📌 Rachida Dati perquisitionnée : 300 000 euros non déclarés au cœur de l’enquête pour corruption

Posted 18 décembre 2025 by: Admin
Rachida Dati Dans La Tourmente : Perquisitions Au Domicile, À La Mairie Et Au Ministère
Trois perquisitions simultanées ont frappé Rachida Dati ce jeudi 18 décembre 2025. Son domicile personnel, la mairie du 7e arrondissement de Paris qu’elle dirige, ainsi que le ministère de la Culture ont été passés au crible par les enquêteurs. Cette opération coordonnée s’inscrit dans le cadre d’une information judiciaire pour corruption ouverte le 14 octobre dernier par des juges parisiens.
L’ampleur de ces perquisitions révèle la progression significative de l’enquête visant la ministre de la Culture. La multiplication des lieux ciblés témoigne de la volonté des magistrats de saisir l’ensemble des documents susceptibles d’éclairer ce dossier sensible. Pour Rachida Dati, qui cumule les fonctions de ministre et de maire tout en portant la candidature LR à la mairie de Paris, le timing s’avère particulièrement délicat.
Cette offensive judiciaire intervient alors que la ministre fait face à des soupçons de corruption liés à des honoraires perçus durant son mandat d’eurodéputée. Les révélations initiales du Nouvel Obs et de l’émission Complément d’Enquête avaient mis le feu aux poudres en juin dernier. L’ouverture d’une enquête formelle marque désormais un tournant décisif dans cette affaire qui menace de fragiliser durablement sa triple position institutionnelle et ses ambitions politiques parisiennes.
Au Cœur Du Dossier : 299 000 Euros D’Honoraires Non Déclarés
Les magistrats cherchent à démêler un circuit financier complexe orchestré entre 2010 et 2011. Rachida Dati aurait perçu 299 000 euros du géant énergétique GDF Suez via un montage impliquant le cabinet d’avocats STC Partners. Les fonds transitaient par cette structure avant d’être reversés sur les comptes personnels de l’eurodéputée, selon les documents révélés par Complément d’Enquête.
Le problème juridique est limpide : ces honoraires substantiels n’ont jamais été déclarés au Parlement européen. Cette obligation existe précisément pour prévenir les conflits d’intérêts et garantir la transparence des revenus annexes des élus européens. L’absence de déclaration soulève donc des questions sur la nature exacte des prestations fournies et les raisons de cette omission.
Ce système de rémunération indirect via STC Partners intrigue particulièrement les enquêteurs. Pourquoi recourir à un cabinet intermédiaire plutôt qu’à un versement direct si les prestations étaient légitimes ? Cette architecture financière suggère une volonté de brouiller les pistes entre le verseur initial et le bénéficiaire final. Les perquisitions visent notamment à saisir les documents comptables de ce cabinet, pièces cruciales qui n’avaient jamais été examinées lors des précédentes investigations. Ces éléments pourraient établir la réalité des prestations facturées ou révéler l’inexistence de travaux justifiant une telle rémunération.
La Stratégie De Défense : Accusations « Diffamatoires » Et Dossiers Déjà Examinés
Face aux révélations de Complément d’Enquête, Rachida Dati a immédiatement contre-attaqué en juin dernier sur Europe 1 et CNews. La ministre a qualifié ces accusations de « diffamatoires », affirmant que les documents évoqués avaient déjà été scrutés par la justice dans le cadre de l’affaire Carlos Ghosn, pour laquelle elle est mise en examen pour corruption passive.
« Tout ça est déclaré, est très au clair », a-t-elle martelé, niant catégoriquement avoir perçu la moindre rémunération de GDF Suez. Sa défense repose sur un argument procédural : si ces éléments ont déjà été examinés sans poursuites spécifiques, pourquoi les ressortir maintenant ?
Mais l’émission journalistique a répliqué avec un argument massue : les documents comptables de STC Partners, pièces essentielles pour établir la traçabilité financière, n’auraient jamais été saisis ni analysés lors des précédentes investigations. Cette faille dans l’instruction antérieure expliquerait l’ouverture de cette nouvelle information judiciaire en octobre et les perquisitions d’aujourd’hui.
Cette divergence entre la version de la ministre et les faits établis par les journalistes place l’enquête dans une impasse narrative. Les magistrats devront trancher : s’agit-il d’une instruction redondante sur des faits déjà éclaircis, ou d’une investigation nécessaire sur des éléments jusque-là ignorés ? Les documents saisis lors des perquisitions devraient apporter des réponses déterminantes.
Multiplication Des Fronts Judiciaires : Ghosn, Bijoux Et Corruption
L’affaire des honoraires GDF Suez ne constitue qu’un volet d’un écheveau judiciaire bien plus complexe. Rachida Dati fait face à un renvoi devant le tribunal correctionnel aux côtés de Carlos Ghosn, l’ancien patron de Renault-Nissan, pour corruption passive et trafic d’influence. Ce procès, prévu en septembre prochain, l’exposera à une confrontation publique avec l’homme d’affaires déchu, dans un dossier où elle est déjà mise en examen.
Ce n’est pas tout. Le parquet de Paris a ouvert une troisième enquête visant la ministre : une éventuelle non-déclaration de bijoux de luxe. Cette accumulation de procédures dessine le portrait d’une personnalité politique rattrapée simultanément par plusieurs suspicions de manquements à la probité.
Trois dossiers distincts, trois angles d’attaque différents, mais un même fil rouge : des questions récurrentes sur la transparence financière et patrimoniale. Entre honoraires suspects, cadeaux non déclarés et relations troubles avec un dirigeant controversé, l’étau judiciaire se resserre autour de celle qui ambitionne de conquérir la mairie de Paris.
Ces démêlés cumulés posent une question politique majeure : peut-on briguer la capitale tout en comparaissant devant les tribunaux ? Les perquisitions de ce jeudi marquent peut-être un tournant décisif dans une trajectoire où ambitions électorales et réalités judiciaires entrent en collision frontale.










