📌 Saint-Denis : filmé en train de gifler et cracher sur un jeune, ce geste qui a mis le préfet de police « très en colère »

Posted 7 septembre 2025 by: Admin
La Violence Filmée Qui Déclenche L’Affaire
Une vidéo de quarante secondes qui révèle l’inacceptable. Les images diffusées le 5 septembre dernier sur le réseau social X exposent une séquence filmée une semaine plus tôt, le 28 août, à Saint-Denis. La scène, captée par une mère de famille du quartier, dévoile un jeune homme immobile, le dos plaqué contre une grille, subissant les violences d’un policier.
L’homme en uniforme gifle d’abord sa victime, avant de franchir une ligne rouge supplémentaire : il lui crache dessus. Le jeune homme ne résiste pas, ne bouge pas, demeure statique face à cette double agression qui se déroule sous l’objectif de témoins.
Cette révélation tardive interroge sur les sept jours d’écart entre les faits et leur diffusion publique. Un délai qui permet de mesurer l’impact : samedi matin, la vidéo comptabilisait déjà plus de 180 000 vues, transformant cet incident local en affaire nationale.
L’enregistrement, d’une netteté saisissante, ne laisse place à aucune ambiguïté sur la nature des gestes commis. La passivité totale de la victime contraste violemment avec l’agressivité du policier, créant une image qui dépasse le simple contrôle d’identité pour basculer dans l’humiliation gratuite.
Cette diffusion virale ouvre désormais la voie à des réactions politiques et judiciaires qui ne tardent pas à se matérialiser.
L’Intervention Politique Et La Saisine Judiciaire
Cette matérialisation prend corps immédiatement par l’action du député insoumis de Seine-Saint-Denis, Aly Diouara. L’élu, qui a publié les images sur X, ne s’arrête pas à la simple diffusion médiatique. Il engage une double stratégie : révélation publique et saisine judiciaire simultanées.
Le parlementaire LFI actionne l’article 40 du Code de procédure pénale, saisissant directement le procureur de la République. Cette procédure, qui permet à tout citoyen de signaler une infraction, prend ici une dimension politique assumée. Diouara, qui a fait des violences policières son cheval de bataille en affirmant notamment que « la police tue », transforme l’incident en offensive judiciaire.
Son collègue Éric Coquerel, député LFI de Saint-Denis, amplifie la mobilisation parlementaire. Sur X, il qualifie la scène de « choquante » et la situe précisément « dans le quartier de la Sablière à la Plaine Saint-Denis ». Sa condamnation se veut catégorique : « Quelle que soit la raison d’une interpellation, on ne peut accepter ces coups à un homme immobile et ces crachats qui humilient. Ce n’est pas digne d’une police. »
Diouara annonce parallèlement son déplacement sur le terrain pour « rassurer » le jeune homme filmé, orchestrant ainsi une présence physique qui complète l’action médiatique et judiciaire.
Cette mobilisation politique rapide contraste avec le silence initial des institutions, créant une pression qui va contraindre les autorités à réagir.
La Réponse Institutionnelle Et Judiciaire
Cette pression porte immédiatement ses fruits. Dans la foulée de la publication des images, le parquet de Bobigny réagit avec une rapidité inhabituelle. Dès le vendredi 5 septembre, l’institution judiciaire annonce l’ouverture d’une enquête pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique ».
La machine judiciaire s’enclenche selon un protocole bien rodé. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », récupère immédiatement le dossier. Cette saisine automatique révèle la sensibilité du dossier : l’institution anticipe les critiques en déployant ses mécanismes de contrôle interne.
Parallèlement, la préfecture de police de Paris lance sa propre enquête administrative. Cette double procédure – pénale et disciplinaire – illustre la gravité accordée aux faits. Tandis que la justice déterminera d’éventuelles poursuites, l’administration peut sanctionner indépendamment le fonctionnaire concerné.
Le parquet de Bobigny, sollicité par l’AFP, demeure prudent sur les détails. « L’identification de la patrouille de police et du policier concernés sont en cours », indique-t-il, sans préciser les lieux ni la date des faits. Cette discrétion contraste avec la viralité des images qui comptabilisent déjà plus de 180 000 vues.
Cette réactivité institutionnelle témoigne d’une transformation des pratiques face aux révélations filmées, où le temps médiatique impose désormais son rythme à la justice.
L’Impact Sur Le Débat Des Violences Policières
Cette accélération du temps judiciaire ne masque pas l’ampleur du débat soulevé. Au-delà de la procédure, c’est tout un quartier qui se retrouve sous les projecteurs. La Sablière à la Plaine Saint-Denis, territoire déjà marqué par les tensions sociales, devient le théâtre d’une nouvelle polémique sur les pratiques policières.
Éric Coquerel, député LFI de Saint-Denis, saisit immédiatement l’enjeu symbolique. Sa réaction sur X révèle l’indignation politique face aux images : « Quelle que soit la raison d’une interpellation, on ne peut accepter ces coups à un homme immobile et ces crachats qui humilient. Ce n’est pas digne d’une police ». Cette formule choc résume l’essence du débat : où placer la limite de l’action policière ?
Le député interpelle directement les autorités préfectorales, appelant le préfet du département et le préfet de police de Paris à réagir. Cette montée en pression révèle une stratégie politique rodée : transformer un incident local en enjeu national.
Pour Aly Diouara, qui a fait des violences policières son cheval de bataille, cette affaire s’inscrit dans une campagne plus large. Ses précédentes déclarations affirmant que « la police tue » lui avaient déjà valu une plainte du préfet Laurent Nuñez. Cette nouvelle révélation renforce sa position d’opposant systématique aux dérives sécuritaires.
L’image d’un homme immobile subissant gifles et crachats interroge fondamentalement la conception de l’autorité publique dans une société démocratique.