Le Crime Originel : 25 Euros Qui Ont Coûté Une Vie

Vingt-cinq euros. Le prix d’un plein d’essence, d’un repas au restaurant, d’un livre. Pour cette somme dérisoire, Giuliano Palozzi a payé de sa vie.

En 2020, ce trentenaire de 34 ans traînait une dette de 25 euros. Une broutille qui va déclencher une spirale de violence d’une brutalité inouïe. Franco Lollobrigida et ses complices présumés décident de « récupérer » cet argent par la force. Ils ne se contentent pas d’une simple intimidation.

Le passage à tabac est d’une violence extrême. Giuliano s’effondre sous les coups, son corps meurtri ne répond plus. Les agresseurs le laissent pour mort sur le pavé romain. Mais le calvaire du jeune homme ne fait que commencer.

Cinq mois. Cinq interminables mois dans le coma, entre la vie et la mort. Guglielmo Palozzi, son père, veille jour et nuit au chevet de son fils unique. L’espoir s’amenuise à chaque visite médicale. Les médecins parlent à mots couverts, les regards se détournent.

En juin 2020, Giuliano rend son dernier souffle. Une vie fauchée à 34 ans pour une dette qui représente moins d’une heure de salaire minimum. La disproportion entre le motif et les conséquences sidère jusqu’aux enquêteurs.

Le père endeuillé découvre alors que la justice va prendre des chemins tortueux.

Justice Bafouée : Un Meurtrier Libéré Après 5 Ans

Ces chemins tortueux mènent d’abord à un acquittement. En première instance, Franco Lollobrigida sort libre du tribunal. Innocent selon les juges. Guglielmo Palozzi n’en croit pas ses oreilles. Son fils git dans un cimetière romain, l’homme qui l’a tué rentre chez lui.

L’appel redonne espoir au père endeuillé. En mai 2024, quatre ans après la mort de Giuliano, la justice se ressaisit. Franco Lollobrigida est condamné à dix ans de prison pour « homicide involontaire aggravé ». Le verdict tombe enfin.

Mais la machine judiciaire italienne n’a pas fini de broyer les espoirs paternels. Un recours en cassation suffit à remettre l’accusé en liberté. Trop rapide, selon Guglielmo Palozzi. Bien trop rapide pour un homme qui vient d’être condamné pour la mort de son fils.

Les déclarations de Franco Lollobrigida achèvent d’exaspérer le père. D’abord, il clame son innocence totale. Puis, en 2023, il lâche un aveu partiel : « Oui, je l’ai frappé. » Mais selon lui, le passage à tabac fatal a été commis par d’autres. Une version qui ne convainc personne.

Pour Guglielmo Palozzi, la coupe déborde. Cinq ans après la mort de Giuliano, l’assassin présumé se promène librement dans les rues de Rome.

Il est temps de rendre justice lui-même.

La Vengeance D’Un Père : L’Embuscade Mortelle

Ce mardi matin de janvier 2025, Guglielmo Palozzi met son plan à exécution. Dans la commune de Rocca di Papa, au sud de Rome, l’éboueur de 62 ans guette sa proie. Franco Lollobrigida doit sortir du parc public. Il n’a qu’à attendre.

L’homme qui a tué son fils apparaît enfin. Guglielmo s’approche, le cœur battant. Quelques mots s’échangent. Des paroles que seuls les deux hommes connaîtront. Franco comprend-il ce qui va arriver ? Tente-t-il de s’expliquer une dernière fois ?

Peu importe. Le revolver surgit des mains du père. Franco Lollobrigida tourne les talons et s’enfuit. Trop tard. La détonation résonne dans le parc tranquille. La balle atteint sa cible dans le dos, traverse le corps et perfore le cœur.

Franco Lollobrigida s’effondre sur le bitume. Les secours arrivent rapidement, mais ne peuvent rien faire. L’homme qui avait échappé à la justice pendant cinq ans vient de rendre son dernier souffle.

Guglielmo Palozzi ne fuit pas. Il reste sur place, l’arme à la main. Cinq ans après la mort de son fils Giuliano, il vient d’obtenir la justice qu’aucun tribunal ne lui avait accordée.

Le compte est réglé. Définitivement.

Épilogue Tragique : Deux Familles Détruites

Cette résignation face à son destin coûte cher à Guglielmo Palozzi. Les forces de l’ordre l’interpellent sans résistance, quelques minutes après le drame. L’homme de 62 ans tend ses mains pour les menottes. Son calvaire judiciaire commence.

L’éboueur qui se levait chaque matin à l’aube pour nettoyer les rues de Rome fait désormais face à une inculpation pour « homicide volontaire ». Les années de prison qui l’attendent se comptent par dizaines. Sa vie bascule définitivement.

Malgré l’intervention rapide des secours, Franco Lollobrigida rend son dernier souffle sur le bitume du parc. Ironie du sort : l’homme qui avait survécu à la justice pendant cinq ans succombe en quelques minutes à la vengeance d’un père.

Le bilan humain de cette spirale de violence est implacable. Deux morts, deux familles anéanties. Giuliano Palozzi, 34 ans, tué pour 25 euros. Franco Lollobrigida, abattu par un père désespéré. Guglielmo Palozzi, condamné à finir ses jours en prison.

La justice que cet homme attendait depuis cinq ans vient de lui coûter sa liberté. Dans quelques heures, les barreaux d’une cellule remplaceront l’horizon qu’il contemplait chaque matin en partant travailler.

Le prix de la vengeance n’a jamais été aussi lourd à porter.