📌 Licenciée pour faute grave : elle arrivait trop tôt au travail malgré l’interdiction de son employeur

Posted 12 décembre 2025 by: Admin
Un Licenciement Qui Choque : Arriver Tôt Peut Coûter Son Emploi
En Espagne, l’assiduité vient de se retourner contre une salariée d’Alicante. Cette employée d’une entreprise de logistique a été licenciée sans indemnités pour un motif qui défie l’entendement : arriver trop tôt au travail. Entre 30 et 45 minutes avant son horaire officiel de 7h30, elle se présentait systématiquement à son poste, une habitude qui lui semblait vertueuse mais que sa hiérarchie jugeait inacceptable.
L’affaire, jugée fin 2023 par le tribunal social n°3 d’Alicante, a confirmé le licenciement disciplinaire. Les magistrats ont qualifié ce comportement de « faute grave », malgré l’apparente bonne volonté de la salariée. Après plusieurs avertissements verbaux, l’employeur lui avait formellement interdit par écrit de pénétrer dans l’entrepôt avant 7h30. Selon le quotidien Informacion, elle a pourtant continué, pointant à 19 reprises avec 30 à 45 minutes d’avance le mois suivant cet avertissement officiel.
Ce qui frappe dans ce dossier, c’est le paradoxe apparent : comment une employée manifestement motivée peut-elle se retrouver sanctionnée pour excès de zèle ? La réponse réside dans une notion juridique précise. Pour les juges, ce n’est pas l’avance en soi qui pose problème, mais la désobéissance répétée face à des consignes claires de la direction, un élément qui allait peser lourd dans la balance juridique.
Les Faits Qui Ont Mené Au Procès : Désobéissance Répétée Et Absence De Justification
Face aux juges, l’employée a tenté de justifier ses arrivées matinales par la nécessité de gérer sa « charge de travail importante ». Un argument qui semblait légitime, mais que le tribunal a méthodiquement démoli. Ses fonctions consistaient uniquement à vérifier des tournées déjà préparées la veille par d’autres équipes. Avant 7h30, aucune tâche ne lui était assignée. Elle se retrouvait seule dans l’entrepôt, sans mission concrète à accomplir.
Le quotidien Informacion révèle la chronologie implacable des événements. Après plusieurs rappels verbaux, la direction lui adresse un avertissement écrit formel : elle ne peut pas pénétrer dans les locaux avant l’horaire fixé. Sa réaction ? Poursuivre exactement comme avant. Le mois suivant, elle pointe 19 fois avec 30 à 45 minutes d’avance, défiant ouvertement la consigne.
L’entreprise souligne un élément révélateur : aucun autre employé ne se présente avant 7h30. Cette solitude matinale contredit la thèse d’une surcharge professionnelle nécessitant une arrivée anticipée. Pour la direction, l’argument ne tient pas. Les magistrats tranchent dans le même sens, constatant l’absence de toute justification objective à cette présence précoce. Mais ce mépris des avertissements n’était que le début d’un dossier bien plus chargé, où d’autres manquements allaient émerger et sceller définitivement son sort.
Les Autres Manquements Qui Ont Alourdi Le Dossier
Ces arrivées anticipées répétées n’étaient en réalité que la partie visible d’un comportement bien plus problématique. L’instruction a révélé une série de pratiques frauduleuses qui ont transformé un simple conflit disciplinaire en rupture définitive de confiance.
L’employée utilisait l’application mobile de suivi du temps de travail pour pointer alors qu’elle avait déjà quitté l’entrepôt, parfois à plusieurs kilomètres du lieu de travail. Or, son poste ne prévoyait aucun déplacement extérieur. Le tribunal qualifie ce comportement d’« injustifié » et d’« abus de confiance caractérisé », puisqu’elle n’avait strictement aucune fonction assignée en dehors des locaux de l’entreprise.
Mais l’affaire a pris une tournure encore plus grave avec la découverte d’un dernier élément. La salariée avait vendu dans une casse automobile une batterie usagée provenant d’un véhicule de l’entreprise. Elle l’avait obtenue auprès de l’atelier interne, sans aucune autorisation préalable. Pour les magistrats, cet acte constituait une déloyauté manifeste envers son employeur.
L’accumulation de ces faits a conduit le tribunal à retenir trois qualifications juridiques lourdes : abus de confiance, déloyauté et désobéissance. Des infractions jugées « très graves » dans le droit du travail espagnol. La relation professionnelle, déjà fragilisée par les arrivées anticipées, venait de basculer dans l’irréparable, ouvrant la voie à une décision judiciaire sans appel.
Le Verdict : Rupture De Confiance Et Confirmation Du Licenciement
Face à cette accumulation de manquements, le tribunal social n°3 d’Alicante a confirmé le licenciement disciplinaire sans aucune indemnité. Les magistrats ne sanctionnent pas simplement des arrivées matinales, mais un ensemble de comportements constituant des « infractions très graves » au regard du droit du travail espagnol.
« La conduite reprochée au salarié est considérée comme avérée et d’une gravité et d’une ampleur suffisantes pour constituer les infractions très graves de déloyauté, d’abus de confiance et de désobéissance, justifiant la rupture du contrat de travail », précise l’arrêt. Pour les juges, le facteur déterminant réside dans la violation répétée des consignes malgré les avertissements formels de l’employeur.
La décision insiste particulièrement sur un point : « La conduite de l’employée a eu un impact sur la relation de confiance et de loyauté qui est considérablement affectée ». Les magistrats relèvent que malgré les avertissements clairs indiquant que l’entreprise n’y consentait pas, « le plaignant a insisté pour entrer prématurément ».
Cette rupture définitive du lien de confiance, pilier essentiel de toute relation professionnelle, rendait impossible la poursuite du contrat. Le tribunal a jugé que l’employée, par ses agissements cumulés, avait franchi le point de non-retour. Une jurisprudence qui rappelle qu’en matière de droit du travail, la loyauté envers son employeur peut parfois primer sur l’assiduité apparente.










