📌 Prostitution : Jordan Bardella propose des maisons closes en coopératives pour des raisons de sécurité publique

Posted 14 décembre 2025 by: Admin
La Position De Bardella Sur La Réouverture Des Maisons Closes : Sécurité Avant Morale
Jordan Bardella vient de franchir une nouvelle ligne rouge. Le président du Rassemblement national a réaffirmé publiquement son soutien à une proposition qui fait déjà polémique : la réouverture de maisons closes en France. Cette initiative, portée par le député RN Jean-Philippe Tanguy en début de semaine, marque un tournant dans le positionnement du parti sur les questions de société.
Sur le plateau de « Quelle Époque ! », Bardella a choisi un angle inattendu pour défendre cette mesure. Plutôt que de s’enliser dans un débat moral, il place le curseur sur la sécurité publique. Sa formule choc résume toute sa stratégie : « Je pense que des lieux clos, c’est toujours mieux que des taudis dans le Bois de Boulogne ». Une comparaison brutale qui vise à déplacer le débat du terrain éthique vers celui du pragmatisme sécuritaire.
Cette prise de position s’inscrit en rupture frontale avec la loi de 2016, qui pénalise les clients de services sexuels. Pour le président du RN, cette législation incarne une hypocrisie collective : interdire une activité qui persiste dans la clandestinité, avec son lot de dangers et d’insalubrité. Son raisonnement repose sur un constat simple : puisque la prostitution existe quoi qu’on fasse, autant l’encadrer dans des structures contrôlées plutôt que de fermer les yeux sur des conditions d’exercice dégradées.
Le Modèle Des Coopératives : Une Alternative À L’Exploitation
Derrière cette proposition choc se cache un dispositif précis : des coopératives autogérées par les travailleurs et travailleuses du sexe eux-mêmes. Le député Jean-Philippe Tanguy, à l’origine de cette initiative, imagine des structures où les personnes concernées seraient « impératrices en leur royaume », selon sa propre expression. Un modèle qui entend tourner le dos aux dérives d’exploitation en éliminant les proxénètes de l’équation.
Le principe repose sur l’autogestion complète. Les travailleurs du sexe géreraient collectivement les lieux, définiraient leurs conditions d’exercice et bénéficieraient d’une couverture sociale incluant notamment des droits à la retraite. Cette architecture coopérative vise à distinguer clairement l’activité légale d’une exploitation criminelle, tout en offrant un cadre sanitaire et sécuritaire contrôlé.
Pour Bardella et ses soutiens, l’argument est imparable : mieux vaut encadrer que subir. Puisque la prostitution existe malgré les interdictions, autant la sortir de la clandestinité où elle prospère dans des « conditions insalubres et dangereuses ». Le président du RN insiste sur les bénéfices concrets : des lieux sécurisés, un suivi médical régulier, l’absence de réseaux mafieux.
Reste que cette vision idéalisée divise. Certaines associations de travailleurs du sexe saluent le mode coopératif tout en s’opposant à la réouverture des maisons closes. D’autres y voient une normalisation inquiétante de l’achat de services sexuels, craignant que les promesses d’autogestion ne résistent pas à la réalité des rapports de force économiques.
Critique De La Loi De 2016 : Un Bilan Jugé « Hypocrite »
Cette volonté de réguler s’appuie sur un constat sans appel : la loi de 2016 pénalisant les clients n’a pas tenu ses promesses. Jordan Bardella ne mâche pas ses mots. Pour lui, le texte incarnerait une « hypocrisie sur le sujet », maintenant la prostitution dans l’ombre sans l’éradiquer ni protéger ceux qui l’exercent.
« On ne peut pas dire que le bilan ait été extrêmement positif », lâche-t-il dans « Quelle Époque ! ». Derrière cette formule mesurée se cache une critique frontale : la pénalisation des clients a déplacé l’activité vers des zones toujours plus dangereuses, sans réduire le phénomène. Les travailleurs du sexe se retrouvent contraints d’exercer dans des taudis, des parkings isolés ou le Bois de Boulogne, loin des regards et de toute assistance.
Le président du RN pointe l’échec d’une approche morale qui ignore la réalité du terrain. Selon lui, interdire ne fait pas disparaître, mais aggrave les risques. Violences, absence de suivi médical, emprise des réseaux criminels : la clandestinité nourrit précisément ce que la loi prétendait combattre.
D’où son plaidoyer pour un changement radical de paradigme. Plutôt que de sanctionner une activité qui « de toute manière existe quoi qu’on fasse », Bardella défend l’idée de lieux clos sécurisés où contrôles sanitaires et protection des personnes deviendraient enfin possibles. Une approche pragmatique qui divise autant qu’elle interpelle, alors que les débats autour de la régulation du travail du sexe s’annoncent houleux.
Positionnements Sociétaux : Fin De Vie Et Clivages Assumés
Au-delà de la prostitution, Jordan Bardella a profité de son passage dans « Quelle Époque ! » pour exposer une autre conviction controversée : son opposition à l’aide active à mourir. Une position qu’il reconnaît lui-même à contre-courant des sondages, mais qu’il assume pleinement.
« Je pense que le soin palliatif est ce qui permet d’accompagner la fin sans chercher à l’accélérer », affirme-t-il. Pour le président du RN, développer massivement les soins palliatifs devrait constituer la priorité nationale, bien avant toute légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté. Une ligne conservatrice qu’il revendique malgré une opinion publique largement favorable à l’aide à mourir.
Ce qui frappe, c’est la cohérence de sa démarche sur ces deux dossiers sensibles. Qu’il s’agisse de la prostitution ou de la fin de vie, Bardella se positionne en défenseur d’un pragmatisme sécuritaire face aux lois actuelles jugées inefficaces ou inadaptées. Dans un cas, il prône la régulation plutôt que l’interdiction hypocrite. Dans l’autre, il privilégie l’accompagnement plutôt que l’accélération.
« J’assume d’avoir sur ce sujet un positionnement qui diverge de l’opinion majoritaire », concède-t-il. Cette franchise calculée lui permet de se présenter comme un homme politique attaché à ses convictions plutôt qu’aux courbes de popularité. Une stratégie qui pourrait renforcer son image auprès de son électorat, alors que ces questions sociétales s’invitent de plus en plus dans le débat public à l’approche des prochaines échéances législatives.










