📌 Prostitution : Le RN propose des établissements coopératifs gérés par les prostituées sur le modèle belge

Posted 9 décembre 2025 by: Admin
La Nouvelle Offensive Parlementaire Pour Rouvrir Les Maisons Closes
Une initiative parlementaire secrète vient de franchir une étape décisive. Jean-Philippe Tanguy, député du Rassemblement national pour la Somme, prépare une proposition de loi explosive : rouvrir les maisons closes en France sous forme de coopératives gérées par les prostituées elles-mêmes. « Une première version est prête, mais doit être améliorée », confie-t-il au Monde, révélant l’existence d’un texte déjà finalisé et bénéficiant du soutien explicite de Marine Le Pen.
Cette offensive ne vient pas seule. Philippe Juvin, député Les Républicains des Hauts-de-Seine et rapporteur général du budget, avait déjà rédigé en 2024 une proposition « visant à sécuriser les droits des personnes qui se prostituent pour garantir un exercice plus sûr ». Faute de soutien à l’Assemblée, son texte avait été abandonné. Mais le parlementaire entend relancer le débat après les discussions budgétaires, s’appuyant cette fois sur l’exemple belge pour convaincre ses pairs.
Une alliance transpartisane inédite se dessine ainsi autour d’un sujet longtemps tabou. Deux députés, issus d’horizons politiques opposés, convergent vers une même conviction : le modèle français actuel a échoué. Les établissements qu’ils envisagent ne porteraient pas le nom de « maisons closes », mais incarneraient une rupture radicale avec l’hypocrisie régnante depuis la loi Marthe Richard d’après-guerre.
Le Constat : L’Échec De La Loi De 2016 Sur La Pénalisation Des Clients
L’hypocrisie dénoncée par Jean-Philippe Tanguy trouve son origine dans la loi du 13 avril 2016, censée protéger les personnes prostituées en pénalisant leurs clients. Neuf ans plus tard, le bilan s’avère catastrophique. « Le summum de l’hypocrisie bourgeoise », martèle le député de la Somme, pointant une législation qui a produit l’inverse de ses objectifs affichés.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seulement 1 300 clients verbalisés par an, une mise en œuvre quasi inexistante selon le Haut Conseil à l’égalité. Pendant ce temps, 88 % des personnes prostituées s’opposent à cette disposition qui les a reléguées dans la clandestinité. Les associations de terrain dressent un constat implacable : augmentation des violences, isolement accru, négociations dangereuses sur le port du préservatif imposées par des clients estimant prendre des risques.
La rue s’est vidée, mais la prostitution n’a pas disparu. Elle s’est déplacée vers Internet, devenant prépondérant mais invisible et vulnérable. Les réseaux proxénètes, loin d’être démantelés, ont renforcé leur emprise sur des personnes désormais contraintes de se cacher. La brigade de répression parisienne ne compte que 8 policiers face à cette reconfiguration du marché.
Cette réalité nourrit la conviction des porteurs du nouveau texte : sans cadre légal pour exercer en sécurité, les prostituées restent à la merci d’organisations criminelles que la loi prétendait combattre.
Le Modèle Belge Comme Référence Européenne
Face à cette impasse française, la Belgique trace une voie inédite. En décembre 2024, le royaume devient le premier pays au monde à reconnaître un statut social et salarial aux prostitué(e)s. Cette révolution juridique leur ouvre l’accès aux droits fondamentaux : contrat de travail, congés payés, assurance maladie et cotisations retraite.
Philippe Juvin voit dans cette législation belge la preuve qu’une alternative existe. Le député LR entend s’appuyer sur ce précédent pour relancer le débat après les discussions budgétaires. La Belgique démontre qu’encadrer légalement la prostitution ne signifie pas l’encourager, mais protéger celles et ceux qui l’exercent. Les travailleuses du sexe peuvent désormais refuser des clients, signer des contrats à durée déterminée ou indéterminée, et bénéficier d’une protection sociale complète.
Ce basculement réglementariste bouleverse le paysage européen. Alors que la France persiste dans une approche prohibitionniste, son voisin belge reconnaît la réalité du terrain et choisit la dignité par le droit plutôt que l’invisibilité par l’interdiction. Un modèle que Tanguy et Juvin comptent bien brandir face aux opposants pour démontrer qu’une troisième voie existe entre déni et abandon.
Cette référence belge s’annonce comme l’argument massue des débats à venir.
L’Opposition Féministe Et Les Débats À Venir
Mais cet argument se heurte déjà à un mur idéologique. Laurence Rossignol, architecte de la loi de 2016 pénalisant les clients, rejette catégoriquement cette approche réglementariste. Pour l’ancienne ministre socialiste des Droits des femmes, le modèle belge ne représente qu’une capitulation déguisée en progrès social.
« C’est un marché mafieux qui bénéficie de soutiens compassionnels mais qui ne vise qu’à libéraliser le marché du sexe et d’en faire un business comme les autres », tranche-t-elle sans détour. Cette charge frontale révèle l’ampleur du fossé entre prohibitionnistes et réglementaristes. D’un côté, ceux qui considèrent toute prostitution comme une violence à abolir. De l’autre, ceux qui estiment que la criminalisation aggrave l’exploitation qu’elle prétend combattre.
Le clivage dépasse les frontières partisanes traditionnelles. Si Marine Le Pen soutient Tanguy et que Juvin porte un texte similaire chez LR, les opposants se recrutent à gauche comme à droite. Ce débat ne se résoudra pas par des alliances politiques classiques, mais par deux visions irréconciliables de la dignité humaine : protection par le droit ou abolition par l’interdiction.
Si la proposition arrive en séance, l’Assemblée promet des confrontations d’une rare intensité. Les coulisses parlementaires s’y préparent déjà.










