📌 Seine-et-Marne : Un maire démissionne plutôt que célébrer le mariage d’un homme sous OQTF, malgré l’ordonnance du tribunal

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Posted 16 décembre 2025 by: Admin #Actualités

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La Décision Radicale Du Maire De Chessy Face À L’Obligation De Célébrer Un Mariage Controversé

Face à une ordonnance de justice du 10 décembre 2025, Olivier Bourjot, maire DVD de Chessy en Seine-et-Marne, a choisi une issue inattendue : démissionner de ses fonctions exécutives plutôt que de célébrer l’union entre une ressortissante européenne et un étranger sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). Ses adjoints ont suivi le même chemin, tout en conservant leur siège au conseil municipal.

Cette stratégie délibérée vise un objectif précis : bloquer la cérémonie. « Sans officiers d’état civil aucun mariage n’est possible », explique l’édile dans un communiqué daté de lundi. Pour le maire, cette démission constitue le seul moyen de « rester fidèle à (ses) convictions ».

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Sa position repose sur une contradiction qu’il juge inacceptable : « Parce qu’un préfet a pris une décision, en l’occurrence une OQTF qui n’a pas été exécutée, un maire se retrouve contraint de célébrer le mariage d’une personne qui ne devrait pas être sur le territoire. » Malgré l’enquête du parquet, Olivier Bourjot persiste à considérer cette union comme « insincère ».

Cette crise institutionnelle intervient après des mois de tensions entre la mairie et les autorités judiciaires, révélant une fracture profonde sur l’interprétation des obligations légales d’un élu face à une décision de justice.

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L’Enquête Du Parquet Et La Décision De Non-Opposition : Un Couple « Sincère » Selon La Justice

Pourtant, l’appréciation du maire entre en contradiction frontale avec les conclusions du parquet. En mai 2025, c’est la mairie elle-même qui signale le projet de mariage aux autorités judiciaires, déclenchant une enquête approfondie. Les investigations menées révèlent une réalité bien différente de celle défendue par Olivier Bourjot.

Le procureur Jean-Baptiste Bladier est formel : les enquêteurs n’ont « pas permis de démontrer l’intention frauduleuse des membres du couple ». Mieux encore, les fiancés ont fourni « plusieurs preuves sur la nature personnelle et amoureuse de leurs relations ». Sur cette base, une décision de « non-opposition » est rendue le 7 juillet 2025, validant juridiquement la sincérité de leur union.

Face à la résistance persistante du maire, le procureur privilégie d’abord la conciliation. Il adresse « plusieurs reprises » des courriers à l’édile de Chessy, dont deux lettres personnelles, tentant d’éviter l’escalade judiciaire. Parallèlement, le couple engage une procédure de référé civil pour faire valoir ses droits.

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Cette divergence d’analyse soulève une question juridique majeure : un maire peut-il substituer son jugement personnel à celui de la justice ? L’enquête approfondie du parquet valide l’authenticité de la relation, tandis que l’édile maintient sa conviction d’un mariage « insincère », ignorant les preuves rassemblées par les enquêteurs et l’autorité de la décision judiciaire.

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Les Risques Pénaux Encourus Par Le Maire Malgré Sa Démission

L’ordonnance de référé du 10 décembre 2025 sommant la mairie de célébrer le mariage ne laisse aucune marge de manœuvre. Mais la démission stratégique d’Olivier Bourjot et de ses adjoints ne clôt pas le dossier juridique, bien au contraire.

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Dans un communiqué cinglant daté du 16 décembre, le procureur Jean-Baptiste Bladier prend acte de la démission tout en formulant un avertissement sans équivoque. « La démission du maire de ce mandat ne saurait faire disparaître le fait que l’opposition constante qui a été la sienne à la célébration de ce mariage depuis la décision de non-opposition est susceptible de caractériser une infraction pénale », affirme-t-il.

Cette mise en garde révèle la gravité de la situation : la stratégie du maire ne le protège d’aucune poursuite. Son refus persistant depuis le 7 juillet, malgré la décision de non-opposition et les tentatives de conciliation du parquet, pourrait constituer un délit d’entrave à la célébration d’un mariage. La procédure de référé civil engagée par le couple témoigne d’ailleurs de l’impasse provoquée par cette obstruction administrative.

Le procureur avait multiplié les efforts de dialogue, adressant plusieurs courriers dont deux lettres personnelles. Cette patience institutionnelle, désormais épuisée, laisse place à un rappel ferme des obligations légales d’un officier d’état civil. La démission stratégique pourrait ainsi se transformer en boomerang judiciaire, exposant l’édile à des sanctions pénales pour avoir placé ses convictions personnelles au-dessus de l’autorité judiciaire.

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Le Précédent De Béziers : Robert Ménard Et L’Affaire Eva-Mustapha En 2023

Cette stratégie de démission pour bloquer un mariage sous OQTF n’est pas inédite. Le 6 juillet 2023, Robert Ménard, maire de Béziers, avait déjà emprunté cette voie en refusant de célébrer l’union d’Eva, une Française, et de Mustapha, un Algérien sous le coup d’une OQTF.

Deux semaines après ce refus, Mustapha était expulsé vers l’Algérie. Eva se retrouvait brutalement séparée de son compagnon, contrainte de traverser la Méditerranée pour le rejoindre. « J’ai l’impression d’avoir voulu me marier avec un criminel : d’une vie conjugale normale on est passé à se souhaiter de bonnes nuits en visio », confiait-elle à Midi Libre avant le procès de l’édile.

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Au tribunal, Robert Ménard assumait pleinement sa décision, refusant de plaider coupable : « Oui j’ai choisi la sécurité et l’intérêt de mes concitoyens, plutôt qu’une liberté individuelle ». Cette ligne de défense, plaçant l’ordre public au-dessus du droit individuel au mariage, illustre une posture politique récurrente chez certains élus.

L’issue judiciaire ne fut guère favorable au couple : mi-mars, la demande d’annulation de l’expulsion de Mustapha était rejetée. Le précédent biterrois révèle ainsi les conséquences humaines dramatiques de ces blocages administratifs et dessine une stratégie assumée par certains maires, quitte à défier l’autorité judiciaire. Le cas de Chessy s’inscrit dans cette continuité, avec une question centrale : jusqu’où peut aller la résistance d’un élu face à une décision de justice ?

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