L’Agression Qui Fait Scandale : Un Élu Blessé Lors De L’Intrusion

La scène s’est déroulée dimanche après-midi dans une violence inouïe. Bernard Collinet, responsable de la sécurité municipale de Gujan-Mestras, tentait courageusement de barrer la route aux gens du voyage qui s’apprêtaient à envahir illégalement le complexe sportif Chante-Cigale. Face à lui, des dizaines de caravanes déterminées à forcer le passage.

L’homme n’a pas eu le temps de réagir. L’une des caravanes l’a violemment renversé, le projetant sur les grillages fraîchement découpés à la disqueuse par les intrus. La chute a été brutale : Bernard Collinet s’est blessé à la main sur les fragments de métal tranchants, témoins silencieux de l’effraction méthodique qui venait de se produire.

« Quand je suis arrivé, il avait le tee-shirt plein de sang », témoigne Xavier Paris, premier adjoint au maire, dans les colonnes du Figaro. Cette image saisissante résume à elle seule la brutalité de l’intrusion qui a marqué ce dimanche d’été sur le bassin d’Arcachon.

L’agression de l’élu municipal, dont le seul tort était de vouloir protéger un équipement public, illustre l’escalade de violence qui accompagne désormais ces installations sauvages. Un acte qui dépasse largement le simple conflit d’usage du domaine public pour verser dans l’agression caractérisée contre un représentant des autorités locales.

Intrusion Musclée Au Stade Chante-Cigale : 200 Caravanes Forcent Le Passage

Cette agression n’était que le point culminant d’une intrusion méthodiquement organisée qui avait débuté quelques heures plus tôt. Dimanche après-midi, le paisible complexe sportif Chante-Cigale de Gujan-Mestras basculait dans le chaos lorsque des dizaines de véhicules de la communauté des gens du voyage convergeaient vers ses 10 hectares d’installations.

L’opération avait été minutieusement préparée. Armés de disqueuses, les intrus s’attaquent d’abord au grillage de protection du stade, découpant méthodiquement les barrières anti-intrusion installées après les incidents de l’année précédente. Le métal cède sous les lames rotatives, ouvrant une brèche béante dans le périmètre sécurisé.

Une fois l’obstacle franchi, la piste d’athlétisme devient leur cible. Les caravanes s’engouffrent une à une dans l’enceinte sportive, transformant en quelques minutes cet équipement public en campement sauvage. Le terrain synthétique, destiné aux entraînements des athlètes locaux, disparaît sous l’installation anarchique de près de 200 véhicules.

Malgré la présence de Bernard Collinet qui tentait désespérément de s’interposer, rien n’arrête cette progression implacable. Les caravanes forcent le passage avec une détermination qui ne laisse aucune place à la négociation, transformant cette journée d’été en véritable siège du complexe sportif gujannais.

Gujan-Mestras Face À Un Problème Récurrent : « Très Difficile De Dissuader »

Ce siège n’était pourtant pas une surprise pour les autorités locales. Le complexe sportif de 10 hectares avait déjà été envahi l’année précédente dans des circonstances similaires, contraignant la municipalité à renforcer ses dispositifs de protection. Des grillages anti-intrusion avaient été spécialement installés pour prévenir toute nouvelle tentative d’occupation illégale.

Mais ces précautions se révèlent aujourd’hui dérisoires face à la détermination des intrus. « Ils avaient les moyens d’effraction nécessaires », reconnaît amèrement la commune, qui mesure désormais l’ampleur du défi sécuritaire. Une réalité brutale s’impose : « Il est très difficile de mettre en place des moyens dissuasifs supérieurs aux engins qu’ils possèdent ».

Cette impuissance technique nourrit une colère grandissante chez les responsables sportifs locaux. Jean-Jacques Germaneau, président du club d’athlétisme et adjoint à la mairie, ne cache pas son amertume face à cette récidive. « Très en colère », confie-t-il aux micros de la radio publique locale Ici Gironde, exprimant la frustration de toute une communauté sportive privée de ses installations.

L’équation devient insoluble : comment protéger efficacement un équipement public de 10 hectares contre des moyens matériels qui surpassent systématiquement les dispositifs de sécurité ? Cette question taraude désormais les élus gujannais, contraints de repenser entièrement leur stratégie défensive.

Réactions Officielles : Plainte Et Procédure D’Expulsion Engagées

Face à cette escalade, la municipalité a rapidement activé ses recours juridiques. Dès le lundi 28 juillet, soit au lendemain des faits, la mairie a déposé plainte pour destruction d’équipements publics. Une démarche qui vise directement les dégradations causées au grillage anti-intrusion, sectionné à la disqueuse lors de l’intrusion forcée.

Parallèlement à cette action pénale, les élus gujannais ont engagé une procédure d’expulsion contre les occupants illégaux. Cette double stratégie judiciaire témoigne de la détermination municipale à récupérer rapidement son complexe sportif, privant de fait les clubs locaux de leurs installations d’entraînement.

La commune n’a pas hésité à solliciter l’échelon préfectoral pour accélérer le processus. Le préfet de la Gironde a été officiellement saisi, une démarche administrative qui vise à mobiliser l’autorité de l’État dans cette procédure d’évacuation. L’objectif affiché reste clair : obtenir la libération du terrain « au plus tôt ».

Cette mobilisation institutionnelle révèle l’urgence de la situation pour Gujan-Mestras. Au-delà des aspects purement administratifs, c’est toute la programmation sportive locale qui se trouve compromise par cette occupation prolongée du stade Chante-Cigale.