📌 Louis Sarkozy veut supprimer les feux rouges en France : « Cela rend la conduite plus… »

Posted 3 décembre 2025 by: Admin
Une Proposition Radicale Qui Défie Le Modèle Routier Français
Supprimer tous les feux rouges, les lignes blanches et les panneaux de signalisation : voilà l’annonce qui a secoué le débat sur la sécurité routière ce mercredi 3 décembre. Louis Sarkozy, candidat Les Républicains aux élections municipales de Menton, a dévoilé au micro de RMC sa vision d’une « immense simplification de nos routes ». Une proposition qui détonne dans un pays où la signalisation routière structure chaque kilomètre de bitume.
Le timing de cette déclaration révèle toute sa portée : une étude Vinci Autoroute publiée le même jour établit que 95 % des usagers français redoutent le comportement à risques des autres conducteurs. Pourtant, c’est précisément ce climat d’inquiétude que Louis Sarkozy entend combattre par une approche inverse. « Ce qui tue les automobilistes, c’est l’assistanat », martèle-t-il, dénonçant une dépendance excessive au Code de la route.
La proposition vise à « rendre au citoyen la pleine responsabilité de sa conduite, au lieu qu’il la délègue intégralement au Code de la route ». Un renversement de paradigme qui s’appuie sur un principe simple : « Quand il n’y a ni trottoir, ni feu rouge, ni ligne blanche, tout le monde fait davantage attention ». Une logique qui mise sur l’éveil de la vigilance individuelle plutôt que sur l’encadrement réglementaire, et qui s’inscrit dans une philosophie politique de responsabilisation citoyenne appliquée à l’espace public.
Le Principe Des « Naked Roads » : Quand L’Europe Montre La Voie
Cette vision n’est pas qu’un concept théorique. Le principe des « naked roads » (routes nues) existe déjà dans plusieurs villes européennes, et les résultats documentés contredisent les intuitions. Drachten, ville néerlandaise de 45 000 habitants, fait office de laboratoire grandeur nature depuis près de vingt ans.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 40 % de réduction des accidents de la route après la suppression de la signalisation. Plus frappant encore, le carrefour principal de la ville, autrefois théâtre de huit accidents graves annuels, n’en compte plus qu’un seul depuis la transformation. Ce carrefour, dépourvu de feux tricolores et de marquages au sol, fonctionne désormais sur le principe du contact visuel entre usagers.
L’expérience néerlandaise repose sur une théorie comportementale : face à l’absence de repères codifiés, les conducteurs ralentissent naturellement, scrutent leur environnement et négocient leur passage. Les automatismes cèdent la place à l’évaluation permanente. « Ils deviennent deux, trois fois plus prudents », affirme Louis Sarkozy en citant ces expérimentations.
Le modèle de Drachten a inspiré d’autres communes européennes, notamment au Royaume-Uni et en Allemagne, où des zones partagées sans signalisation ont vu le jour. Ces succès documentés offrent à la proposition française une caution empirique qui dépasse le simple débat d’idées et transforme une provocation apparente en piste sérieuse.
La Philosophie De La Responsabilisation Individuelle
Cette approche ne se limite pas à un simple réaménagement urbain. Elle traduit une vision politique assumée : rendre au citoyen la pleine responsabilité de sa conduite, au lieu qu’il la délègue intégralement au Code de la route. Louis Sarkozy dénonce ce qu’il appelle « l’assistanat » routier, cette déresponsabilisation progressive des automobilistes qui se contentent de suivre mécaniquement des règles sans exercer leur jugement.
« Quand il n’y a ni trottoir, ni feu rouge, ni ligne blanche, tout le monde fait davantage attention », résume le candidat. Le paradoxe est saisissant : la sécurité naîtrait de l’absence même des dispositifs censés la garantir. Face à un carrefour nu, le conducteur ne peut plus se reposer sur des automatismes. Il doit évaluer les distances, anticiper les trajectoires, établir un contact visuel avec les autres usagers. La vigilance remplace la soumission passive.
Cette philosophie repose sur un pari anthropologique : confronté à plus de responsabilité, l’individu développe naturellement une prudence accrue. « Ils deviennent deux, trois fois plus prudents », affirme Sarkozy. La signalisation abondante créerait au contraire une illusion de sécurité, endormant la vigilance jusqu’à l’accident.
Une révolution conceptuelle qui transforme chaque trajet en exercice de responsabilité collective, où la règle écrite cède sa place au jugement partagé. Reste à savoir si ce modèle peut s’adapter au contexte français et à ses spécificités démographiques.
Une Expérimentation Française Envisagée Malgré Les Limites Reconnues
Louis Sarkozy ne se contente pas d’évoquer des exemples étrangers. Il appelle à implanter des zones d’essai en France, conscient que le passage de la théorie à la pratique nécessite une approche mesurée. « Commençons petit et voyons ce que cela donne », propose-t-il, traçant les contours d’une expérimentation progressive qui permettrait d’évaluer l’adaptation du concept au contexte hexagonal.
Cette prudence méthodologique contraste avec l’audace de la proposition initiale. Le candidat aux municipales de Menton suggère une démarche empirique : tester, mesurer, ajuster. Une stratégie qui vise à transformer une idée radicale en politique publique acceptable, en démontrant son efficacité sur des périmètres limités avant toute généralisation.
Mais le candidat ne cache pas les failles du système. Il reconnaît que ces routes nues fonctionnent « moins bien pour les personnes malvoyantes ou très âgées ». Cet aveu révèle la principale limite de la responsabilisation absolue : elle présuppose des capacités physiques et cognitives que tous les citoyens ne possèdent pas. La suppression de la signalisation pénaliserait précisément les usagers les plus vulnérables, ceux qui dépendent justement des repères visuels pour se déplacer en sécurité.
Cette franchise soulève une question centrale : peut-on sacrifier l’accessibilité sur l’autel de la responsabilisation ? Si Louis Sarkozy remporte les élections municipales, Menton pourrait devenir le laboratoire français de cette expérience controversée, confrontant l’idéal de l’autonomie citoyenne aux impératifs d’inclusion.










