📌 Conduire en tongs : cette amende de 75€ que peu de Français connaissent

Posted 25 juillet 2025 by: Admin
Image d’illustration © TopTenPlay
L’Absence D’Interdiction Formelle Dans Le Code De La Route
La question revient chaque été dans les conversations : peut-on légalement conduire en tongs ? La réponse surprend par sa nuance juridique. Aucun texte de loi n’interdit explicitement de prendre le volant pieds nus, en tongs ou en sandales. Cette absence d’interdiction formelle alimente les idées reçues et la confusion générale des automobilistes.
Pourtant, le Code de la route impose des obligations précises. L’article R 412-6 II établit un principe fondamental : tous les conducteurs doivent adopter une conduite sécurisée, conserver leurs mouvements libres et rester capables d’intervenir instantanément en cas d’urgence.
Le texte de loi précise sans ambiguïté : « Tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l’apposition d’objets non transparents sur les vitres ».
Cette formulation révèle la stratégie législative : plutôt qu’une interdiction spécifique, le législateur privilégie une obligation générale de sécurité. Cette approche transfère la responsabilité vers le conducteur, qui doit évaluer si son équipement compromet sa capacité de réaction. Une nuance juridique qui change tout dans l’appréciation des forces de l’ordre.
Image d’illustration © TopTenPlay
Les Risques Réels Liés Aux Chaussures Inadaptées
Cette appréciation des forces de l’ordre s’appuie sur des dangers bien concrets. Les tongs et sandales mal fixées aux pieds transforment chaque trajet en roulette russe mécanique. Le risque principal ? Un glissement fatal au moment critique.
Les témoignages des gendarmes convergent : un automobiliste chaussé de tongs peut voir son pied glisser de la pédale de frein lors d’un freinage d’urgence. Cette perte de contrôle, même infime, rallonge dangereusement le temps de réaction. Quelques millisecondes suffisent pour transformer un quasi-accident en collision frontale.
La réalité technique est implacable. Les tongs offrent une surface d’appui instable sur les pédales, particulièrement lors de manœuvres rapides entre accélérateur, frein et embrayage. Leur fixation précaire au pied amplifie le risque de coincement sous les pédales ou de déchaussement intempestif.
Cette analyse technique explique pourquoi les forces de l’ordre considèrent désormais cette pratique comme un comportement dangereux. Un gendarme peut légitimement estimer qu’un conducteur en tongs ne respecte pas son obligation de sécurité, même sans accident avéré.
L’été dernier, plusieurs départements ont intensifié les contrôles spécifiques sur ce point, révélant l’ampleur d’une habitude estivale aux conséquences sous-estimées. Une sensibilisation qui annonce des sanctions de plus en plus fréquentes.
Image d’illustration © TopTenPlay
Sanctions Et Conséquences Financières
Ces sanctions annoncées se concrétisent par un arsenal répressif précis que tout automobiliste doit connaître. L’amende de deuxième classe sanctionnant la conduite en tongs s’élève à 35 euros, avec des variations selon les délais de paiement : 22 euros en cas de règlement rapide, 75 euros si le paiement traîne.
Particularité notable : cette contravention n’entraîne aucun retrait de points sur le permis de conduire. Une clémence administrative qui masque mal la réalité juridique. Car contrairement aux excès de vitesse ou aux infractions classiques, cette amende ne peut faire l’objet d’aucune contestation. L’appréciation subjective des forces de l’ordre devient définitive.
La situation se complique dramatiquement si vous êtes arrêté sans chaussures de rechange dans votre véhicule. Les gendarmes peuvent alors procéder à l’immobilisation immédiate de votre voiture, vous contraignant à trouver une solution alternative pour rentrer chez vous. Une mesure drastique qui transforme une infraction mineure en véritable cauchemar logistique.
Cette réglementation révèle surtout l’évolution de la politique routière française. Les autorités privilégient désormais la prévention des comportements à risque plutôt que la sanction après accident. Une approche qui annonce d’autres surprises pour les conducteurs négligents.
Mais l’addition ne s’arrête pas aux 35 euros d’amende. Les véritables enjeux financiers se cachent ailleurs, dans des conséquences que peu d’automobilistes soupçonnent.
Image d’illustration © TopTenPlay
Impact Sur L’assurance Et La Responsabilité Civile
Ces conséquences insoupçonnées touchent directement votre portefeuille via votre contrat d’assurance automobile. Même avec une couverture tous risques, votre assureur peut légalement refuser de vous indemniser si un accident survient alors que vous conduisiez en tongs.
« Si l’adversaire ou l’assurance démontre que l’on conduisait en tongs, alors ça peut être considéré comme une faute. L’assurance peut, dans ce cas, refuser d’indemniser le conducteur partiellement ou totalement », révèle Me Benoît Guillotin, avocat spécialisé en droit routier. Cette position juridique transforme une négligence vestimentaire en gouffre financier potentiel.
La mécanique est redoutable : votre assureur adverse dispose d’un argument béton pour contester votre indemnisation. Les experts mandatés par les compagnies d’assurance scrutent désormais ces détails avec acharnement, transformant chaque accident en enquête minutieuse sur les circonstances exactes.
Au tribunal, cette conduite inappropriée joue systématiquement en votre défaveur lors des procédures judiciaires. Les magistrats considèrent le port de tongs comme une négligence caractérisée, aggravant votre responsabilité dans l’accident. Une jurisprudence qui se durcit progressivement.
Cette évolution jurisprudentielle reflète un changement radical dans l’approche assurantielle des sinistres automobiles. Les compagnies d’assurance multiplient les motifs de refus d’indemnisation, exploitant chaque faille comportementale pour réduire leurs engagements financiers.
Au-delà des sanctions immédiates, cette réglementation cache d’autres pièges que découvrent trop tard les automobilistes imprudents.