📌 Les propos sans filtre de l’Ordre des pharmaciens : « C’est une prise en otage… »

Posted 26 septembre 2025 by: Admin
Boycott Des Pharmaciens : Une Mobilisation Qui Divise La Profession
Alors que les pharmacies peuvent officiellement commander leurs flacons de vaccins Covid-19 depuis ce lundi via le portail de Santé publique France, une rébellion inédite gronde au sein de la profession. Sur les réseaux sociaux, des appels circulent pour boycotter massivement ces commandes, transformant le lancement de la campagne vaccinale du 14 octobre en véritable bras de fer avec les pouvoirs publics.
Cette mobilisation survient dans un climat déjà explosif. Jeudi dernier, plus de 85 % des officines avaient baissé le rideau pour protester contre la réduction des marges sur les médicaments génériques – une action qui a d’ailleurs porté ses fruits, le gouvernement annonçant aujourd’hui la suspension temporaire de cette mesure contestée.
Mais cette fois, l’enjeu dépasse les considérations financières. Les pharmaciens rebelles entendent faire pression sur l’exécutif en s’attaquant directement à la stratégie sanitaire nationale. Une stratégie risquée qui fracture la profession : face aux appels au boycott, les syndicats représentatifs dénoncent des « actions isolées » et des « initiatives locales », témoignant d’une profession divisée sur les méthodes à employer.
Cette fronde pharmaceutique révèle les tensions croissantes entre une profession qui se sent malmenée et des autorités sanitaires déterminées à maintenir leur calendrier vaccinal.
L’Ordre Des Pharmaciens Monte Au Créneau Contre La « Prise D’Otage »
Face à cette insurrection, la riposte institutionnelle ne s’est pas fait attendre. Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, sort l’artillerie lourde en dénonçant une « prise d’otage des patients » qui transgresse les fondamentaux de la profession.
« À titre personnel et au titre de l’Ordre, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de prendre en otage les patients », assène-t-elle sans détour. « Le législateur nous a confié des missions importantes de santé publique, et justement d’amélioration de la couverture vaccinale. » Un rappel à l’ordre qui résonne comme un ultimatum aux pharmaciens tentés par la fronde.
Mais la présidente va plus loin en révélant l’ampleur potentielle du chaos. Les pharmacies ne se contentent pas de vacciner : elles distribuent également les flacons aux médecins, infirmiers et autres professionnels de santé. « Proposer ce boycott pose une difficulté dans la mesure où ce sont les pharmaciens qui distribuent les vaccins anti-Covid aux autres professionnels de santé », martèle Wolf-Thal. « Donc non seulement certains pharmaciens ne vaccineront pas, mais ils empêcheront aussi les autres professionnels de santé de vacciner. »
Cette mise en garde trouve un écho immédiat chez les syndicats représentatifs qui, embarrassés, qualifient ces appels d’« actions isolées » et d’« initiatives locales », tentant de minimiser une rébellion qui pourrait paralyser l’ensemble du système vaccinal français.
Reprise Épidémique : Entre Vigilance Et Raison Garder
Cette paralysie potentielle du système vaccinal tombe au pire moment : la circulation du virus repart à la hausse avec l’arrivée de l’automne. Pourtant, le Dr Gérald Kierzek, médecin urgentiste et directeur médical de Doctissimo, refuse l’affolement. « Il faut rester vigilant, sans céder à l’inquiétude excessive », tranche-t-il d’emblée.
Cette recrudescence était attendue, à l’image des autres virus respiratoires saisonniers. Les contaminations progressent, certes, mais sans commune mesure avec les vagues dévastatrices du passé. Les hôpitaux restent sous tension, mais « ils sont aussi saturés que d’habitude pour des raisons structurelles », tempère l’expert.
Les autorités surveillent de près les nouveaux sous-variants d’Omicron, plus contagieux et capables d’échapper partiellement à l’immunité acquise. Malgré cette évolution inquiétante, aucune nouvelle restriction n’est envisagée. L’objectif assumé : gérer le Covid-19 comme une infection endémique avec ses pics saisonniers prévisibles.
Le médecin va même plus loin en questionnant l’utilité des tests systématiques. « Si on arrêtait de se tester, cela ferait des économies et éviterait une panique individuelle ou collective », observe-t-il pragmatiquement. « D’autant que positif ou pas au Covid, le traitement est le même qu’avec la grippe ou un autre virus. »
Une approche dépassionnée qui contraste avec l’effervescence dans les pharmacies françaises.
Mode D’emploi : Symptômes À Surveiller Et Populations Prioritaires
Au-delà des polémiques corporatistes, les Français ont besoin de repères concrets. Le Dr Kierzek dresse un tableau clinique rassurant : « les signes observés restent proches de ceux des derniers sous-variants d’Omicron, souvent comparables à un gros rhume ou une grippe ».
Les maux de gorge arrivent généralement en première ligne, suivis par un nez bouché ou qui coule, une toux sèche persistante et une fatigue marquée. S’ajoutent céphalées, éternuements et courbatures musculaires. Plus variables selon les individus : fièvre, perte du goût ou de l’odorat (désormais plus rare), essoufflement chez les fragiles, troubles digestifs. « La plupart des infections restent bénignes et se résolvent en quelques jours », rassure l’expert.
Côté vaccination, la stratégie gouvernementale cible les populations à risque : personnes de 65 ans et plus, immunodéprimés quel que soit leur âge, patients avec comorbidités (cardiopathies, diabète, insuffisance respiratoire), femmes enceintes dès le deuxième trimestre, résidents d’établissements spécialisés.
Pour les autres ? Aucun rappel systématique n’est prévu. Le médecin prône le pragmatisme : « Si vous présentez des symptômes, respectez les gestes barrières et consultez si nécessaire. Si vous êtes fragile, parlez vaccination avec votre médecin traitant : un rappel vous sera probablement conseillé à l’automne. »
Une approche individualisée qui devra composer avec les aléas de l’approvisionnement.