📌 « Mon fils serait encore là » : la mère de l’ado tué à Tourcoing accuse les policiers

Posted 15 novembre 2025 by: Admin
Les Faits : Mort D’Un Adolescent Lors D’Un Refus D’Obtempérer À Tourcoing
Mardi 11 novembre, peu avant 19h15, la rue des Ursulines à Tourcoing devient le théâtre d’un drame qui bouleverse une famille. Siméo, 16 ans, perd la vie après avoir percuté un poteau lors d’une tentative de fuite face à un contrôle de police municipale.
Tout commence par ce que les autorités qualifient d’un « refus de priorité » constaté par les forces de l’ordre. Face à cette infraction routière, l’adolescent fait un choix fatal : refuser d’obtempérer. Selon Doriane Bécue, maire de Tourcoing, le jeune homme « a pris la fuite, multipliant les infractions routières ».
La course-poursuite se termine tragiquement dans le centre-ville. D’après les premiers éléments communiqués par le procureur de Lille Samuel Finielz, Siméo « percutait un poteau alors qu’il circulait en sens interdit et qu’il cherchait à éviter un véhicule particulier arrivant dans l’autre sens ». Une manœuvre désespérée qui lui coûte la vie.
Le procureur précise que « aucun tiers ne serait directement impliqué » dans cet accident. Détail révélateur : « le conducteur et son passager étaient tous deux porteurs d’un casque », suggérant une conduite prudente malgré la fuite.
Cette mort soulève immédiatement des questions sur les circonstances exactes de l’intervention policière et déclenche l’ouverture d’une enquête pour homicide involontaire.
Le Témoignage Accusateur De La Mère : « Mon Fils Serait Encore Là »
Trois jours après le drame, la douleur se mue en colère. Dans un témoignage publié vendredi 14 novembre par RTL, la mère de Siméo brise le silence pour défendre la mémoire de son fils et pointer du doigt l’intervention policière.
« Je tiens à ce que tout le monde sache que mon fils était un garçon bien, respectueux, travailleur », clame-t-elle avec détermination. Un portrait qui tranche avec l’image du fuyard véhiculée par les autorités. Pour cette mère en deuil, Siméo n’était qu’un passionné de mécanique dont le scooter non assuré « était toute sa vie ».
L’explication de la fuite prend alors une dimension tragiquement humaine : « Je pense qu’il a eu peur qu’ils lui prennent et qu’ils ne lui rendent plus. » Une peur d’adolescent face à la confiscation de son bien le plus précieux, qui se transforme en course mortelle.
Mais c’est l’accusation directe qui résonne le plus fort. « Je leur en veux, peut-être que c’est leur travail, mais je me dis qu’ils auraient pu agir autrement », déclare-t-elle sans détour. Sa conviction est implacable : « Aujourd’hui, mon fils serait encore là. »
Ces mots traduisent un sentiment d’injustice profond et questionnent la proportionnalité de l’intervention policière face à de simples infractions routières.
Les Zones D’Ombre De La Poursuite Policière
Cette accusation maternelle trouve un écho troublant dans les témoignages familiaux qui révèlent des incohérences dans la version officielle des faits. Shaina, la cousine de Siméo, apporte un éclairage dérangeant sur les derniers instants du jeune homme.
« Il a paniqué quand il a vu la police juste derrière lui », confie-t-elle à RTL. Une proximité qui contraste singulièrement avec la version défendue par les forces de l’ordre. Car selon le procureur Samuel Finielz, les policiers municipaux affirment qu’ils étaient « à environ 150 mètres du scooter au moment de l’accident ».
Une distance qui interroge. Comment expliquer la panique décrite par la famille si les agents se trouvaient si loin ? « D’après ce qu’on sait, la police n’était pas collée à lui lors de la chute, mais il y a eu des moments où on se pose la question », précise Shaina avec prudence.
Cette contradiction entre le ressenti familial et la version policière alimente les doutes sur le déroulement exact de la poursuite. « Il y a des zones d’ombre clairement », reconnaît la cousine sans détour.
Ces interrogations soulèvent une question fondamentale : quelle était réellement l’intensité de cette poursuite ? La pression exercée sur l’adolescent était-elle proportionnée aux infractions commises ? Des questions qui nécessitent désormais des réponses judiciaires pour établir la vérité sur cette course tragique.
Enquête En Cours : Vers Une Clarification Des Responsabilités
Ces réponses judiciaires tant attendues sont désormais entre les mains de la justice. Face aux zones d’ombre persistantes et aux accusations familiales, le parquet de Lille a ouvert une enquête du chef d’homicide involontaire pour faire toute la lumière sur cette tragédie du 11 novembre.
L’investigation, confiée à la division de la criminalité territoriale de Lille, devra démêler l’écheveau des responsabilités et établir avec précision le déroulement de cette poursuite fatale. L’objectif affiché est clair : « déterminer les circonstances exactes de l’accident » selon les termes du parquet.
Cette procédure judiciaire intervient dans un contexte particulièrement douloureux pour les proches de Siméo. Ce vendredi 14 novembre, soit trois jours après le drame, la famille n’avait toujours pas pu récupérer le corps de l’adolescent, prolongeant leur calvaire dans l’attente des conclusions de l’enquête.
Pour faire face aux frais d’obsèques, les proches ont lancé une cagnotte en ligne, témoignage supplémentaire de leur détresse financière et émotionnelle. Une démarche qui contraste avec l’ampleur des questions soulevées par cette mort évitable.
L’enquête devra notamment éclaircir la distance réelle entre les forces de l’ordre et le scooter, la nature exacte de la poursuite, et déterminer si les protocoles d’intervention ont été respectés. Des éléments cruciaux pour établir d’éventuelles responsabilités dans cette course qui a coûté la vie à un adolescent de 16 ans.










