📌 Marseille : un homme de 20 ans abattu à la kalachnikov, 17e meurtre de l’année lié au trafic de drogue

Posted 21 décembre 2025 by: Admin
Un Homicide Par Kalachnikov En Plein Quartier Marseillais
Samedi soir, vers 21h00, le boulevard Jourdan s’est transformé en scène de crime. Sous la cité du Mail, dans le 14e arrondissement de Marseille, un jeune homme d’une vingtaine d’années s’est effondré, criblé de balles. L’arme utilisée ne laisse aucun doute sur la nature de l’attaque : une kalachnikov, arme de guerre privilégiée des règlements de comptes liés au narcotrafic.
Le tireur a ouvert le feu à bout portant, touchant sa cible au moins quatre fois avec des projectiles de calibre 7,62 mm. La violence de l’assaut n’a laissé aucune chance à la victime. Lorsque les marins-pompiers sont arrivés sur place, le jeune homme était déjà décédé. Chaque détail de cette exécution porte la signature d’un assassinat prémédité : choix de l’arme, proximité du tir, nombre de balles tirées.
Cette attaque en pleine rue, dans un quartier déjà marqué par les tensions liées au trafic de stupéfiants, révèle l’audace croissante des narcobandits marseillais. Le mode opératoire témoigne d’une violence calculée, exécutée sans aucune considération pour les risques d’interpellation ou les témoins potentiels. Le meurtrier savait exactement ce qu’il faisait et disposait manifestement d’un plan de fuite déjà établi.
Une Fuite Organisée Et Un Véhicule Calciné
L’assaillant n’a pas laissé place à l’improvisation. Dès les coups de feu tirés, il a quitté les lieux à bord d’un véhicule qui l’attendait, probablement avec un complice au volant. Cette coordination témoigne d’une planification minutieuse : le tueur savait qu’il disposerait d’un moyen de fuite immédiat pour échapper aux forces de l’ordre.
Quelques heures plus tard, les enquêteurs ont découvert le véhicule utilisé pour la fuite, entièrement calciné. L’incendie n’avait rien d’accidentel. En détruisant par le feu toute trace ADN, empreinte digitale ou résidu balistique, les auteurs ont appliqué un protocole désormais classique dans les assassinats liés au narcotrafic marseillais. Cette destruction systématique des preuves matérielles complique considérablement le travail d’identification des coupables.
Ce mode opératoire révèle un professionnalisme inquiétant. L’exécution à la kalachnikov, la fuite coordonnée et l’élimination du véhicule forment un triptyque que les enquêteurs connaissent bien : celui des guerres de territoires entre réseaux de stupéfiants. Chaque étape avait été pensée pour minimiser les risques d’arrestation et maximiser les chances d’impunité. La police judiciaire, désormais saisie de l’affaire, devra reconstituer le puzzle à partir d’indices fragmentaires, dans un quartier où les témoignages se font souvent rares par peur de représailles.
Une Enquête Ouverte Dans Un Contexte Opaque
La police judiciaire hérite d’un dossier parsemé de zones d’ombre. Au moment où les enquêteurs arrivent boulevard Jourdan, le profil de la victime demeure inconnu. Aucune pièce d’identité sur le corps, aucun proche immédiatement identifiable sur les lieux. Cette absence d’identification formelle ralentit mécaniquement les premières investigations : impossible de reconstituer l’emploi du temps de la victime, de cartographier ses relations ou d’établir un mobile sans savoir précisément qui elle était.
Ce flou initial ouvre un éventail d’hypothèses. S’agit-il d’un acteur connu des services de police, déjà fiché pour trafic de stupéfiants ? D’une recrue récente d’un réseau cherchant à s’implanter dans le quartier ? Ou d’une victime collatérale, exécutée par erreur dans une confusion mortelle ? Chaque piste nécessite des vérifications longues : croisement des fichiers, exploitation de la vidéosurveillance environnante, analyse des données téléphoniques si un appareil est retrouvé.
Dans le 14e arrondissement, le silence des témoins complique encore la tâche. Les riverains du Mail connaissent les risques encourus à parler. Les représailles contre ceux qui collaborent avec la justice constituent une menace permanente dans ces quartiers sous emprise. Les enquêteurs devront donc avancer prudemment, reconstituer les faits fragment par fragment, dans un environnement où la loi du silence protège souvent mieux que les forces de l’ordre. Cette opacité n’est pas nouvelle à Marseille, où chaque homicide lié au narcotrafic révèle la même difficulté à faire émerger la vérité.
Marseille Face À Une Spirale Meurtrière Sans Précédent
Cette exécution nocturne ne constitue pas un fait isolé. Elle s’inscrit dans une série noire qui frappe les Bouches-du-Rhône avec une intensité jamais observée : 17 assassinats liés au trafic de drogue ont déjà été recensés depuis janvier 2025, auxquels s’ajoute désormais ce 18e homicide potentiel. La violence ne faiblit pas, elle s’intensifie. Chaque semaine apporte son lot de corps criblés de balles, de véhicules calcinés, de familles endeuillées.
Le 13 novembre dernier, Marseille a vécu un choc particulier. Mehdi Kessaci, 20 ans, tombait sous les balles. Sa mort a bouleversé la ville au-delà des quartiers habituellement touchés. Mehdi était le frère cadet d’Amine Kessaci, militant écologiste et figure locale de la lutte contre le narcobanditisme. L’assassinat d’un jeune homme lié à une famille engagée dans le combat citoyen a révélé une réalité glaçante : personne n’est épargné par cette guerre souterraine, pas même ceux qui tentent de s’y opposer.
Cette escalade traduit une mutation profonde des réseaux marseillais. Les règlements de comptes se multiplient pour le contrôle de points de deal, la récupération de dettes ou l’élimination de concurrents. Les armes de guerre circulent librement, les exécutants se recrutent parmi des mineurs déscolarisés, la violence devient la norme. Boulevard Jourdan comme ailleurs, chaque tir rappelle que Marseille affronte une crise sécuritaire qui dépasse largement les capacités des forces de l’ordre traditionnelles. La ville vit sous la menace permanente d’une nouvelle exécution.










