en s’ouvrant massivement au monde. Si la qualité et la durabilité guident cette transformation, le pays pourrait bien s’imposer comme la grande révélation méditerranéenne des années à venir.










