📌 Le collégien de 14 ans qui avait poignardé sa professeure de musique à Benfeld est décédé dimanche

Posted 29 septembre 2025 by: Admin
L’Agression : Quand La Fascination Devient Acte Violent
Mercredi matin, 8 heures. Dans les couloirs encore silencieux du collège Robert Schuman de Benfeld, une journée ordinaire bascule en cauchemar. Une professeure de musique sexagénaire s’apprête à entrer en salle de cours avec sa nouvelle classe lorsqu’un adolescent de 14 ans surgit, armé d’un couteau.
L’attaque est fulgurante et ciblée. L’enseignante est blessée au visage avant que son agresseur ne prenne immédiatement la fuite, sans chercher à s’en prendre aux autres élèves présents. Cette sélectivité dans la violence révèle un acte prémédité, loin de l’explosion incontrôlée que l’on pourrait imaginer.
La course-poursuite qui s’ensuit illustre le caractère désespéré de l’entreprise. L’adolescent enfourche son vélo, tentant d’échapper aux forces de l’ordre mobilisées sur cette commune de 6 000 habitants du Bas-Rhin. Mais la fuite tourne court.
Au moment de son interpellation, le drame prend une dimension auto-destructrice inattendue. Le collégien retourne l’arme contre lui, se portant des coups de couteau au cou. « Il ne s’est pas montré menaçant avec les gendarmes », précisera plus tard le général Gwendal Durand, soulignant la nature particulière de cette violence dirigée autant contre autrui que contre soi-même.
Cette agression soudaine cache en réalité un parcours semé d’indices inquiétants.
Profil D’Un Adolescent En Détresse : Handicap, Placement Et Violences Subies
Derrière ce passage à l’acte se dessine le portrait d’un adolescent aux multiples fragilités. En situation de handicap, ce collégien de 3e a été placé dès son plus jeune âge, séparé de sa famille biologique alors qu’il était encore bébé. Un arrachement précoce qui marque le début d’un parcours chaotique.
L’enquête révèle un détail particulièrement troublant : l’adolescent a été victime de violences au sein d’une famille d’accueil. Ces mauvais traitements, suffisamment graves pour aboutir à une condamnation judiciaire en 2024, constituent un traumatisme supplémentaire dans une existence déjà fragilisée.
Au collège Robert Schuman, le jeune homme était pourtant étroitement encadré. « Très suivi par l’équipe éducative de l’établissement », selon les termes du rectorat, il était considéré comme un élève « en fragilité scolaire ». Cette attention particulière témoigne d’une prise de conscience des difficultés de l’adolescent par l’institution.
Paradoxalement, ce collégien n’avait aucun antécédent judiciaire et n’était pas répertorié comme un élève violent. Cette absence de signalement rend d’autant plus surprenant le passage à l’acte du mercredi matin.
Mais au-delà de ces fragilités personnelles, d’autres signaux auraient dû alerter l’entourage scolaire sur une dérive inquiétante.
Signaux D’Alarme Ignorés : Fascination Nazie Et Sanctions Disciplinaires
Ces signaux inquiétants se manifestaient pourtant de façon récurrente. L’adolescent nourrissait une fascination avérée pour Hitler et les armes, obsession qui avait déjà alerté l’administration scolaire. Cette dérive idéologique ne constituait pas un secret : elle s’exprimait ouvertement dans ses dessins et comportements.
La ministre démissionnaire de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne, révèle qu’une première sanction avait été prononcée. L’élève avait « écopé d’une sanction disciplinaire avec une exclusion temporaire » en raison de sa « fascination vis-à-vis d’Hitler, vis-à-vis aussi des armes ». Une mesure d’éloignement qui n’a manifestement pas suffi à enrayer la spirale.
Plus troublant encore : au moment même de l’agression, une nouvelle procédure disciplinaire était en cours. L’adolescent avait « de nouveau dessiné des symboles SS sur un cahier », réitérant ses références nazies malgré l’exclusion précédente. Cette récidive témoigne d’une escalade dans l’expression de ses obsessions morbides.
Malgré le suivi renforcé et les sanctions disciplinaires, l’institution scolaire n’a pas réussi à prévenir le passage à l’acte. Ces signaux d’alarme répétés, pourtant clairement identifiés, n’ont pas permis d’anticiper la violence qui allait exploser ce mercredi matin.
L’histoire de ce collégien bascule définitivement lorsque les autorités le rattrapent lors de sa fuite.
Dénouement Tragique : La Mort De L’Agresseur Quatre Jours Après
C’est lors de cette interpellation que l’adolescent commet l’irréparable. Rattrapé alors qu’il tentait de fuir à vélo, le collégien retourne l’arme contre lui-même et se porte des coups de couteau au cou. Un geste auto-destructeur qui transforme instantanément cette agression en double tragédie.
« Il ne s’est pas montré menaçant avec les gendarmes », précise le général Gwendal Durand, chef de groupement de la gendarmerie du Bas-Rhin. Cette remarque souligne le caractère imprévisible de l’auto-mutilation, survenue sans agressivité envers les forces de l’ordre.
L’urgence médicale devient alors absolue. L’adolescent est immédiatement héliporté vers l’hôpital, où les chirurgiens tentent de le sauver. Opéré et placé sous sédation, son pronostic vital reste engagé dès le mercredi, comme l’annonce la procureure de la République de Strasbourg, Clarisse Taron, lors de sa conférence de presse.
Pendant quatre jours, l’équipe médicale se bat pour maintenir en vie cet adolescent de 14 ans. Mais dimanche en fin de journée, le combat s’achève. Le décès est officiellement prononcé, confirmé lundi par une source proche de l’enquête.
Cette issue fatale referme brutalement un dossier qui révèle les failles d’un système face à un profil complexe. Au-delà de l’agression initiale, c’est désormais une double perte humaine qui marque cette communauté scolaire d’Alsace.