📌 Thés et infusions en supermarché : insectes, poils de rongeurs et plastique détectés par 60 Millions de consommateurs

Posted 17 décembre 2025 by: Admin
Les Découvertes Alarmantes De L’enquête
L’analyse de 48 références de thés et tisanes par 60 Millions de consommateurs révèle une réalité dérangeante : la quasi-totalité des produits testés contient des impuretés. L’enquête, menée par microscopie optique sur 10 grammes de chaque référence, a ciblé 16 thés noirs, 12 thés verts à la menthe, 10 infusions à la verveine et 10 infusions détox commercialisés en grande surface.
Les résultats dévoilent une contamination massive par des éléments biologiques : insectes entiers ou fragmentés, poils de rongeurs. Les impuretés non biologiques – fragments de plastique, de pierre et de métal – complètent ce tableau inquiétant. Paradoxalement, les produits bio sont les plus touchés par la présence d’insectes, leur mode de culture limitant l’usage de traitements contre les ravageurs.
Les infusions présentent une contamination nettement supérieure aux thés noirs. Cette différence s’explique notamment par la récolte à l’état sauvage d’une partie des plantes destinées aux tisanes, les exposant davantage aux animaux. « La majorité des tisanes du panel sont bio, donc peu ou pas traitées contre les insectes et autres ravageurs », précise le magazine.
Les fragments de plastique détectés dans certaines infusions à la verveine proviendraient des sacs de transport en gros ou des sachets eux-mêmes, soulevant des interrogations sur l’ensemble de la chaîne de conditionnement. Cette contamination multiforme concerne des marques largement distribuées dans les rayons français.
Les Marques Épinglées Par L’Étude
Cette contamination généralisée touche des produits du quotidien vendus dans l’ensemble des enseignes françaises. L’enquête identifie précisément sept références contenant des corps étrangers, toutes accessibles dans les rayons des supermarchés.
Le thé U Earl Grey, le thé vert menthe Terra Etica et le thé vert à la menthe Cotterley d’Intermarché présentent des impuretés biologiques. Ces trois références, pourtant issues de marques établies, n’échappent pas à la contamination par des fragments d’insectes.
Les infusions affichent un bilan plus préoccupant encore. L’infusion verveine Les 2 Marmottes contient simultanément des corps étrangers, des impuretés biologiques et d’autres contaminants non identifiés. La verveine détente Pagès et Mon infusion bio verveine Elephant révèlent également la présence de corps étrangers et d’impuretés diverses. L’infusion détox U complète cette liste avec des corps étrangers et impuretés biologiques.
Les tisanes à la verveine se distinguent par la détection de fragments pierreux et plastiques, probablement issus des sacs de transport industriels ou des sachets de conditionnement. Cette contamination matérielle s’ajoute aux éléments biologiques, multipliant les sources d’inquiétude pour les consommateurs.
Ces révélations concernent des produits consommés quotidiennement par des millions de Français, soulevant des questions légitimes sur les procédés de fabrication et les contrôles qualité appliqués par ces industriels.
Les Causes De Cette Contamination
Ces défaillances qualitatives trouvent leur origine dans les méthodes d’approvisionnement et de production des fabricants. Les infusions se révèlent particulièrement vulnérables en raison du ramassage des plantes à l’état sauvage, une pratique qui expose directement les végétaux aux insectes et aux rongeurs durant leur croissance.
Les produits biologiques paient le prix de leurs engagements environnementaux. Peu ou pas traités contre les insectes et autres ravageurs, ils accumulent davantage de contaminants biologiques que leurs équivalents conventionnels. Cette réalité explique pourquoi les références bio concentrent la majorité des insectes entiers ou fragmentés détectés par l’analyse microscopique.
La contamination ne se limite pas aux champs. Les fragments de plastique et de pierre identifiés dans certaines tisanes proviennent vraisemblablement des sacs de transport en gros utilisés par les industriels ou des sachets de conditionnement final. Ces éléments non biologiques témoignent de failles tout au long de la chaîne logistique, du stockage en vrac jusqu’à l’emballage destiné aux consommateurs.
Les procédés de récolte mécanisée, couplés à des contrôles insuffisants lors du conditionnement, permettent à ces impuretés de franchir toutes les étapes sans être détectées. L’absence de filtration systématique et rigoureuse transforme chaque sachet en loterie sanitaire, laissant passer aussi bien des fragments d’insectes que des résidus matériels.
Cette accumulation de négligences pose une question cruciale : comment ces produits peuvent-ils atteindre les rayons sans déclencher d’alerte réglementaire ?
Un Vide Réglementaire Préoccupant
Cette accumulation de négligences pose une question cruciale : comment ces produits peuvent-ils atteindre les rayons sans déclencher d’alerte réglementaire ? La réponse tient en quelques mots : l’absence de cadre légal contraignant. Contrairement aux denrées alimentaires strictement encadrées, les thés et tisanes échappent à toute norme impérative concernant la présence de corps étrangers.
Seule la norme ISO sectorielle s’applique, exigeant un produit « raisonnablement exempt de matière étrangère ». Cette formulation volontairement floue laisse aux industriels une marge d’interprétation considérable. Que signifie « raisonnablement » lorsqu’on détecte des insectes entiers, des poils de rongeurs ou des fragments de plastique dans un sachet destiné à l’infusion ? Le texte ne fixe aucun seuil chiffré, aucune limite quantifiable.
Cette carence réglementaire prend une dimension inquiétante à la lumière d’une étude publiée dans la revue scientifique Chemosphere. Les chercheurs y révèlent la présence de microplastiques et nanoplastiques dans les sachets de thés industriels, particules susceptibles d’impacter négativement les cellules intestinales. Des risques sanitaires potentiels qui s’ajoutent aux contaminations biologiques, sans qu’aucun dispositif de protection n’intervienne.
Les industriels profitent de ce vide juridique pour commercialiser des produits contaminés en toute légalité. Simple recommandation non contraignante, la norme ISO ne constitue qu’une déclaration d’intention sans pouvoir coercitif. Les consommateurs, eux, continuent d’infuser quotidiennement des substances dont la composition réelle demeure largement méconnue.










