📌 Sophie Binet mise en examen après ses propos sur les patrons « rats », elle réplique : « LVMH est un handicap pour… »

Posted 2 décembre 2025 by: Admin
La Mise En Examen De Sophie Binet : Une Affaire Qui Enflamme Le Débat Social
La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a révélé mardi sur France Inter sa mise en examen pour « injure publique », suite à ses propos tenus en janvier sur RTL. Elle y avait qualifié les patrons français de « rats qui quittent le navire » dont « le seul objectif est l’appât du gain ». Une déclaration qui lui vaut aujourd’hui des poursuites judiciaires.
« J’ai découvert que j’étais mise en examen suite à ces propos. J’étais extrêmement choquée parce qu’en disant cela, je n’ai fait que mon travail de syndicaliste », a réagi la responsable syndicale. Elle justifie ses accusations par la nécessité de « dénoncer les délocalisations et dénoncer les inégalités de répartition des richesses ».
Cette procédure fait suite à la plainte déposée en février par le mouvement patronal Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance). Dans le système judiciaire français, la mise en examen constitue une étape quasi automatique lorsqu’une plainte pour injure publique est déposée avec constitution de partie civile.
Loin de reculer, Sophie Binet persiste et signe. Elle martèle que son rôle consiste précisément à pointer du doigt « le fait que les milliardaires payent toujours moins d’impôts et ne se sentent plus responsables de l’emploi en France ». Un bras de fer qui révèle les tensions croissantes entre syndicalisme combatif et grandes fortunes françaises.
L’Origine Du Conflit : La Surtaxe Et Les Menaces De Délocalisation
Cette confrontation judiciaire prend racine dans un contexte fiscal explosif. Le 29 janvier, Bernard Arnault avait vertement critiqué le projet de surtaxe gouvernemental visant les entreprises réalisant plus de trois milliards d’euros de chiffre d’affaires. Cette mesure devait rapporter 8 milliards d’euros en 2025 au fisc français.
« Quand on revient en France et qu’on voit qu’on est sur le point d’augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est incroyable. Pour pousser à la délocalisation, c’est l’idéal », avait déclaré le patron de LVMH lors de la présentation des résultats annuels de son groupe. Une sortie fracassante qui provoqua immédiatement l’ire syndicale.
Deux jours plus tard, le 31 janvier sur RTL, Sophie Binet ripostait avec la métaphore des « rats qui quittent le navire ». Patrick Martin, président du Medef, enfonçait le clou en affirmant que « l’incompréhension tourne à la colère » chez les adhérents patronaux, ajoutant : « ceux qui peuvent partir partent ».
Face à ces accusations, la syndicaliste maintient sa position : « Je ne fais que dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Pour elle, Bernard Arnault « a menacé » de quitter la France si la surtaxation était pérennisée, illustrant parfaitement que « les milliardaires ne se sentent plus responsables de l’emploi en France ».
L’Offensive De Sophie Binet Contre LVMH : Un Réquisitoire Sans Concession
Au-delà du duel fiscal, la responsable syndicale développe une critique structurelle des géants français. Sur France Inter ce mardi, elle s’attaque frontalement au modèle économique de LVMH, affirmant que « l’essentiel des emplois » du groupe se situe « à l’international » ou repose sur des sous-traitants « beaucoup moins bien payés ».
Son verdict est sans appel : LVMH « n’est pas » un point fort de l’économie française. « La France est handicapée par ces multinationales qui n’en ont rien à faire de l’emploi en France, elles essorent leurs sous-traitants comme c’est le cas dans l’automobile », assène-t-elle. Une charge qui inverse radicalement le discours patronal sur la contribution des grands groupes.
Quand LVMH met en avant ses 200.000 emplois directs et indirects, Sophie Binet rétorque que c’est précisément Bernard Arnault qui « a menacé » de délocaliser. Pour elle, ces chiffres masquent une réalité moins glorieuse : des sous-traitants pressurés, des emplois externalisés, une responsabilité sociale diluée.
La syndicaliste va jusqu’à qualifier ces multinationales de « handicap aujourd’hui pour l’économie française ». Une position radicale qui remet en cause le modèle même des champions nationaux et leur légitimité à dicter l’agenda fiscal du pays.
La Plainte D’Ethic : Quand Le Patronat Contre-Attaque En Justice
Face à cette offensive verbale, le mouvement patronal Ethic riposte par la voie judiciaire. En février, l’organisation dépose une plainte pour « injures publiques » avec constitution de partie civile, dénonçant une « volonté de mépris » envers « l’ensemble des chefs d’entreprises ». Pour Ethic, les propos de Sophie Binet franchissent la ligne rouge : « Ces propos injurieux et non équivoques démontrent la volonté de mépris de la part de Madame Sophie Binet à l’encontre de l’ensemble des chefs d’entreprises. »
La mise en examen qui en découle illustre deux visions irréconciliables du débat économique. D’un côté, le patronat invoque le respect et refuse la stigmatisation collective. De l’autre, la syndicaliste revendique son droit à la critique sociale : « Je ne fais que mon travail de syndicaliste à savoir dénoncer les délocalisations et le fait que les milliardaires ne se sentent plus responsables de l’emploi en France. »
Sophie Binet ne recule pas. Sur France Inter, elle assume pleinement ses déclarations, affirmant dire « tout haut ce que tout le monde pense tout bas ». Pour elle, dénoncer les inégalités fiscales et l’irresponsabilité économique des grandes fortunes relève de sa mission syndicale, non d’une attaque gratuite.
Ce bras de fer juridique dépasse le simple contentieux personnel. Il cristallise un affrontement plus large sur les limites de la liberté d’expression syndicale face aux intérêts patronaux dans un contexte de tensions fiscales et sociales exacerbées.










