📌 Condamné pour avoir frappé un jeune handicapé : la peine qui indigne la famille

Posted 10 juillet 2025 by: Admin
Un Crime Odieux Révélé Par Des Vidéos Accablantes
Les images sont insoutenables. Dans une chambre marseillaise, Rayan, 19 ans, subit des violences répétées de la part de celui qui devait le protéger. Privé de parole depuis sa naissance, aveugle et paralysé, le jeune homme se trouve dans une vulnérabilité absolue face aux coups de son auxiliaire de vie.
Les vidéos ne mentent pas. Elles révèlent avec une netteté glaçante la réalité des sévices infligés par Dominique G., 49 ans, employé depuis près de deux ans auprès de Rayan. Coups de poing au visage, gifles, tirages de cheveux : la violence s’abat sur un corps déjà meurtri par le handicap.
Chaque geste filmé témoigne d’une cruauté méthodique. L’auxiliaire de vie frappe à au moins quatre reprises ce jeune homme « prisonnier de son corps », incapable de se défendre ou d’alerter. Dans son lit, Rayan endure cette terreur silencieuse, dépendant pour chaque acte du quotidien de celui-là même qui le maltraite.
Ces images accablantes, diffusées lors de l’audience du tribunal correctionnel de Marseille, soulèvent une indignation profonde. Elles révèlent l’ampleur d’un crime qui touche au plus vulnérable : un jeune handicapé livré sans défense à la violence de son soignant.
Le Témoignage Bouleversant D’une Mère Trahie
Cette indignation trouve son écho le plus poignant dans les mots de Sana, la mère de Rayan. À la barre, elle confie son accablement face à cette trahison absolue. « Anéantie », « hantée par cette personne » à qui elle faisait « confiance » : les mots peinent à exprimer l’ampleur de sa souffrance.
Deux ans. Pendant deux ans, Dominique G. a côtoyé quotidiennement cette famille, partageant leurs repas, leurs moments de karaoké. Deux ans pendant lesquels Sana lui confiait ce qu’elle avait de plus précieux : son fils vulnérable.
La découverte des faits déclenche une spirale de questionnements terrifiants. « Combien de fois il a battu » Rayan avant d’être découvert ? Cette interrogation lancinante hante désormais ses nuits. L’auxiliaire de vie opérait dans l’ombre, loin des regards, exploitant cette confiance aveugle pour s’acharner sur un jeune homme sans défense.
« Je ne m’imagine même pas comment Rayan a vécu dans cette peur, comment il a dû être angoissé », confie-t-elle, émue. Dans son fauteuil roulant, entouré par Raouf son beau-père, le jeune homme assiste à ce témoignage déchirant.
Cette mère découvre brutalement que celui qu’elle considérait comme un soutien était en réalité le bourreau de son fils. Une révélation qui transforme chaque souvenir en cauchemar, chaque moment de confiance passé en une blessure supplémentaire.
Les Excuses Controversées De L’agresseur
Face à cette détresse familiale, Dominique G. tente de justifier l’injustifiable. Pour seule explication à ses gestes insensés, l’auxiliaire de vie de 49 ans invoque une « maladie chronique » révélée par son suivi psychiatrique.
« De ce que j’ai compris, j’ai fait une décompensation psychotique », se remémore-t-il à la barre. Il évoque ce qu’il appelle son « pétage de plombs », prétendant avoir déjà frappé sa mère sans s’en souvenir. Une stratégie de défense qui ne convainc personne dans la salle d’audience.
Dominique G. jure ne pas avoir cogné Rayan « en conscience ». Mais cette version des faits s’effrite rapidement sous les questions de Me Taguelmint, l’un des avocats de la partie civile.
« Vous n’agissez pas en conscience, mais vous ne frappez jamais Rayan quand sa mère est là », lance l’avocat avec une précision chirurgicale. L’interpellation se fait plus cinglante : « Vous ne décompensez pas quand vous êtes à table avec eux, à un karaoké avec eux. Mais seulement quand vous êtes seuls avec lui et que personne ne vous voit ».
Cette réplique met à nu la stratégie calculée de l’agresseur. Loin de l’acte impulsif d’un malade, les violences révèlent une méthode : frapper en toute discrétion, exploiter les moments d’isolement, préserver une façade respectable devant témoins.
L’excuse psychiatrique s’évanouit face à cette logique implacable du prédateur.
Une Condamnation Jugée Insuffisante Par La Famille
Le tribunal correctionnel de Marseille tranche finalement. Dominique G. écope de deux ans de prison avec sursis, assortis d’une obligation de soins et d’une interdiction définitive d’exercer auprès de personnes dépendantes.
Une sentence qui dépasse les réquisitions du parquet. Le représentant du ministère public, Alain Berthomieu, n’avait réclamé que neuf mois en juin dernier. Mais cette condamnation plus sévère ne satisfait pas la famille de Rayan.
L’énoncé du jugement provoque l’effondrement de Sana. La mère fond en larmes devant la salle d’audience, submergée par un sentiment d’injustice profond.
« Dans ce procès, à aucun moment, on ne nous a reconnu comme victime », déplore-t-elle avec amertume. Sa comparaison cinglante résonne dans le prétoire : « On a demandé des peines qu’on donne normalement à quelqu’un qui fait du mal à un chien ou un chat ».
Cette phrase traduit toute la détresse d’une famille face à ce qu’elle perçoit comme une justice à deux vitesses. Comment accepter qu’une peine avec sursis sanctionne des violences répétées sur un jeune homme sans défense ?
Me Taguelmint, l’avocat de la partie civile, refuse de s’arrêter là. Il se réserve le droit d’entamer d’autres actions judiciaires, déterminé à obtenir une reconnaissance pleine et entière du préjudice subi.
La décision du tribunal clôt un chapitre judiciaire, mais ouvre une nouvelle bataille pour la dignité des victimes les plus vulnérables.