📌 Léa Salamé répond enfin aux critiques : « La CGT dit que c’est trop réac, la droite que c’est gauchiste… »

Posted 30 septembre 2025 by: Admin
Des Débuts Sous Haute Surveillance Qui Portent Leurs Fruits
Depuis sa prise de fonctions au journal de 20 heures de France 2, Léa Salamé évoluait sur un terrain miné. Les projecteurs braqués sur chacun de ses gestes, l’ancienne star de France Inter savait qu’elle serait jugée sans concession. Les premiers mois ont confirmé ses craintes : une baisse d’audience initiale a immédiatement alimenté les spéculations sur sa capacité à fédérer le public du prime time.
Pourtant, les chiffres racontent aujourd’hui une autre histoire. La remontée progressive des audiences témoigne d’un phénomène d’adaptation mutuelle entre la journaliste et ses téléspectateurs. Le public, d’abord déconcerté par ce nouveau visage à une heure de grande écoute, commence à apprivoiser son style journalistique, moins formaté que celui de ses prédécesseurs.
« L’important, pour moi, c’était de stabiliser les audiences. Je savais en acceptant cette mission que cela allait être difficile », confie-t-elle dans Elle, assumant pleinement la difficulté de l’exercice. Cette lucidité sur les enjeux révèle une stratégie claire : miser sur la patience plutôt que sur l’effet de nouveauté.
Ces premiers résultats encourageants masquent néanmoins une réalité plus complexe. Car derrière cette stabilisation des chiffres se cache une personnalité qui ne recule devant aucun défi, même les plus risqués.
L’Adrénaline De La Compétition Malgré La Pression
Cette personnalité qui refuse la facilité trouve justement sa force dans l’adversité. Loin d’être découragée par les difficultés du prime time, Léa Salamé revendique ouvertement son goût pour la compétition télévisuelle. Une philosophie qu’elle résume avec une métaphore saisissante de vérité : « En télé, on a souvent cette phrase : tu descends par l’ascenseur, tu remontes par l’escalier ! C’est dur d’être challenger, mais je suis quelqu’un qui accepte la compétition ».
Cette approche révèle une journaliste qui a intégré les codes impitoyables du petit écran. Consciente que chaque journal peut être le dernier, elle transforme cette épée de Damoclès en moteur de performance. La pression, loin de la paralyser, semble au contraire l’alimenter, comme si elle avait besoin de cette adrénaline pour donner le meilleur d’elle-même.
Cette mentalité de battante explique en partie pourquoi elle a survécu aux premières turbulences. Quand d’autres auraient pu craquer sous le poids des attentes, Salamé assume pleinement son statut de challengeuse, sachant que la reconquête sera longue mais possible.
Mais cette détermination à toute épreuve ne la met pas à l’abri des tempêtes politiques qui accompagnent inévitablement toute prise de parole à 20 heures.
Entre « Réac » Et « Gauchiste » : Quand Les Critiques Se Contredisent
Ces tempêtes politiques ne tardent pas à se manifester. Depuis son arrivée aux commandes du 20 heures, Léa Salamé fait face à un phénomène pour le moins paradoxal : des critiques diamétralement opposées qui révèlent l’impossibilité de satisfaire tout le monde en prime time.
D’un côté, un tract de la CGT pointe du doigt un journal jugé « trop réactionnaire ». De l’autre, certains commentateurs de droite l’accusent de mener un JT « gauchiste ». Une contradiction qui, loin de la déstabiliser, semble presque l’amuser : « La CGT dit que c’est trop réac, les gens de droite disent que c’est un journal gauchiste. Moi, j’essaie de parler au plus grand nombre ».
Cette schizophrénie des reproches révèle en réalité une stratégie éditoriale assumée. Pour Salamé, ces attaques croisées constituent paradoxalement la preuve de son équilibre. Sa boussole reste claire : « Mon job, c’est d’ouvrir les fenêtres. Je pense que c’est le devoir du service public ».
Cette philosophie de l’ouverture, qui consiste à bousculer toutes les sensibilités sans exception, puise ses racines dans un parcours personnel unique qui a forgé sa vision du journalisme.
Une Mission De Réconciliation Ancrée Dans Un Parcours Personnel
Ce parcours personnel unique dont se nourrit sa vision journalistique révèle aujourd’hui les coulisses inattendues de sa nomination. Car contrairement aux apparences, Léa Salamé n’était pas candidate naturelle au 20 heures. Elle a même longtemps résisté aux sollicitations de France Télévisions.
« Au départ, je ne voulais pas de ce poste, j’avais d’autres rêves, comme présenter un late show, ce qui n’a jamais marché en France », avoue-t-elle sans détour. Une révélation qui éclaire d’un jour nouveau l’acharnement de Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, à la convaincre.
L’argument décisif ? Une vision de Salamé comme figure de rassemblement, directement liée à son histoire personnelle. « C’est comme ça qu’elle m’a convaincue », explique la journaliste. Ernotte mise sur un parcours forgé par l’adversité : « Sans doute pense-t-elle que dans mon parcours – fait de fractures, d’exil, de tristesse, avec ce pays d’où je viens, qui a connu quinze ans de guerre civile – j’ai dû me réconcilier avec beaucoup de choses ».
Cette capacité de réconciliation, née des déchirures libanaises et de l’exil, devient ainsi l’atout majeur d’une mission où il faut quotidiennement naviguer entre sensibilités opposées. Un héritage douloureux transformé en force professionnelle.