📌 Sophie Primas sort du silence sur les 35 heures : « C’est un boulet qui a eu l’effet inverse… »

Posted 19 juillet 2025 by: Admin
Sophie Primas Rompt La Ligne Officielle : Une Porte-Parole Qui Divise
L’embarras du gouvernement tient en trois mots : « à titre personnel ». Sophie Primas a lâché la bombe jeudi sur LCI, se déclarant favorable à la suppression des 35 heures. Une sortie qui fissure l’unité gouvernementale sur l’un des sujets les plus inflammables de la politique française.
Tout commence par les propos du député Renaissance Mathieu Lefèvre sur TF1. « Il faudra mettre fin aux 35 heures dans ce pays et laisser la liberté aux entreprises de s’organiser », affirme-t-il sans détour. Une déclaration qui force la porte-parole du gouvernement à se positionner.
« A titre personnel et comme membre de LR, oui, clairement, je partage son point de vue », répond Sophie Primas. L’aveu est direct, sans ambiguïté. Mais cette précision répétée – à titre personnel – trahit une gêne manifeste. Elle dessine une ligne de fracture au cœur même de l’exécutif.
Car derrière cette formule diplomatique se cache une réalité politique explosive : la porte-parole du gouvernement contredit de facto la position officielle. Elle cautionne publiquement une réforme que l’Élysée n’assume pas. Un exercice d’équilibriste qui révèle les tensions idéologiques qui traversent cette coalition hétéroclite.
Cette sortie de route illustre parfaitement les contradictions d’un gouvernement où cohabitent des sensibilités politiques antagonistes sur les questions économiques fondamentales.
Les 35 Heures Dans Le Viseur : Quand La Majorité Présidentielle S’Affranchit Des Tabous
Ces contradictions masquent pourtant une convergence inattendue. Car au-delà du malaise gouvernemental, une alliance objective se dessine entre la droite traditionnelle et le centre macroniste sur cette question explosive.
Mathieu Lefèvre, député Renaissance, et Sophie Primas, ministre issue de LR, partagent exactement la même vision. « S’il y a des entreprises qui ont besoin de plus de 35 heures et que leurs salariés sont d’accord, faisons-le », martèle le député. Une formule que reprend mot pour mot la porte-parole du gouvernement.
Cette synchronisation révèle une stratégie politique assumée : installer dans le débat public l’idée d’une réforme inéluctable. Les deux responsables plaident pour la même approche libérale : laisser aux entreprises et aux salariés le soin de négocier directement leur organisation du travail.
L’ancien tabou des 35 heures s’effrite progressivement. Renaissance et LR convergent sur un diagnostic partagé : le carcan légal bride la compétitivité française. Cette alliance droite-centre dépasse les clivages partisans traditionnels pour dessiner un nouveau consensus économique.
Mais cette unanimité idéologique se heurte à une réalité parlementaire bien plus complexe. Car entre les intentions politiques et leur concrétisation, un obstacle majeur se dresse.
L’Assemblée Nationale, Obstacle Majeur À Toute Réforme
Cet obstacle porte un nom : l’Assemblée nationale. Sophie Primas le reconnaît sans détour : « nous avons cette Assemblée dans laquelle il n’y a pas de majorité ». Un aveu qui sonne comme un constat d’impuissance.
La porte-parole du gouvernement mesure parfaitement les contraintes. Entre ses convictions personnelles et la réalité parlementaire, un fossé béant s’ouvre. Elle s’interroge ouvertement sur « le moment de le faire », révélant ses doutes sur la faisabilité politique immédiate de cette réforme.
La solution qu’elle esquisse trahit cette fragilité. « Il faut avoir ce dialogue avec l’ensemble des partis politiques du socle commun, mais élargi, naturellement, pour obtenir une majorité », explique-t-elle. Une formule diplomatique qui traduit une évidence : sans alliance parlementaire élargie, aucune réforme structurelle n’est envisageable.
Cette stratégie de « socle commun élargi » révèle l’ampleur du défi. Le gouvernement doit convaincre au-delà de ses propres rangs, négocier avec des formations politiques aux intérêts divergents. Une mission quasi impossible dans une Assemblée fragmentée où chaque groupe cultive ses spécificités.
L’arithmétique parlementaire condamne ainsi les ambitions réformatrices à l’immobilisme. Entre volonté politique et capacité d’action, l’écart se creuse. Mais cette impuissance tactique n’empêche pas la critique frontale du passé.
1998-2025 : Un Bilan Au Vitriol Des 35 Heures
Cette critique du présent s’enracine dans un jugement sans appel sur le passé. Sophie Primas ne mâche pas ses mots : les 35 heures constituent un « boulet » pour l’économie française. Vingt-sept ans après la réforme Jospin, le verdict tombe comme un couperet.
La porte-parole du gouvernement démonte méthodiquement l’édifice idéologique de 1998. « C’est parti sur un dogme qu’en travaillant moins, on allait créer plus d’emplois », explique-t-elle avec une précision chirurgicale. Le terme « dogme » n’est pas anodin : il renvoie à une croyance aveugle, dénuée de fondement empirique.
Le bilan qu’elle dresse pulvérise cette croyance. « Ça a fait exactement le contraire », assène-t-elle. Une formule choc qui résume à elle seule l’échec présumé de cette mesure emblématique. La réduction du temps de travail de 39 à 35 heures, loin de créer les emplois promis, aurait produit l’effet inverse.
Cette remise en cause frontale dépasse le simple désaccord technique. Elle questionne l’héritage même de Lionel Jospin et de la gauche plurielle. Entre les promesses de 1998 et la réalité de 2025, Sophie Primas trace une ligne de fracture historique.
L’Histoire jugera si cette critique résiste à l’épreuve des faits. Mais elle révèle déjà l’ampleur du fossé idéologique qui traverse la société française.