📌 Claude Berda, le « B » d’AB Productions à l’origine du Club Dorothée et d’Hélène et les Garçons, est mort à 78 ans

Posted 19 décembre 2025 by: Admin
L’Homme Derrière Le « B » D’AB Productions S’Éteint À 78 Ans
Claude Berda s’est éteint ce vendredi 19 décembre à l’âge de 78 ans. La disparition du cofondateur d’AB Productions, cette société qui a façonné l’imaginaire télévisuel de toute une génération, a été confirmée par sa famille auprès de l’AFP. Aux côtés de Jean-Luc Azoulay depuis 1977, il formait le « B » d’un duo devenu légendaire dans le paysage audiovisuel français.
« Un homme de médias qui, par son intuition, a offert aux Français les programmes qui ont bercé leur jeunesse » : l’hommage rendu par ses enfants et petits-enfants résume à lui seul l’ampleur de son héritage. Du Club Dorothée à Hélène et les garçons, Claude Berda a su anticiper les attentes d’un public jeune en quête de repères et de divertissement.
Né à Paris le 3 février 1947, ce franco-suisse diplômé en droit et gestion n’avait pourtant rien du producteur télévisuel classique. Sa rencontre avec Jean-Luc Azoulay marquera le début d’une aventure entrepreneuriale qui transformera radicalement l’industrie du divertissement en France. Ensemble, ils bâtiront un empire médiatique dont l’influence résonne encore aujourd’hui dans la mémoire collective des Français ayant grandi entre les années 1980 et 1990.
Du Disco Aux Sitcoms : L’Ascension D’Un Empire Télévisuel
Cette aventure entrepreneuriale démarre en 1977 avec la création d’AB Productions, initialement spécialisée dans la production artistique, de disques et de spectacles. Le premier coup d’éclat commercial survient rapidement : l’adaptation du single Mustapha, créé par Bob Azzam avec son célèbre refrain « Chérie je t’aime, chérie je t’adore… », décroche un disque d’or qui pose les fondations financières du duo.
Mais c’est dans les années 1990 que la véritable mutation stratégique s’opère. AB Productions abandonne progressivement le disco pour se réinventer comme fournisseur majeur de sitcoms françaises pour TF1. Cette reconversion audacieuse culmine avec la production de Dorothée, animatrice-phare dont le Club Dorothée devient le rendez-vous incontournable de millions d’enfants et d’adolescents chaque mercredi et samedi matin.
L’intuition de Claude Berda se confirme : ces programmes jeunesse façonnent durablement l’imaginaire d’une génération entière. L’empire médiatique prospère jusqu’au rachat par le groupe Mediawan en 2017, actant la fin d’une ère mais aussi la pérennisation d’un catalogue télévisuel devenu patrimoine culturel. Derrière cette réussite économique se cachent pourtant des relations humaines profondes, tissées au fil de décennies de collaboration.
Les Hommages Émouvants De Ses Proches Collaborateurs
Au-delà des succès télévisuels et des chiffres d’audience, c’est d’abord un homme qui disparaît. Dorothée, figure emblématique d’AB Productions, a exprimé à l’AFP une « peine tellement immense ». Dans un message personnel chargé d’émotion, elle écrit : « Mon Claude, ta ‘petite sœur’ de cœur, comme tu aimais m’appeler, ne pourra jamais t’oublier. »
Jean-Luc Azoulay, son binôme de toujours, confie quant à lui : « Je perds comme un frère ». Les deux hommes se sont rencontrés étudiants, ont bâti ensemble un empire, puis se sont séparés professionnellement en 2000 lorsque Azoulay a conservé la production tandis que Berda explorait d’autres horizons. Malgré cette séparation d’affaires, leur amitié est demeurée intacte pendant plus de deux décennies.
Ces témoignages croisés révèlent une dimension rarement visible du monde médiatique : des liens affectifs authentiques, forgés dans les studios et préservés bien après la fin des collaborations. Claude Berda n’était pas seulement un producteur visionnaire ; il incarnait aussi une figure paternelle et fraternelle pour ceux qui l’ont côtoyé. Cette capacité à tisser des relations durables explique peut-être son parcours exceptionnel, celui d’un entrepreneur aux multiples vies professionnelles.
Du Vendeur De Jeans À Magnat De L’Immobilier : Un Parcours Atypique
Cette capacité à tisser des relations durables s’explique par un parcours entrepreneurial hors normes. Né à Paris le 3 février 1947, franco-suisse diplômé en droit et gestion, Claude Berda n’a jamais suivi une trajectoire conventionnelle. Avant de révolutionner la télévision française, il débutait en vendant des jeans à l’université, avant d’ouvrir des boutiques sur la Côte d’Azur.
Cette première vie d’entrepreneur dans la mode préfigurait déjà son intuition pour capter les tendances. Du textile au disco, puis aux sitcoms jeunesse, Berda a toujours su anticiper les attentes du public français. Mais son esprit visionnaire ne s’est pas arrêté aux médias.
Depuis les années 2000, après avoir cédé les rênes d’AB Productions, il s’était reconverti dans l’immobilier, développant des projets en Suisse et au Portugal. Une nouvelle vie entrepreneuriale, loin des plateaux télévisés, qui témoignait de sa capacité à se réinventer constamment.
« Nous garderons le souvenir d’un homme hors du commun, chaleureux et charismatique », lui a rendu hommage sa famille dans son communiqué. Trois qualificatifs qui résument un demi-siècle d’entrepreneuriat : un homme capable de réussir dans des univers radicalement différents, tout en préservant cette humanité qui marquait tous ceux qui le côtoyaient. Du jean au Club Dorothée, de Paris à Lisbonne, Claude Berda aura été jusqu’au bout un bâtisseur aux multiples visages.










