📌 Edouard Philippe déclare « Travailler plus longtemps dans la semaine dans l’année et…

Posted 26 juin 2025 by: Admin
Edouard Philippe Relance Le Débat Sur La Durée Du Travail : « Travailler Plus Longtemps Dans La Semaine, Dans L’Année Et Dans La Vie »
Reprenant le fil d’un débat qui traverse la société française depuis plus de deux décennies, Edouard Philippe choisit d’attaquer frontalement le dogme des 35 heures. Pour l’ancien Premier ministre, la question du temps de travail n’est pas qu’un sujet technique, c’est un enjeu fondamental de prospérité nationale. Lors de son intervention sur RTL, il ne mâche pas ses mots : « Les 35 heures ont été une très mauvaise idée ». Ce constat sans détour ancre immédiatement le propos dans une réalité économique que Philippe juge incontournable.
Mais au-delà du diagnostic, la démarche de l’ex-chef du gouvernement vise à ouvrir un nouveau chapitre. Il affirme vouloir « travailler plus longtemps dans la semaine, dans l’année et dans la vie », tout en rejetant une simple réintroduction des 39 heures qui ne serait, selon lui, qu’un retour en arrière sans perspective. Ce refus de la rigidité horaire, Philippe l’exprime par un mot d’ordre : il faut privilégier la flexibilité. Laisser de la marge de manœuvre, offrir plus de liberté d’organisation, voilà sa réponse à un modèle qu’il estime essoufflé.
Cette vision s’appuie sur une conviction forte : la prospérité du pays dépend de la capacité de chacun à contribuer davantage. Travailler plus, gagner plus, mais aussi rendre la France « plus prospère, donc plus sûre et plus puissante », comme il le revendique. Le lien entre effort collectif et avenir commun s’impose alors comme le fil conducteur de sa réflexion. Philippe insiste : « Imaginer qu’on puisse conserver le même niveau de prospérité en travaillant plutôt moins que nos voisins proches, c’est se raconter des histoires. »
Reste à savoir comment cette ambition de relance économique peut se traduire sur le terrain, entre aspirations individuelles et intérêts collectifs. Car derrière la formule « travailler plus et gagner plus », se profile la question déterminante de la liberté laissée aux Français pour organiser leur temps de travail.
Une Approche Flexible Du Travail : « Laisser De La Liberté Aux Français »
Dans le prolongement de sa critique des cadres horaires rigides, Edouard Philippe propose une voie résolument pragmatique : celle de la flexibilité fondée sur la confiance. Plutôt que d’imposer un modèle uniforme, il privilégie des accords d’entreprise permettant d’adapter le temps de travail aux réalités et aux aspirations de chacun. « Il faut leur laisser le soin de s’organiser pour ça », insiste-t-il, soulignant que la liberté d’organisation devient un levier central pour réconcilier performance économique et attentes personnelles.
Cette flexibilité, Philippe la conçoit comme une réponse aux évolutions de la société et des parcours de vie. Il évoque ainsi ces périodes où l’on souhaite s’investir davantage, comme avant 30 ans, où l’énergie et l’envie d’accumuler de l’expérience sont souvent au rendez-vous. « Avant 30 ans, on a envie de travailler plus longtemps », affirme-t-il, illustrant la nécessité de ne pas enfermer tous les salariés dans une même logique. Ce regard nuancé sur les trajectoires professionnelles vise à rompre avec les schémas figés et à ouvrir la porte à des parcours plus dynamiques, où chacun pourrait moduler son engagement en fonction de ses projets ou de ses besoins.
Loin de toute posture autoritaire, l’ancien Premier ministre refuse d’endosser le rôle du « Père Fouettard ». Sa volonté n’est pas de contraindre, mais d’accompagner, en misant sur la responsabilisation plutôt que sur la sanction. Il rappelle que « dès lors qu’on va leur dire qu’il va falloir travailler plus longtemps, plus nombreux et qu’en travaillant plus on va pouvoir régler un certain nombre de problèmes et donc mieux gagner sa vie d’une certaine façon », il est essentiel de faire confiance aux Français pour s’adapter. Cette posture marque une rupture assumée avec les discours culpabilisants, et parie sur la capacité collective à s’approprier les défis économiques.
Dans cette perspective, la question du temps de travail n’est plus seulement un enjeu de cadrage légal, mais devient un terrain d’expérimentation et d’ajustement continu. Reste à mesurer comment cette philosophie de liberté et d’accords personnalisés peut s’articuler avec les grands équilibres de notre modèle social, notamment sur le terrain sensible des retraites et de la solidarité intergénérationnelle.
