📌 À 91 ans, Giorgio Armani s’éteint : la confidence poignante qu’il avait faite sur sa fin de vie

Posted 4 septembre 2025 by: Admin
L’Annonce Du Décès Et Les Derniers Moments
« C’est avec une infinie tristesse que le Groupe Armani annonce la disparition de son créateur, fondateur et force motrice infatigable : Giorgio Armani ». Ces mots, diffusés ce 4 septembre dans un communiqué officiel, marquent la fin d’une époque. À 91 ans, le maître italien de la couture a tiré sa révérence après plus de cinquante années à régner sur l’industrie de la mode mondiale.
Les signes avant-coureurs étaient pourtant là. En juillet dernier, lors du défilé haute couture Armani Privé à Paris, une absence remarquée avait semé l’inquiétude dans les coulisses. « C’est la toute première fois que Mr Armani ne s’est pas déplacé à Paris pour l’un de ses défilés », confiait alors une source proche du groupe. « Il vient d’être hospitalisé », ajoutait-elle dans un murmure.
Celui que l’on surnommait Re Giorgio avait pourtant l’habitude de défier les épreuves. Au début des années 2010, il avait mené un combat acharné contre une grave hépatite, le contraignant à un régime strict jusqu’à ses derniers jours. Mais rien n’entamait sa détermination créatrice. « C’est un métier qui rend vieux avant l’âge. Moi, c’est différent, j’ai fait un pacte avec le diable ! », plaisantait-il encore récemment.
Sa disparition laisse derrière elle un empire colossal qui soulève désormais une question cruciale : l’avenir d’un groupe évalué à plusieurs milliards.
L’Héritage D’Un Empire Milliardaire Et La Succession
Cet empire, Giorgio Armani l’a bâti méthodiquement depuis 1975. Deuxième groupe italien de luxe derrière Prada, Armani Group compte aujourd’hui plus de 90 points de vente dans le monde et se décline en multiples enseignes : la griffe haute couture Giorgio Armani Privé, la ligne de prêt-à-porter Emporio Armani, le label enfants Armani Junior, la marque de sport EA7, et les cosmétiques Armani Beauty portés par ses parfums phares Acqua Di Gio et Sí.
En 2023, la fortune personnelle du couturier atteignait 11,3 milliards de dollars. Une richesse colossale qui cristallise aujourd’hui tous les regards sur sa succession. Car le maître italien avait anticipé cette transition avec une obsession : préserver son héritage des appétits financiers. « Je ne veux pas que ‘Giorgio Armani’ devienne la proie de quelques fonds asiatiques et se transforme en objet de spéculation », martelait-il avec détermination.
Toujours resté seul maître de son groupe, il avait orchestré minutieusement sa succession. L’entreprise reviendra à « une partie de sa famille et quelques personnes extérieures », selon ses propres confidences à Vanity Fair début 2024, ainsi qu’à sa fondation créée en 2016 spécifiquement pour assurer la pérennité de son œuvre.
Mais derrière ces chiffres vertigineux se cache une trajectoire humaine singulière, celle d’un homme qui n’était pourtant pas destiné à révolutionner la mode.
Des Débuts Inattendus À La Révolution Du Style
Effectivement, rien ne prédestinait le petit Giorgio, né le 11 juillet 1934 à Plaisance, à conquérir les podiums mondiaux. Fils d’Ugo Armani, simple comptable d’une compagnie de transports, et de Maria Raimondi, il grandit dans une modeste famille italienne aux côtés de sa sœur et de son frère Sergio. L’enfance heureuse bascule avec la guerre : adolescent, il se jette dans un fossé pour protéger sa sœur des tirs de mitrailleuse, épisode traumatisant qui forge sa personnalité.
Le jeune homme se rêve chirurgien et entame des études de médecine à Milan, interrompues par son service militaire dans une infirmerie de Vérone. Mais à son retour, la perspective de reprendre les bancs universitaires ne l’enchante plus. Le destin frappe à la porte de Rinascente : Giorgio devient étalagiste dans cette boutique milanaise branchée, puis gravit les échelons jusqu’au poste de directeur du département homme.
En 1961, Nino Cerruti remarque son talent et l’embauche comme styliste pour sa ligne masculine Hitman. Galvanisé, Giorgio multiplie les collaborations avec Allegri, Gibo, Bagutta et Hilton. Mais c’est la rencontre avec l’architecte Sergio Galeotti en 1966 qui change tout : ensemble, ils fondent Giorgio Armani S.p.A le 24 juillet 1975.
Sa véritable révolution surgit dans les années 1980 avec la veste déstructurée sans doublure, concept qu’il adapte brillamment aux femmes. Armani invente le « power dressing » : ses tailleurs aux lignes masculines permettent aux working girls de l’ère Thatcher de projeter autorité et élégance dans un monde professionnel en mutation.
L’Homme Derrière La Légende Et Ses Refuges Secrets
Cette révolution stylistique, Giorgio ne l’aurait jamais menée seul. Derrière le génie créatif se cache une histoire d’amour et d’association qui forge son destin : celle avec l’architecte Sergio Galeotti, rencontré en 1966 en Toscane. Au-delà de leur relation amoureuse, Sergio devient le véritable moteur entrepreneurial qui pousse Giorgio à créer sa propre maison en 1975.
Mais en août 1985, le drame frappe : Sergio meurt à seulement 40 ans. Giorgio se retrouve seul face à l’empire naissant. « La maladie de Sergio Galeotti m’a confronté à une réalité face à laquelle j’étais démuni », confie-t-il avec pudeur. Pourtant, le couturier transforme ce deuil en tremplin vers la gloire internationale.
Sa stratégie ? Conquérir Hollywood. En habillant Richard Gere pour American Gigolo, il s’offre un coup de publicité planétaire. Suivent les looks inoubliables de Deux flics à Miami, l’ensemble gris oversize de Julia Roberts aux Golden Globes 1990, et quelque 200 autres films. Cate Blanchett, George Clooney, Madonna, même Charlene de Monaco pour ses noces : tous s’arrachent ses créations.
Face à cette pression constante, le maître cultive ses refuges secrets. Son yacht de 65 mètres, ses propriétés dont celle de Pantelleria : « Je suis attiré par le silence, et j’aime l’essentiel. Je déteste l’excès et le bruit », révélait-il. Seule exception : ces tonnerres d’applaudissements qui le transportaient à chaque final de défilé.