📌 La psychanalyse révèle ce que cache vraiment votre retard chronique

Posted 26 novembre 2025 by: Admin
Les Mécanismes Psychologiques Cachés Derrière Le Retard Chronique
Derrière chaque retard chronique se cache une mécanique psychologique complexe, souvent enracinée dans l’histoire personnelle. Le témoignage d’Aline, coach en entreprise de 63 ans, illustre parfaitement cette réalité : « Pendant quarante ans, j’ai été incapable d’arriver à l’heure : pour aller chercher mes enfants à l’école, pour mes rendez-vous professionnels, et même le jour de mes fiançailles ! »
L’origine de ce comportement compulsif remonte à son placement chez sa tante durant la guerre. Séparée de ses parents pendant un an, elle développe un « double fonctionnement » psychologique : être simultanément dans l’attente et l’oubli de ses proches. Cette expérience traumatique altère durablement sa perception du temps et, plus profondément, sa capacité d’empathie. « Ayant refoulé mes angoisses de cette attente, il m’était devenu impossible d’imaginer que celui qui m’attendait pouvait être anxieux ou énervé », confie-t-elle.
Cette analyse révèle un paradoxe troublant : le retardataire chronique reproduit inconsciemment l’angoisse de l’attente qu’il a lui-même vécue. Selon le psychanalyste Jean-Pierre Winter, ce mécanisme s’explique par une stratégie inconsciente de pouvoir : celui ou celle qui se fait attendre « brille » par son absence. Pendant que l’autre patiente, il ne cesse de penser au retardataire, lui conférant une présence paradoxale et une emprise psychologique redoutable.
Stratégies De Manipulation : Séduction Et Domination Par L’Attente
Cette emprise psychologique révèle en réalité des stratégies de manipulation sophistiquées, oscillant entre jeu de séduction et exercice du pouvoir. Le retard devient alors un outil de contrôle social redoutablement efficace.
Dans sa forme la plus acceptée socialement, cette manipulation prend l’apparence d’un rituel de séduction. Le fameux « quart d’heure de retard » qu’s’accorde traditionnellement une femme pour un rendez-vous amoureux illustre cette convention. Mais derrière cette pratique anodine se dissimule une réalité plus troublante : « En tant qu’objet manquant, le retardataire veut être cause de désir », précise Jean-Pierre Winter.
Cette attitude révèle un narcissisme profond qui empêche toute considération respectueuse d’autrui. Le retardataire impose délibérément un rapport de force déséquilibré où l’autre devient un simple instrument de valorisation personnelle.
Plus pervers encore, le langage lui-même dévoile la vraie nature de cette pratique : dans l’usage courant, « mettre en attente » se dit également « mettre en souffrance ». Cette expression révèle l’essence sadique du comportement : placer délibérément l’autre en situation d’inconfort pour mieux s’imposer ensuite comme son libérateur.
L’illustration la plus évidente reste celle du médecin, véritable maître dans l’art de faire patienter en salle d’attente. Lorsque ce pouvoir s’exerce hors du cadre professionnel, il devient symptomatique d’un désir de puissance où le retardataire se pose alternativement en bourreau puis en sauveur.
Quand L’Inconscient Révèle Ses Secrets : Entre Névrose Et Perfectionnisme
Mais cette soif de contrôle dissimule parfois des mécanismes plus profonds et moins machiavéliques. Derrière le retardataire chronique se cache souvent une personnalité névrotique, prisonnière de compensations psychologiques inconscientes qui échappent à sa volonté.
L’exemple le plus saisissant reste celui d’un patient de la psychothérapeute Agnès Payen de la Garanderie : né sept mois après le mariage de ses parents, il s’était toujours entendu dire qu’il était prématuré. Pour faire entendre que c’était un mensonge, son inconscient l’incitait à rétablir l’équilibre en étant systématiquement en retard. Une forme de protestation silencieuse contre un discours familial mensonger.
Cette fuite vers le retard révèle également une peur fondamentale : celle du vide existentiel. « Tant que l’on est dans l’attente, on est dans l’imaginaire », explique Agnès Payen de la Garanderie. « Dès que l’on passe à la réalité, il y a le vide. »
Paradoxalement, les retardataires chroniques sont souvent de grands perfectionnistes. Souffrant d’une faible estime de soi et d’un manque de confiance, ils fuient les situations qui les obligeraient à se confronter à leurs propres limites. Les psychologues Jane B. Burka et Lenora M. Yuen observent que « c’est pour éviter de finir perdants qu’ils fuient les situations qui les obligeraient à se mesurer à d’autres ».
Cette angoisse de la performance prend souvent racine dès la scolarité, première expérience de compétitivité pour l’enfant, transformant le retard en mécanisme de défense permanent.
Solutions Thérapeutiques Pour Briser Le Cycle Du Retard Chronique
Face à ces mécanismes défensifs ancrés, l’arsenal thérapeutique propose des approches concrètes pour rompre ce cercle vicieux. La première étape consiste à identifier la nature émotionnelle de son retard : ressentez-vous de l’angoisse, de la gêne ou aucun remords ? Cette introspection révèle si vous subissez vos peurs ou si vous instrumentalisez ce comportement.
L’exercice d’empathie constitue un levier puissant de transformation. En vous mettant dans la peau de vos « victimes », vous découvrez l’impuissance et la colère que génère cette attente imposée. Cette prise de conscience blesse la vanité qui vous autorisait jusqu’alors à ignorer le respect d’autrui.
La rééducation temporelle passe par un emploi du temps rigoureux où chaque rendez-vous bénéficie de la même importance visuelle. Surestimez systématiquement le temps nécessaire pour vous préparer mentalement et apaiser les peurs sous-jacentes qui alimentent vos retards.
Pour l’entourage des retardataires chroniques, la tolérance complice perpétue le problème. La méthode radicale s’avère redoutablement efficace : « arriver à l’heure au rendez-vous fixé par le retardataire chronique et partir avant qu’il ne se soit fait attendre ». Cette stratégie brise net le jeu de pouvoir et contraint le retardataire à affronter les conséquences de son comportement.










