📌 Prix du tabac : jusqu’à +1€ par paquet dès janvier 2026, Marlboro et Winston dépassent les 13 euros

Posted 13 décembre 2025 by: Admin
L’Envolée Des Prix : Une Hausse Jusqu’à 1 Euro Dès Janvier
Le portefeuille des fumeurs français va subir un nouveau choc au 1er janvier 2026. Selon un arrêté daté du 3 décembre 2025 et publié vendredi 12 décembre sur le site des douanes, de nombreux paquets de cigarettes verront leur prix augmenter de 10 centimes à 1 euro. Cette mesure concerne aussi bien les cigarettes industrielles que le tabac à rouler, poursuivant la politique agressive de lutte antitabac engagée par l’État.
L’augmentation s’inscrit dans la continuité du plan national annoncé en 2023, dont l’objectif affiché était de faire dépasser durablement le seuil des 11 euros le paquet. Près de trois ans plus tard, ce cap apparaît désormais comme un simple prix d’entrée. Plusieurs références franchissent désormais la barre symbolique des 13 euros, marquant une accélération sans précédent de la hausse tarifaire. En 2022, le paquet à 11 euros faisait déjà débat. Début 2026, ce niveau sera relégué au rang de souvenir pour les marques les plus vendues.
Cette nouvelle vague d’augmentations confirme la stratégie de dissuasion par les prix adoptée par les pouvoirs publics. Le message est clair : fumer coûtera de plus en plus cher, et cette tendance n’est pas près de s’inverser. Les fumeurs devront désormais composer avec une réalité économique qui rend leur addiction toujours plus onéreuse.
Les Grandes Marques En Première Ligne De L’Augmentation
Cette hausse généralisée frappe de plein fouet les références les plus consommées en France. Le paquet de Winston Blue en 20 unités passe ainsi de 12,50 euros à 13 euros, soit 50 centimes de plus. Même évolution tarifaire pour le Philip Morris Gold. Le Marlboro Red, figure emblématique du marché français, grimpe quant à lui de 13 à 13,50 euros le paquet. Selon Actu.fr, ces hausses concernent particulièrement les produits du groupe Philip Morris, qui concentre les augmentations les plus significatives.
L’ampleur des hausses varie cependant selon les fabricants. British American Tobacco adopte une approche plus mesurée en n’augmentant qu’une dizaine de références, avec des hausses comprises entre 10 et 50 centimes. Imperial Brands Seita se montre encore plus prudent, appliquant des augmentations limitées autour de 10 centimes sur la majorité de ses marques. Cette disparité révèle des stratégies commerciales divergentes face à un marché fragilisé.
Philip Morris assume cette différenciation tarifaire. Le fabricant précise ne pas avoir répercuté l’intégralité de ses coûts sur les cigarettes classiques, et avoir épargné ses produits de vapotage ou de tabac à chauffer. Une stratégie qui vise à orienter les consommateurs vers des alternatives jugées « moins nocives », tout en maintenant la pression sur les cigarettes traditionnelles.
L’Inflation Des Coûts Justifie Les Hausses Selon Les Industriels
Cette stratégie tarifaire s’explique par une pression économique multifactorielle. Philip Morris International invoque dans Libération une « inflation des coûts de production », aggravée par des charges logistiques et de transport en forte hausse. Mais c’est surtout l’augmentation de plus de 75% de l’éco-contribution qui pèse lourd dans la balance. Cette contribution finance Alcome, l’éco-organisme chargé de la lutte contre les mégots dans l’espace public. Contacté par Actu.fr, cet organisme n’a d’ailleurs pas répondu aux sollicitations.
Philip Morris assure ne pas avoir répercuté l’intégralité de ces coûts sur ses prix. Le fabricant évoque également la hausse de la part reversée aux buralistes, qui grève davantage les marges. Le groupe affirme vouloir contenir les hausses pour éviter un basculement massif vers le marché illégal, un phénomène qui menacerait à la fois les recettes fiscales et la santé publique.
Cette justification économique divise. Si les industriels se présentent comme contraints par des facteurs externes, la réalité révèle aussi une marge de manœuvre assumée. En épargnant les produits de vapotage et de tabac à chauffer, Philip Morris confirme une stratégie commerciale ciblée. L’objectif : faire des cigarettes traditionnelles le produit sacrifié, tout en préservant la rentabilité sur les alternatives. Une logique qui rencontre l’objectif gouvernemental de réduction du tabagisme, mais questionne sur les véritables arbitrages des fabricants face à la santé publique.
Une Stratégie Efficace : Plus De 11% De Baisse Des Ventes En Un An
Ces justifications économiques masquent une réalité incontestable : la hausse des prix produit l’effet recherché. Selon les données des Douanes relayées par Libération, les ventes de cigarettes ont reculé de plus de 11% en volume entre novembre 2024 et novembre 2025. Le tabac à rouler enregistre même une chute supérieure à 15%. Des chiffres qui confirment l’efficacité de la stratégie initiée en 2023, lorsque l’État s’était fixé pour objectif de faire franchir durablement le seuil des 11 euros. Trois ans plus tard, plusieurs références dépassent les 13 euros, et la consommation s’effondre.
Cette baisse spectaculaire valide la corrélation entre tarifs prohibitifs et diminution du tabagisme. Pourtant, elle provoque l’inquiétude des buralistes. Serdar Kaya, président de leur confédération, déplore auprès de l’AFP une fragilisation croissante des commerces. Il appelle l’État à renforcer la lutte contre la contrebande et la contrefaçon, craignant que les hausses successives n’alimentent un marché parallèle déjà florissant.
Cette tension révèle un paradoxe : si les hausses découragent efficacement la consommation légale, elles menacent aussi l’équilibre économique d’un réseau de distribution fragilisé. Entre objectifs de santé publique et survie commerciale, l’équation reste complexe pour un secteur pris entre deux feux.










