📌 « Profondément injuste » : Marylise Léon dénonce cette mesure gouvernementale sur les arrêts maladie

Posted 23 juillet 2025 by: Admin
Image d’illustration © TopTenPlay
Le Gouvernement Double La Mise : De 3 À 6 Jours De Carence
Une révélation qui fait déjà trembler les partenaires sociaux. Selon Les Échos, l’État prépare un tournant radical dans la gestion des arrêts maladie en envisageant de doubler le nombre de jours de carence, qui passeraient de 3 à 6 jours non indemnisés.
Cette mesure gouvernementale bouleverserait l’architecture actuelle du système : l’indemnisation par l’Assurance maladie n’interviendrait plus qu’à partir du 7ème jour d’arrêt, contre le 4ème actuellement. Un décalage qui transfère mécaniquement la charge financière vers les entreprises et leurs assureurs, contraints de prendre le relais durant cette période d’attente prolongée.
L’objectif affiché reste clair : limiter la facture des arrêts maladie qui pèse sur les comptes publics. Mais cette stratégie de désengagement progressif de l’État soulève déjà des questions majeures sur ses répercussions concrètes.
Car derrière cette arithmétique administrative se cachent des millions de salariés qui devront désormais attendre une semaine complète avant de percevoir la moindre indemnisation. Une transformation silencieuse du contrat social qui redistribue les cartes entre État, entreprises et travailleurs, sans que ces derniers aient été consultés sur cette recomposition des équilibres financiers.
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Patronat Et Syndicats Unis Dans L’Opposition
Face à cette redistribution forcée des charges, une alliance improbable se dessine. Pour la première fois depuis longtemps, patronat et syndicats affichent leur rejet unanime d’une mesure gouvernementale, chacun pour des raisons qui convergent vers un même constat d’impuissance.
« Ce sera de toute façon un coût final pour l’entreprise. Or nous, chefs d’entreprise, nous n’avons aucune prise, aucun moyen d’agir sur les arrêts maladie de nos salariés », dénonce Éric Chevée, vice-président national de la CPME, résumant l’impasse dans laquelle se trouvent les employeurs. Contraints d’assumer financièrement des décisions médicales qu’ils ne contrôlent pas, ils se retrouvent otages d’un système qui les transforme en payeurs involontaires.
Du côté syndical, la riposte ne se fait pas attendre. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, qualifie cette mesure de « profondément injuste » et dénonce un double transfert pernicieux : « Ce qui est aujourd’hui sur la table, c’est de transférer l’indemnisation entre le quatrième et le septième jour à la charge des entreprises » tout en demandant un « effort aux salariés ».
Plus inquiétant encore, la responsable syndicale évoque la possibilité d’un « jour de carence d’ordre public », qui ne serait pris en charge ni par l’Assurance maladie ni par les entreprises. Une hypothèse qui laisserait les salariés dans un vide total d’indemnisation, transformant la maladie en sanction financière directe.
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L’Inefficacité Prouvée Des Jours De Carence
Cette sanction financière de la maladie repose pourtant sur un postulat contestable que Marylise Léon démonte avec une évidence implacable : « Être malade, ce n’est pas un choix. On ne se met pas en arrêt maladie parce qu’on a envie de faire autre chose ». Une réalité médicale élémentaire que le gouvernement semble ignorer dans sa quête d’économies budgétaires.
Plus troublant encore, l’Histoire récente démontre l’inefficacité totale de cette approche punitive. En 2018, l’instauration d’un jour de carence dans les fonctions publiques « avait eu pour effet de provoquer des arrêts plus longs », rappelle la secrétaire générale de la CFDT. Un effet pervers documenté qui contredit frontalement les objectifs gouvernementaux : au lieu de réduire l’absentéisme, la mesure l’a mécaniquement allongé.
Cette logique comptable révèle son absurdité face aux réactions humaines prévisibles. Contraints de perdre des jours de salaire, les salariés retardent leurs soins ou tentent de reprendre prématurément le travail, aggravant leur état de santé et prolongeant finalement leur absence. Une spirale délétère qui transforme une mesure d’économie en gouffre financier déguisé.
L’évocation par Marylise Léon d’une réforme qui « ne fonctionne pas » prend alors tout son sens : punir la maladie produit invariablement l’effet inverse de celui recherché, créant des coûts cachés bien supérieurs aux économies espérées.
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Vers Une « Dérégulation Totale » Du Code Du Travail
Cette logique punitive dépasse largement le seul cadre des arrêts maladie. Pour Marylise Léon, le doublement des jours de carence s’inscrit dans un projet gouvernemental bien plus vaste et inquiétant : une remise en cause systématique des protections sociales françaises.
Dans leur ensemble, les pistes actuellement étudiées pour réformer l’assurance-chômage et le droit du travail constituent « une punition générale » selon la responsable syndicale. Une approche idéologique qui véhicule l’idée que « les chômeurs seraient des fainéants » et que les travailleurs français « ne travailleraient pas suffisamment et qu’il faut flexibiliser encore plus ».
Cette vision stigmatisante révèle une philosophie politique assumée : transformer progressivement le modèle social français vers une logique de défiance généralisée envers les salariés et les demandeurs d’emploi. Le message gouvernemental devient limpide : la protection sociale engendrerait la paresse, la sécurité de l’emploi freinerait la croissance.
Face à cette offensive, Marylise Léon appelle à la mobilisation : ces propositions « doivent être combattues », martèle-t-elle, dénonçant « une nouvelle étape de dérégulation totale du Code du travail ». Un avertissement qui résonne comme un appel à la résistance sociale, alors que les premiers effets de cette réforme pourraient se faire sentir dès les prochains mois dans les entreprises françaises.