📌 Rachida Dati filme des sans-abri sans leur consentement pour sa campagne : trois victimes portent plainte

Posted 10 décembre 2025 by: Admin
L’Affaire Des Vidéos Sans Consentement : Quand La Campagne De Rachida Dati Vire Au Scandale
Le 22 novembre 2025, Rachida Dati débarque dans le XVIIIᵉ arrondissement parisien, caméras en main. La ministre de la Culture, en campagne pour les municipales 2026, filme deux campements de sans-abri pour dénoncer ce qu’elle appelle des « zones de non-droit ». « Violences, trafics, crack, campements sauvages », martèle-t-elle face à l’objectif. Sa promesse ? « Avec moi, tout va changer ». La vidéo explose : plus de 600 000 vues. Mais un détail scandalise : des dizaines de visages de personnes vulnérables apparaissent non floutés.
Selon une enquête de Mediapart, au moins trois personnes affirment avoir été filmées contre leur volonté. Ces sans-abri, exilés et usagers de drogue se découvrent exposés sur les réseaux sociaux, leur intimité sacrifiée sur l’autel d’une stratégie électorale. Certains vivent dans la rue à l’insu de leur famille. L’un d’eux confie aux travailleurs sociaux son angoisse d’être reconnu par ses proches.
Guillaume, travailleur social interrogé par Mediapart, confirme : « Ils nous ont dit qu’ils avaient refusé d’être filmés ». La candidate a multiplié ces opérations coups de poing, transformant la misère urbaine en contenu viral. Mais cette fois, les personnes filmées refusent de servir de décor politique. Elles exigent désormais des comptes.
Trois Victimes Sortent Du Silence : Courriers Et Procédures Judiciaires
Les conséquences de ces tournages sauvages ne tardent pas. Trois personnes ont adressé des courriers officiels à la ville de Paris pour protester contre leur diffusion. Dans l’un d’eux, daté du 3 décembre, une victime raconte : « On n’était pas d’accord pour être filmés. Ils ont dit qu’ils allaient juste enregistrer ». Une autre précise avoir « clairement refusé » avant d’apparaître malgré tout dans la vidéo. Un troisième se dit « effrayé » des conséquences possibles.
Tous exigent le retrait immédiat des séquences. Pour certains, l’enjeu dépasse la simple atteinte à l’image : vivre dans la rue à l’insu de sa famille crée une vulnérabilité extrême. Un homme confie aux travailleurs sociaux être « très inquiet » que ses proches le reconnaissent. La honte, la peur du jugement, le risque de couper les derniers liens familiaux : autant de bombes à retardement déclenchées par ces vidéos virales.
Face à cette situation, les trois victimes présumées ont contacté l’association Barreau des rues pour entamer des procédures judiciaires contre Rachida Dati. Le scandale prend une tournure juridique. La ministre de la Culture, qui dénonçait l’insécurité, se retrouve elle-même menacée de poursuites pour atteinte aux droits fondamentaux des plus fragiles.
Utopia 56 Contre-Attaque : « Elle N’a Vraiment Honte De Rien »
Les associations de terrain ne restent pas silencieuses. Utopia 56, très active auprès des exilés, accuse frontalement Rachida Dati de manipulation des faits. Son cofondateur Yann Manzi révèle à Mediapart un détail édifiant : peu avant la publication d’une vidéo critiquant son organisation, l’équipe de la candidate lui avait demandé pourquoi certaines personnes n’avaient pas de tente. « Elle n’a vraiment honte de rien », dénonce-t-il.
Le coordinateur parisien Nathan Lequeux va plus loin dans sa charge. « On voit Rachida Dati et toute son équipe foncer en meute sur les personnes vulnérables. Elles ouvrent des tentes sans consentement ». Puis vient la comparaison explosive : « Jusqu’à présent, ces méthodes étaient celles de l’extrême droite ». L’accusation résonne avec d’autant plus de force qu’elle émane d’acteurs quotidiennement confrontés à la détresse des sans-abri.
Nathan Lequeux souligne également un paradoxe politique majeur : l’hébergement d’urgence relève de l’État, donc du gouvernement dont Rachida Dati fait partie. La ministre critique ainsi une situation relevant de sa propre responsabilité gouvernementale. Malgré les sollicitations répétées de Mediapart, ni la candidate ni son équipe n’ont répondu. La vidéo incriminée reste en ligne.
Le Silence Assourdissant De Rachida Dati Et Le Paradoxe Gouvernemental
Face à l’ampleur du scandale, la réponse de Rachida Dati se résume à un silence total. Malgré les sollicitations répétées de Mediapart, ni la ministre ni son équipe n’ont daigné répondre aux accusations. Plus révélateur encore : la vidéo incriminée, avec ses visages non floutés de personnes vulnérables, reste accessible en ligne. Aucune mesure de retrait n’a été prise, malgré les courriers officiels et les demandes explicites des victimes.
Ce mutisme intervient alors que Nathan Lequeux d’Utopia 56 a mis le doigt sur un paradoxe accablant. L’hébergement d’urgence à Paris relève de l’État, donc du gouvernement dont Rachida Dati est membre en tant que ministre de la Culture. En dénonçant des « zones de non-droit » et des « campements sauvages », elle critique une situation relevant directement de sa propre responsabilité gouvernementale.
Cette contradiction politique soulève une question fondamentale : comment une ministre peut-elle bâtir sa campagne municipale sur l’échec de politiques publiques qu’elle contribue à définir ? Alors que les procédures judiciaires s’organisent et que l’indignation monte, Rachida Dati poursuit sa stratégie de communication, comme si ces révélations n’existaient pas. Une posture qui pourrait lui coûter cher dans les mois à venir.