Les Retraites Au Cœur D’Un Dilemme Démographique Et Financier
Dans la continuité de cette logique d’ajustement et de confiance, Edouard Philippe replace la question des retraites au centre du débat public. Le vieillissement de la population française n’est plus une donnée abstraite : c’est un défi concret pour l’équilibre de notre système social. L’ancien Premier ministre le rappelle sans détour : « On sait depuis assez longtemps qu’il y a une augmentation du nombre de pensionnés à cause du baby-boom juste après la Seconde Guerre mondiale. » Ce constat démographique, implacable, pèse aujourd’hui sur la répartition des efforts entre générations.
L’enjeu majeur ? Le déséquilibre croissant entre le nombre d’actifs et celui des retraités. « Il y a de moins en moins de gens qui financent la retraite de plus en plus de gens qui sont à la retraite », souligne-t-il. Ce glissement progressif s’accompagne d’une pression accrue sur le financement de la protection sociale, dont le poids repose principalement sur le travail. Pour Philippe, cette situation produit des conséquences « violentes et brutales pour l’économie française ». Le modèle de solidarité, pilier du contrat social, se retrouve ainsi fragilisé, exposé à des tensions inédites.
Au-delà des chiffres, c’est la capacité de la France à garantir la pérennité de ses engagements sociaux qui se joue. La montée en puissance des besoins liés à la dépendance, notamment pour les plus de 85 ans dans les vingt prochaines années, inquiète : « Tous ces retraités vont avoir de plus en plus au-delà de 85 ans, voire plus de 90 ans et vont être massivement confrontés aux questions de dépendance. » Aujourd’hui, admet-il, les réponses manquent face à ces défis à venir. La résolution de la question des retraites apparaît comme un préalable incontournable pour affronter les bouleversements à l’horizon.
Ce diagnostic lucide interroge la soutenabilité de notre modèle et appelle à repenser la manière dont la société française articule travail, solidarité et avenir commun. Une réflexion de fond s’impose, alors que les équilibres d’hier ne suffisent plus à dessiner les contours de demain.
Travailler Plus Pour Préparer L’Avenir : Un Pari Sur La Responsabilité Individuelle
Face à la fragilisation du modèle social français, Edouard Philippe avance une conviction : le salut passe par un engagement renouvelé de chacun. Pour lui, la prospérité future de la nation exige un effort collectif, mais surtout une prise de conscience individuelle. « Ce n’est pas très agréable et c’est certainement pas très populaire de dire aux gens que si on veut rester prospère, il va falloir travailler plus longtemps mais il n’empêche que c’est vrai. » Cette déclaration, à la fois lucide et assumée, résume l’ampleur du défi : il s’agit de regarder la réalité en face, sans céder aux illusions.
L’ancien Premier ministre refuse de se placer dans le registre de la contrainte autoritaire. Il préfère faire appel à la responsabilité de chacun, convaincu que l’avenir ne se construira pas contre, mais avec les Français. Dans sa vision, travailler plus ne relève pas d’un diktat venu d’en haut, mais d’un choix réfléchi, porté par la conscience des enjeux collectifs. Il martèle que « travailler plus et gagner plus », ce n’est pas seulement un slogan, mais une dynamique vertueuse pour le pays tout entier. En investissant davantage dans le travail, chaque citoyen contribuerait à une France « plus prospère et donc plus sûre et plus puissante ».
Ce pari sur l’effort partagé s’inscrit dans une perspective intergénérationnelle. Philippe insiste sur la nécessité de « préparer l’avenir pour nos enfants », soulignant que les décisions prises aujourd’hui traceront la voie des générations futures. Le lien entre réforme des retraites, allongement de la durée de travail et sécurité économique se dessine ainsi en filigrane : il ne s’agit plus seulement de corriger un déséquilibre, mais de garantir la solidité du pacte social à long terme.
Dans cette optique, la réforme n’est pas une fatalité, mais une condition de survie. Elle exige du courage politique et une capacité à tenir un discours de vérité, même lorsqu’il dérange. Loin des promesses faciles, Edouard Philippe parie sur la maturité du débat national et sur la volonté des Français de prendre leur destin en main. Une orientation qui, inévitablement, questionne les contours de la solidarité et les choix à poser pour préserver l’essentiel.