📌 Recherché depuis 13 ans, « l’insaisissable » trafiquant s’est montré « beau joueur » lors de son arrestation dans les bouchons

Posted 4 octobre 2025 by: Admin
L’Arrestation Spectaculaire D’Un Fugitif Insaisissable
Mercredi 2 octobre, vers 20h, la circulation parisienne offre un spectacle inhabituel dans le 15e arrondissement. Au milieu des embouteillages du soir, une opération policière d’envergure se déroule sous le nez des automobilistes. Les hommes de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Versailles, à bord de leur véhicule banalisé, suivent leur cible depuis plusieurs jours.
Ameur Mansouri, 49 ans, surnommé « l’insaisissable », ne se doute de rien. Ce trafiquant de drogue, l’un des plus recherchés de France, circule au volant de son véhicule quand les bouchons se forment mystérieusement autour de lui. Une stratégie minutieusement orchestrée par les forces de l’ordre pour neutraliser toute tentative de fuite.
L’étau se resserre. Les policiers cagoulés surgissent soudain, coincent le véhicule sur un carrefour et mettent l’homme en joue. En quelques secondes, l’une des cavales les plus longues du narcotrafic français prend fin dans les rues embouteillées de la capitale.
Cette arrestation marque la conclusion d’une traque acharnée menée par les autorités françaises contre un criminel qui avait réussi pendant des années à échapper aux mailles du filet judiciaire, multipliant les voyages internationaux et les identités frauduleuses.
Un Criminel De Haut Vol Sur La Liste Noire
Ce n’est pas un délinquant ordinaire que les forces de l’ordre ont interpellé ce soir-là. Ameur Mansouri figure parmi les 50 plus gros trafiquants de drogue français, une liste d’élite établie par l’office anti-stupéfiants (OFAST) qui rassemble les criminels les plus dangereux du territoire.
Son parcours judiciaire témoigne de l’ampleur de ses activités illégales. Condamné à 15 ans de prison pour trafic de stupéfiants, l’homme de 49 ans cumule également des accusations d’association de malfaiteurs et de port d’arme. Plusieurs mandats d’arrêt étaient en cours contre lui, alimentant une traque judiciaire qui semblait sans fin.
Cette liste prioritaire de l’OFAST représente bien plus qu’un simple classement. Comme l’explique Frédéric Ploquin, spécialiste du narcotrafic et co-auteur d’Insécurité, stop à la descente aux enfers, elle « permet de déclencher un certain nombre de surveillances » et notamment de surveiller les allées et venues de ces criminels d’envergure.
L’importance stratégique de Mansouri dans l’écosystème du narcotrafic français explique les moyens considérables déployés pour son arrestation. Car derrière chaque nom de cette liste se cache un réseau tentaculaire, des flux financiers colossaux et une capacité de nuisance qui dépasse largement les frontières hexagonales.
Une Cavale Internationale Sophistiquée
Cette organisation tentaculaire reposait sur un système d’évasion particulièrement élaboré. Pendant ses années de fuite, Ameur Mansouri avait perfectionné un modus operandi transfrontalier qui lui permettait d’échapper aux radars policiers tout en maintenant ses activités criminelles.
Grâce à de faux papiers d’identité, le fugitif multipliait les allers-retours entre trois pays stratégiques : le Maroc, l’Espagne et la France. Cette triangulation géographique n’était pas le fruit du hasard. Elle lui offrait la possibilité de visiter ses proches sur le territoire français tout en gérant son business illégal depuis des bases arrière sécurisées.
Car Mansouri s’inscrit dans une tendance lourde du narcotrafic moderne. La majorité des criminels figurant sur la liste prioritaire de l’OFAST ont établi leurs quartiers généraux loin des frontières françaises. Dubaï, le Maroc et l’Algérie constituent leurs refuges de prédilection, offrant un savant mélange d’opacité financière et de complexité juridique internationale.
Cette stratégie d’externalisation permet aux têtes de réseaux de coordonner leurs opérations tout en bénéficiant d’une protection géographique. Depuis ces bases, ils orchestrent le trafic, gèrent les flux financiers et maintiennent leurs liens familiaux français, créant un défi majeur pour les forces de l’ordre hexagonales.
L’arrestation de Mansouri illustre parfaitement cette nouvelle donne criminelle où les frontières deviennent des outils d’impunité.
Les Enjeux Judiciaires À Venir
Désormais privé de cette protection géographique, Mansouri va devoir affronter un arsenal judiciaire considérable. Sa situation procédurale révèle toute la complexité du système pénal français face aux grands criminels internationaux.
Le narcotrafiquant dispose d’un délai légal de dix jours pour contester ses condamnations antérieures. Cette procédure d’opposition, si elle était activée, ouvrirait automatiquement la voie à de nouveaux procès. Un calcul stratégique que ses avocats évaluent certainement, pesant les risques d’un alourdissement des peines contre les chances d’obtenir un acquittement ou une réduction.
Car derrière cette arrestation se dessine une stratégie plus large de l’État français contre le narcotrafic. L’office anti-stupéfiants a établi une liste de cinquante cibles prioritaires dont Mansouri était l’un des éléments centraux. Cette classification n’est pas anodine.
« Cette liste permet de déclencher un certain nombre de surveillances et notamment de surveiller, de veiller à leurs allées et venues », explique Frédéric Ploquin, spécialiste du narcotrafic. Un dispositif qui transforme chaque déplacement des suspects en risque d’interpellation, comme l’a démontré cette opération parisienne.
L’arrestation de Mansouri constitue donc un test grandeur nature pour ce nouveau modèle de lutte anti-drogue, où la patience policière et la technologie de surveillance remplacent progressivement les coups de filet spectaculaires mais souvent éphémères.