📌 Vincent Jeanbrun sort du silence : « C’est une opportunité, pas une rente à vie »

Posted 18 novembre 2025 by: Admin
Un Constat Alarmant : La Crise De Rotation Du Logement Social Français
Les chiffres révélés par Vincent Jeanbrun dans son entretien au JDD sonnent comme un véritable électrochoc pour le secteur du logement social français. Moins de 8% de rotation en 2023 : derrière ce pourcentage se cache une réalité dramatique qui paralyse l’ensemble du système d’attribution des logements sociaux.
Cette faible rotation transforme le parc HLM en véritable goulot d’étranglement, condamnant 2,87 millions de ménages à patienter dans des files d’attente qui s’allongent inexorablement. Pour le ministre de la Ville et du Logement, ce taux constitue un dysfonctionnement majeur qui compromet l’efficacité sociale du dispositif.
« C’est beaucoup trop peu », martèle Vincent Jeanbrun, pointant du doigt une saturation chronique qui transforme l’accès au logement social en parcours du combattant. Cette stagnation révèle l’ampleur d’une crise structurelle où les attributions se raréfient tandis que les demandes explosent.
La réalité des chiffres dévoile un système grippé : quand seulement 8 logements sur 100 se libèrent chaque année, l’espoir d’obtenir un toit abordable devient une loterie aux probabilités dérisoires. Cette situation pousse désormais l’exécutif à envisager des réformes radicales qui bousculeront les fondements même du logement social français.
La Révolution Du Bail « Trois-Six-Neuf » : Fin Du Logement Social À Vie
Face à cette paralysie du système, Vincent Jeanbrun dévoile sa solution choc : le bail « trois-six-neuf », une révolution contractuelle qui pourrait redéfinir l’accès au logement social en France. Cette proposition audacieuse instaurerait des baux de neuf ans minimum, résiliables tous les trois ans par les bailleurs sociaux.
Le mécanisme envisagé prévoit une réévaluation périodique permettant d’adapter l’occupation aux évolutions du foyer. Mutations professionnelles, changements de composition familiale : chaque situation serait réexaminée pour optimiser l’adéquation entre besoins et attribution. Cette flexibilité viserait également à fluidifier la mobilité intercommunale, aujourd’hui quasi inexistante.
Cette réforme reprend fidèlement les propositions de l’ex-ministre du Logement Guillaume Kasbarian, inscrites dans le « plan banlieues » présenté en juin dernier. Vincent Jeanbrun assume cette filiation politique, y voyant une continuité nécessaire face à l’urgence de la situation.
« Je serais favorable au passage à un bail ‘trois-six-neuf’ », déclare-t-il, précisant vouloir ouvrir le débat avec les acteurs du secteur et les élus locaux. Cette approche concertée masque pourtant mal l’ampleur des résistances qui se dessinent déjà.
La profession HLM observe avec méfiance cette remise en cause d’un modèle social établi depuis des décennies.
Polémique Et Résistances : Quand Le Secteur HLM Conteste Le Diagnostic Ministériel
Cette méfiance se transforme rapidement en opposition frontale. Le mouvement HLM réfute catégoriquement l’existence même du principe d’attribution « à vie » dénoncé par le ministre. Une contre-attaque qui révèle un fossé béant entre la vision gouvernementale et la réalité du terrain.
Les professionnels rappellent l’existence d’un système de régulation déjà opérationnel : chaque année, les bailleurs adressent aux locataires une « enquête ressources » obligatoire. Lorsque les revenus augmentent, un surloyer s’applique automatiquement. Plus radical encore, si les revenus dépassent massivement les plafonds, l’éviction devient possible sous 18 mois après deux années de dépassement consécutives.
Ce mécanisme connaît toutefois des exceptions selon la localisation du logement ou l’âge du locataire, nuances que le ministère semble ignorer dans son diagnostic.
« Des fausses bonnes idées qui démontrent une méconnaissance des besoins du logement social », attaque Inaki Echaniz, député socialiste des Pyrénées-Atlantiques, résumant l’exaspération du secteur face aux propositions ministérielles.
Les associations de défense des locataires et le mouvement HLM convergent vers un diagnostic inverse : le véritable problème n’est pas le maintien des locataires mais l’absence cruelle de solutions de sortie. Une pénurie d’alternatives qui bloque mécaniquement la rotation, bien au-delà des questions contractuelles.
Cette bataille d’arguments révèle deux visions irréconciliables du logement social français.
Parallèlement : Assouplissement Controversé Des Règles DPE Pour Les Propriétaires
Tandis que s’affrontent les visions du logement social, Vincent Jeanbrun dévoile discrètement une autre facette de sa stratégie : un assouplissement majeur des contraintes environnementales pesant sur les propriétaires privés.
Depuis le 1er janvier 2025, l’interdiction de location des logements classés G au DPE frappe théoriquement des centaines de milliers de biens. Une mesure que le ministre propose désormais d’adoucir par un système d’étalement des travaux de rénovation sur plusieurs années.
Le principe : les propriétaires pourront maintenir la location de leurs passoires énergétiques à condition de s’engager contractuellement sur un calendrier de rénovation. Une dérogation présentée comme un « juste partage des économies d’énergie entre propriétaire et locataire permettant de financer la rénovation ».
Cette flexibilité intervient alors qu’une réforme du DPE doit faire mécaniquement sortir 700.000 résidences principales de la catégorie des passoires énergétiques dès janvier 2026. Un calendrier qui interroge : s’agit-il d’un ajustement technique ou d’un recul face aux pressions du secteur immobilier ?
Les défenseurs de l’environnement y voient déjà une brèche dangereuse dans la transition énergétique. Car derrière cette mesure technique se profile une question politique majeure : jusqu’où l’État peut-il contraindre le marché immobilier sans provoquer son effondrement ?










