📌 Aux parents qui demandaient où était passée la piqûre : « Je l’ai faite dans le dos »

Posted 17 septembre 2025 by: Admin
L’Affaire Qui Ébranle Le Système De Santé Basque
Au cœur du Pays Basque espagnol, un procès inédit s’ouvre ce lundi devant la première section de l’Audience provinciale. Sur le banc des accusés, une infirmière pédiatrique dont les agissements ont trompé 404 familles en pleine crise sanitaire mondiale.
Entre février 2021 et septembre 2022, alors que l’Espagne déployait massivement sa campagne vaccinale, cette professionnelle de santé a orchestré une imposture d’une ampleur sans précédent. Pendant dix-huit mois, elle a falsifié les vaccinations de centaines d’enfants, tamponnant consciencieusement leurs carnets de santé tout en s’abstenant délibérément d’administrer les doses.
L’affaire éclate au grand jour quand les autorités sanitaires découvrent l’ampleur de la supercherie. 404 mineurs se retrouvent alors dans une situation sanitaire précaire, leurs parents persuadés qu’ils étaient protégés contre les maladies ciblées par le calendrier vaccinal obligatoire.
Cette révélation ébranle la confiance accordée au système de santé basque et soulève des questions cruciales sur les contrôles exercés au sein de l’Osakidetza, le service public de santé régional. Comment une telle tromperie a-t-elle pu perdurer si longtemps sans être détectée ? Les témoignages recueillis lors des premières audiences apportent des éléments de réponse troublants.
Les Témoignages Accablants Des Familles
Ces éléments troublants prennent forme dans les déclarations poignantes des parents victimes. Dès la première journée d’audience, plusieurs mères ont livré des témoignages qui révèlent l’ampleur de la supercherie orchestrée par l’infirmière.
« C’était étrange que tout se soit passé si vite… C’était bizarre parce qu’avec un autre de mes enfants, le protocole était plus détaillé », confie une mère à l’agence de presse Efe. Cette comparaison spontanée avec d’autres professionnels de santé illustre parfaitement les signaux d’alarme que les familles avaient perçus sans oser les interpréter.
Un autre témoignage s’avère encore plus révélateur. Une mère décrit une technique de dissimulation particulièrement troublante : « Je n’ai pas réagi mais j’ai trouvé curieux comment elle l’a fait… Très rapidement ». L’infirmière avait en effet caché le bras de son fils, prétendant piquer dans son dos pour éviter toute vérification visuelle de l’injection.
Ces gestes expédiés et ces protocoles délibérément bâclés dessinent le portrait d’une professionnelle qui avait méthodiquement organisé sa tromperie. La rapidité suspecte des interventions, loin d’être un gage d’efficacité, masquait en réalité l’absence totale d’acte médical.
Ces révélations soulèvent une question cruciale : combien d’autres familles ont ressenti ces signaux sans oser questionner l’autorité médicale ? Le coût de cette confiance aveugle dépasse désormais le simple cadre sanitaire.
Le Coût Financier Et Sanitaire Du Mensonge
Cette confiance trahie se traduit aujourd’hui par des conséquences économiques lourdes pour le système de santé basque. L’enquête judiciaire a révélé l’ampleur du gaspillage organisé : 404 carnets de vaccination soigneusement tamponnés, mais aucune dose réellement administrée aux enfants concernés.
Le mécanisme était d’une simplicité redoutable. L’infirmière apposait consciencieusement les tampons officiels sur les documents de suivi vaccinal, créant une fausse traçabilité parfaite. Les familles repartaient rassurées, convaincues que leurs enfants étaient protégés, tandis que les doses disparaissaient dans un circuit parallèle.
Une fois l’affaire révélée, l’Osakidetza a dû organiser une campagne de rattrapage d’envergure. Les 404 mineurs ont été reconvoqués pour recevoir leurs véritables vaccinations, générant un surcoût de 5 300 euros pour le service de santé publique basque, selon les chiffres officiels.
Mais ce montant ne représente que la partie émergée de l’iceberg financier. L’acte d’accusation chiffre à 26 700 euros la valeur des vaccins détruits ou rendus inutilisables par les manœuvres de l’infirmière. Un gaspillage de fonds publics qui s’ajoute au préjudice sanitaire subi par les familles.
Cette facture salée soulève des questions sur les contrôles internes et les mécanismes de vérification au sein des établissements de santé. Un dysfonctionnement qui pourrait coûter bien plus cher à l’accusée que le simple remboursement des doses perdues.
Vers Une Condamnation Exemplaire
Cette facture de plusieurs dizaines de milliers d’euros pourrait effectivement se révéler dérisoire face aux sanctions pénales réclamées. Le parquet a frappé fort en réclamant une peine d’emprisonnement comprise entre 12 et 17 ans de prison, assortie d’une amende de 18 240 euros.
Des réquisitions particulièrement sévères qui témoignent de la gravité des faits reprochés. Pour les magistrats, cette affaire dépasse le simple détournement de vaccins : elle constitue une atteinte à la confiance publique et met en danger la santé de centaines d’enfants en pleine crise sanitaire.
Les familles victimes ne se contentent pas des sanctions pénales. Elles exigent que l’infirmière soit définitivement écartée de la fonction publique, réclamant son interdiction d’exercer dans le secteur de la santé. Une demande qui vise à empêcher tout risque de récidive dans d’autres établissements.
Depuis l’ouverture du procès lundi, l’accusée maintient un silence total. Elle a refusé de répondre aux questions lors des premières audiences, laissant les témoignages des familles résonner seuls dans la salle d’audience.
Le tribunal devra statuer au terme de ces cinq jours d’audience. L’infirmière ne devrait prendre la parole qu’au dernier jour, moment crucial où elle pourra enfin s’expliquer sur les motivations de son geste. Une déclaration très attendue qui pourrait éclairer les zones d’ombre de cette affaire qui questionne l’ensemble du système de contrôle sanitaire.