📌 Voitures électriques : une taxe au kilomètre de 327 euros par an envisagée pour compenser la perte des recettes sur l’essence

Posted 16 décembre 2025 by: Admin
L’Union Européenne Assouplit Sa Position Sur La Fin Du Thermique
Ce mardi 16 décembre, la Commission européenne s’apprête à annoncer un revirement stratégique majeur. L’objectif initial de 100% de véhicules électriques d’ici 2035 pourrait être revu à la baisse, une décision qui répond aux pressions croissantes des constructeurs automobiles européens inquiets pour leur compétitivité.
Selon les informations obtenues, Bruxelles proposerait d’abaisser l’objectif de réduction d’émissions des constructeurs de 100% à 90% pour l’échéance de 2035. Plus significatif encore : un sursis pourrait être accordé aux véhicules hybrides rechargeables, ces modèles combinant motorisation thermique et électrique que l’industrie maîtrise déjà largement.
Ce coup de frein marque un tournant dans la politique environnementale européenne. Initialement présenté comme un engagement irréversible vers la décarbonation totale du secteur automobile, le calendrier semble désormais négociable face aux réalités industrielles. Les constructeurs, qui ont multiplié les alertes sur les coûts de cette transition et la faiblesse de la demande en électrique, obtiennent ainsi un répit financier considérable.
Mais ce ralentissement cache une autre réalité tout aussi déterminante : celle des finances publiques. Car si la transition vers l’électrique s’essouffle politiquement, les États anticipent déjà ses conséquences budgétaires colossales.
40 Milliards D’Euros De Recettes Menacées : L’État Prépare Sa Riposte
Derrière les déclarations environnementales se cache un enjeu financier colossal : 40 milliards d’euros de taxes sur le carburant collectés annuellement par l’État français. Une manne fiscale directement menacée par la transition électrique que les pouvoirs publics n’envisagent pas d’abandonner.
« Le jour où les gens vont passer à 100% à l’électrique, pensez-vous qu’ils vont s’asseoir dessus ? Bien sûr que non », alerte Fabrice Godefroy, expert mobilités et environnement chez 40 millions d’automobilistes. Son constat est sans appel : l’État prépare déjà des mécanismes de compensation fiscale pour préserver ses recettes.
Aujourd’hui, les véhicules électriques ne représentent que 3% du parc roulant français, malgré 19% des ventes récentes. Un chiffre encore marginal qui offre un répit temporaire au budget de l’État. Mais cette proportion ne cesse de croître, rendant inévitable une refonte du système de taxation automobile.
Plusieurs pays européens travaillent déjà sur des alternatives. L’enjeu dépasse le simple remplacement d’une recette fiscale : il s’agit de maintenir le financement des infrastructures routières tout en accompagnant une transition énergétique désormais ralentie mais toujours d’actualité. Le modèle britannique offre justement un aperçu concret de ce que pourrait être cette nouvelle fiscalité kilométrique.
Le Modèle Britannique : 2,18 Centimes Par Kilomètre Dès 2028
Le Royaume-Uni a franchi le pas. Dès 2028, une redevance kilométrique frappera les véhicules électriques : 3 pence par mile, soit 3,5 centimes d’euros pour 1,6 km parcouru. Un système simple, directement proportionnel à l’usage, qui rompt avec la taxation traditionnelle au carburant.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Un automobiliste français parcourant 15.000 km annuels devrait s’acquitter de 327 euros par an avec ce modèle, soit environ 2,18 centimes par kilomètre. Une facture qui vient remplacer les taxes sur l’essence évitées par les conducteurs électriques, rééquilibrant mécaniquement les contributions fiscales.
Ce système britannique séduit par sa transparence : plus on roule, plus on paie. Il élimine l’avantage fiscal historique des véhicules électriques tout en maintenant les recettes publiques nécessaires à l’entretien des infrastructures routières. Une logique comptable implacable qui pourrait rapidement inspirer d’autres gouvernements européens.
La France observe attentivement cette expérimentation. Avec une croissance constante des ventes de véhicules électriques et un objectif européen désormais fixé à 90% de réduction d’émissions en 2035, l’adoption d’un tel dispositif devient une perspective de plus en plus concrète. Mais les automobilistes thermiques pourraient bien payer la facture avant même cette échéance.
Les Automobilistes Thermiques Déjà Mis À Contribution
Avant même l’arrivée d’une éventuelle taxe kilométrique, les conducteurs de véhicules thermiques subissent déjà une pression fiscale croissante. Dès le 1er janvier 2026, une hausse de 4 à 6 centimes du prix de l’essence est attendue, directement liée à l’augmentation des certificats d’économie d’énergie que répercuteront les fournisseurs.
Ce mécanisme repose sur le principe pollueur/payeur : les propriétaires de voitures thermiques financent ceux qui veulent rouler en électrique. Mais la Cour des Comptes pointe un détournement de ces fonds. « Ces certificats d’économies d’énergie ont été créés pour financer la rénovation énergétique du bâtiment. Mais elle a été détournée », dénonçait en novembre Francis Pousse, président des stations-services et énergies nouvelles chez Mobiliance, sur RMC Story.
Résultat : une double peine fiscale. Les automobilistes thermiques payent plus cher leur carburant pour subventionner l’achat de véhicules électriques par d’autres, tout en sachant qu’ils devront bientôt basculer vers ces mêmes véhicules électriques qui seront, eux aussi, taxés au kilomètre. Une transition énergétique qui se finance d’abord sur le dos des derniers utilisateurs de moteurs à combustion, avant de généraliser la taxation à l’ensemble du parc automobile.










