📌 Nicolas Sarkozy révèle dans son livre pourquoi il a refusé Dupond-Moretti comme avocat : « le plus détesté des magistrats »

Posted 13 décembre 2025 by: Admin
Le Parcours Judiciaire D’un Ancien Président : De L’Élysée À La Prison De La Santé
Le 30 septembre 2025, Nicolas Sarkozy franchit les portes de la prison de la Santé. Une image impensable quelques années plus tôt pour celui qui dirigeait la France de 2007 à 2012. L’ancien chef d’État devient le premier président de la Ve République à connaître l’incarcération, condamné dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Cette chute spectaculaire marque un tournant inédit dans l’histoire politique française. L’homme qui incarnait l’énergie réformatrice et la communication directe se retrouve confronté aux réalités carcérales, loin des ors de l’Élysée. Vingt jours durant, il partage le quotidien des détenus, expérimente l’enfermement, découvre un univers qu’il n’avait côtoyé qu’en tant que ministre de l’Intérieur.
Sa libération intervient rapidement, mais sous contrôle judiciaire strict. Les conditions sont claires : restriction de déplacements, obligations de pointage, surveillance étroite. Pour Nicolas Sarkozy, cette séquence ne constitue pas une simple parenthèse judiciaire. Elle devient le déclencheur d’une riposte littéraire. Plutôt que de subir en silence, il choisit de transformer cette épreuve en récit, de reprendre la main sur son histoire. Cette détention, aussi brève soit-elle, nourrit une revanche par les mots qui ne tarde pas à prendre forme.
« Le Journal D’un Prisonnier » : Un Témoignage Sans Filtre Publié Le 10 Décembre 2025
Cette détention devient la matière première d’un ouvrage inattendu. Le 10 décembre 2025, à peine deux mois après sa sortie de prison, Nicolas Sarkozy publie Le journal d’un prisonnier. Un titre sans équivoque qui annonce un récit brut, ancré dans l’expérience carcérale mais qui dépasse largement le simple témoignage de détention.
L’ancien président y livre bien plus qu’un journal de bord. Il règle ses comptes. Page après page, il désigne les responsables présumés de sa situation judiciaire, pointe les erreurs stratégiques, dénonce les trahisons. Le ton adopté tranche avec la retenue habituelle des mémoires politiques : direct, incisif, parfois brutal. Sarkozy ne cherche ni l’apitoiement ni la neutralité. Il attaque.
Les coulisses de sa défense occupent une place centrale dans l’ouvrage. L’ex-président détaille les choix d’avocats, les conseils reçus, les stratégies abandonnées. Il révèle notamment qu’on lui avait suggéré de faire appel à Éric Dupond-Moretti, figure éminente du barreau et ancien ministre de la Justice. Mais aussi qu’il avait catégoriquement refusé.
Cette publication ne constitue pas un exercice de transparence gratuite. Elle s’inscrit dans une volonté évidente de reprendre le contrôle du récit, de réécrire l’histoire judiciaire à son avantage. En nommant ceux qu’il estime fautifs, Sarkozy tente d’inverser le rapport de force. Reste que cette stratégie littéraire implique des ruptures brutales avec certains de ses plus anciens alliés.
Le Rejet D’Éric Dupond-Moretti : Refus Catégorique « Sans Aucun État D’âme »
Cette révélation sur Dupond-Moretti mérite qu’on s’y attarde. Car elle ne relève pas du simple anecdote. Elle expose une logique implacable : celle d’un homme qui, même acculé, calcule chaque décision. Nicolas Sarkozy écrit sans détour : « Je déclinais sans aucun état d’âme cette étrange proposition », qualifiant l’ancien ministre de la Justice d’« avocat le plus détesté des magistrats ».
Le message est limpide. Engager Dupond-Moretti aurait constitué une erreur tactique majeure. Trop visible, trop polarisant, trop clivant. À l’heure où Sarkozy affrontait une machine judiciaire déjà lancée, choisir un ténor aussi controversé aurait équivalu à jeter de l’huile sur le feu. L’ex-président en était convaincu : aucun avocat, fût-il le plus prestigieux du barreau, n’aurait pu inverser le cours des choses.
Ce refus dépasse la simple stratégie de défense. Il constitue un acte symbolique. En écartant Dupond-Moretti, Sarkozy refuse de s’associer à une figure trop marquée politiquement, trop exposée médiatiquement. Il préfère se démarquer, quitte à renoncer à une expertise reconnue. Une posture qui traduit sa perception du combat judiciaire : non comme un procès ordinaire, mais comme une bataille d’image où chaque choix compte.
Reste que cette lucidité stratégique contraste violemment avec les choix qu’il a effectivement opérés. Et notamment celui qui allait le conduire à son plus grand désaveu public : Thierry Herzog.
Thierry Herzog Désavoué : Quand L’amitié « Aveugle » Le Jugement
Le coup le plus rude vient d’ailleurs. Non pas d’un ténor qu’il a écarté, mais de celui qu’il a choisi. Thierry Herzog, avocat historique de Sarkozy, ami de longue date, se retrouve sévèrement mis en cause dans Le journal d’un prisonnier. L’ex-président l’admet sans détour : leur relation l’a « aveuglé ». Une confession brutale qui résonne comme un désaveu cinglant.
Sarkozy reconnaît que l’attachement personnel a nui à son jugement stratégique. L’amitié aurait pris le pas sur la lucidité, l’affection sur l’efficacité. Plus grave encore, il laisse entendre que Herzog n’a pas été à la hauteur du défi judiciaire. Il évoque des erreurs, des insuffisances, des failles dans une défense qui aurait dû être irréprochable.
Ces accusations ont provoqué un séisme dans le milieu juridique. Nombreux sont les confrères d’Herzog à dénoncer ce qu’ils perçoivent comme une trahison publique. Comment l’homme qui vous a défendu pendant des années, qui a combattu à vos côtés dans les moments les plus critiques, peut-il vous désavouer ainsi ? Le coup est violent, d’autant qu’il est porté dans un livre destiné au grand public.
Pour Nicolas Sarkozy, cette mise au point semble nécessaire. En nommant ceux qu’il estime responsables de certaines erreurs, il tente de reprendre le contrôle du récit. Mais ce faisant, il s’aliène des alliés précieux et révèle une solitude croissante face aux institutions qui l’ont condamné.










